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mercredi 30 janvier 2019

Mercredi, c'est le jour des petits : La clochette du mandarin - Marcelino Truong et Agnès Laroche

Par Ariane





Auteur : Agnès Laroche
Illustrateur : Marcelino Truong
Titre : La clochette du mandarin
Editeur : Sarbacane

Présentation de l'éditeur :
Fang et Wei ont beau trimer pour leur riche voisin de l’aube au crépuscule, ils ne récoltent que faim et épuisement. Ils se rendent un jour chez un mandarin, capable dit-on de changer la vie de ses visiteurs. « Agitez la clochette que voici, annonce le vieux sage, et un très vieil homme mourra, à l’autre bout du pays. Nul ne le saura, et vous hériterez de sa fortune. » Fang et Wei se regardent, effrayés.
Toute la nuit, ils pèsent le pour et le contre, s’émerveillent, pleurent et se disputent. Au matin, leur choix est fait. Sereins, ils repartent sans toucher à la clochette, le cœur empli d’une joie nouvelle, bien décidés à prendre leur destin en main.


Mon avis :
Premier livre de la sélection CE2/CM1 et c'est un coup de cœur commun pour ma fille aînée et moi !
C'est une très jolie histoire que propose Agnès Laroche aux jeunes lecteurs. L'histoire de Wang et Fei a les accents d'un conte, mêlant les éléments du quotidien au fantastique (la clochette) et incite à la réflexion sur la responsabilité et les conséquences de nos actes. Faut-il choisir la facilité pour obtenir ce que l'on souhaite ou travailler dur pour mériter ce que l'on obtient ?
Marcelino Truong illustre magnifiquement cette histoire avec des dessins aux couleurs douces, montrant un pays asiatique indéfini (Vietnam ? Chine ?). Par les paysages, les costumes traditionnels, les bâtiments et le mode de vie, ces illustrations dépaysent le lecteur et lui présentent un univers bien éloigné de son quotidien. Et le dépaysement, c'est toujours bienvenu en littérature !
Nous n'avons pas encore lu les autres titres de la sélection, mais celui-là est déjà en lice pour être le favori.

L'avis de Sophia :
L'histoire se passe en Chine dans le passé. C'est l'histoire de deux  chinois qui s’appellent Wei et Fang. Comme ils étaient pauvres Fang travaillait souvent chez un riche fermier, mais celui-ci l'accablait de corvées. Et Wai se rendait à la rizière. Un jour Wai retrouva un ami perdu de vue et son ami lui dit que sa vie a changé quand il a rendu visite a Chen. Chen vit dans la montagne et il leur dit qu'il y a une clochette magique qui pouvait tuer un vieil homme seul à l'autre bout du pays et ils auraient eu tout son argent car il était riche. Ils ont discuté pour savoir s'ils allaient sonner la clochette ou pas. Ils ont décidé de ne pas la sonner parce que sinon ils se seraient sentis coupables de la mort du vieil homme. Ils ont remercié Chen et ils sont repartis. Ils étaient heureux et ils avaient plus de forces, ils ont travaillé dur et leur vie est devenue meilleure.
J'ai trouvé que les dessins et l'histoire étaient beaux. Les dessins sont bien dessinés et je trouve que la Chine est un joli pays. 
Il y a beaucoup d'émotions dans ce livre : la fatigue parce qu'ils travaillent beaucoup, la tristesse parce qu'ils sont pauvres, la joie parce qu'ils ont décidé de ne pas sonner la clochette. Ils aurait pu sonner la clochette, c'était facile mais ils ne l'ont pas fait. Des fois il faut prendre une décision même si on choisit la moins facile.



ligne jeunesse, catégorie métier

mardi 29 janvier 2019

Le loup, une histoire culturelle - Michel Pastoureau

Par Ariane


Auteur : Michel Pastoureau
Titre : Le loup, une histoire culturelle
Genre : histoire
Langue d’origine : français
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 160p
Date de parution : novembre 2018

Présentation de l’éditeur :
Dans l’imaginaire européen, quelques animaux jouent un rôle plus important que les autres et forment une sorte de «bestiaire central». Le loup en fait partie et en est même une des vedettes.
Il occupe déjà cette place dans les mythologies antiques, à l’exemple de la louve romaine, qui a nourri Romulus et Rémus, du loup Fenrir, destructeur du panthéon nordique, et des nombreuses histoires de dévorations, de métamorphoses et de loups-garous. Ces derniers sont encore bien présents au Moyen Âge, même si la crainte du loup est alors en recul. Les bestiaires dressent du fauve un portrait négatif et le Roman de Renart en fait une bête ridicule, bernée par les autres animaux et sans cesse poursuivie par les chasseurs et les paysans.
La peur du loup revient à l’époque moderne. Les documents d’archives, les chroniques, le folklore en portent témoignage: désormais les loups ne s’attaquent plus seulement au bétail, ils dévorent les femmes et les enfants. L’étrange affaire de la Bête du Gévaudan (1765-1767) constitue le paroxysme de cette peur qui dans les campagnes ne disparaît que lentement. Au xxe siècle, la littérature, les dessins animés, les livres pour enfants finissent par transformer le grand méchant loup en un animal qui ne fait plus peur et devient même attachant. Seuls la toponymie, les proverbes et quelques légendes conservent le souvenir du fauve vorace et cruel, si longtemps redouté.

Mon avis :
Je ne lis que rarement de livres d’histoire. Étonnant, alors que j’ai fait des études d’histoire et que ce domaine m’intéresse toujours autant. Il faut dire que les romans m’accaparent ! Mais je n’ai pas seulement fait des études d’histoire, j’ai suivi un double cursus histoire et ethnologie. Alors forcément, l’histoire culturelle me passionne bien plus que l’histoire des faits. Et pour cela, Michel Pastoureau est l’auteur idéal.
Érudit passionné et passionnant, il sait transmettre son savoir avec simplicité. Ici, il s’intéresse à l’histoire du loup dans les représentations culturelles en Europe de l’Antiquité à nos jours. Vaste projet ! Partant des mythologies nordiques pour arriver au loup des livres pour enfants, en passant par la légende, la religion et les fables, sans oublier les faits divers, il nous livre quantité d’informations. C’est un essai érudit autant que pédagogique, s’appuyant en outre sur une iconographie fournie et bien choisie. J’ai toutefois regretté que les chapitres soient si courts, j’aurai aimé un texte plus approfondi (non que les recherches de Michel Pastoureau ne le soient pas, bien au contraire, mais j’ai eu le sentiment que l’on passait trop rapidement d’une chose à l’autre, comme s’il s’agissait plus d’un résumé que du réel travail effectué).
J’ai trouvé beaucoup d’intérêt à ce court ouvrage qui se lit très facilement et beaucoup de plaisir à en admirer les illustrations. D'ailleurs, je me ferai bien une série de lectures de Michel Pastoureau cette année.

Extrait :
« Certes, dans la nature les loups n’ont jamais un pelage noir mais gris, brun, roux, fauve ou rayé. Peu importe : pour l’imaginaire des contes – et pour l »histoire culturelle en général – le loup est noir. Il l’est donc réellement puisque l’imaginaire n’est pas le contraire de la réalité, mais une réalité d’un autre type, dont il serait vain (et stupide) de nier l’existence. »


 Ligne générale, catégorie animal

lundi 28 janvier 2019

Jeu blanc - Richard Wagamese

Par Daphné

















Auteur : Richard Wagamese
Titre : Jeu blanc
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traductrice : Christine Raguet
Editeur :  Zoé

Résumé de l'éditeur :

Cloîtré dans un centre de désintoxication, Saul Indian Horse a décidé de raconter son histoire : son enfance au cœur du Canada, bercée par les légendes et les traditions ojibwés, rythmée par la récolte du riz et la pêche ; son exil à huit ans avec sa grand-mère, suite à un hiver particulièrement dur ; son adolescence, passée dans un internat où des Blancs se sont efforcés d’effacer en lui toute trace d’indianité. C’est pourtant au cœur de cet enfer que Saul trouve son salut, grâce au hockey sur glace. Joueur surdoué, il entame une carrière parmi les meilleurs du pays. Mais c’est sans compter le racisme qui règne dans le Canada des années 1970, même au sein du sport national.

Mon avis :

Voici un livre à ne pas manquer. Jeu blanc est un bel hommage au peuple indien. Un livre reconnaissant sa souffrance,  ses droits bafoués, la persécution et l'exil qu'ils ont du subir, le racisme qui les a poursuivi. 

A travers l'histoire de Saul, Richard Wagamese nous parle des traditions et de la liberté du peuple indien détruits par la violence et les persécutions de l'homme blanc qui enlève les enfants indiens pour les placer dans d'horribles pensionnats afin de faire taire la voix de leurs origines ainsi que du racisme subit dans le monde sportif.

Un livre bouleversant qui nous montre à la fois ce qu'il y a de plus beau en l'homme (l'amour d'une grand-mère, la sagesse d'un peuple, la passion, la volonté et la résilience) mais aussi le pire. 

Il y a beaucoup de justesse et d'intensité dans la manière d'écrire de l'auteur. Pour un peu, je me serais cru aux côtés de Saul sur la glace durant les matchs de hockey ou au cœur des forêts canadiennes. C'est une grande découverte que ce livre à la douleur et à la révolte si palpable. A lire,réellement, j'insiste...


Extrait :

Quand on t 'arrache ton innocence, quand on dénigre ton peuple, quand ta famille d'où tu viens est méprisée et que ton mode de vie et tes rituels tribaux sont décrétés arriérés, primitifs, sauvages, tu en arrives à te voir comme un être inférieur. C'est l'enfer sur terre, cette impression d'être indigne.

samedi 26 janvier 2019

La blessure - Jean-Baptiste Naudet

Par Ariane

Auteur : Jean-Baptiste Naudet
Titre : La blessure

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : L’iconoclaste

Nombre de pages : 304p

Date de parution : août 2018

Présentation de l’éditeur :

Le fiancé de Danielle est mort en Algérie. Hantée par ses lettres, elle sombre dans la folie. Son fils, reporter de guerre, se débat avec cet héritage. Un roman brutal écrit dans l'urgence.



Mon avis :

Sans le billet coup de cœur d’Eva, je serai passée à côté de ce superbe texte et ça aurait été bien dommage.

Robert et Danielle sont jeunes et amoureux, ils ont des projets plein la tête. Mais on est en 1960 et au nom d’une guerre qui ne dit pas son nom, Robert est envoyé en Algérie. Les amoureux échangent une correspondance nombreuse, pleine d’amour mais aussi hantée par la douleur de la séparation et les horreurs de la guerre. En 1979, Danielle est mariée et mère de famille, mais elle n’a jamais oublié son fiancé tué un jour de juin et finit par sombrer dans la dépression sous le regard inquiet de son fils Jean-Baptiste. Devenu reporter de guerre, celui-ci sombre à son tour dans la dépression.

Loin d’être un roman, c’est un récit à la fois intime et universel que nous livre Jean-Baptiste Naudet. Il alterne entre ses souvenirs personnels, la correspondance de Danielle et Robert et fiction lorsqu’il raconte la vie de soldat de Robert. D’un côté il y a la guerre, des passages de terreur, de violence, de souffrance, la mort omniprésente. Et de l’autre côté, il y a les lettres de Robert. A travers elles, c’est la vie, l’amour, la foi en l’avenir. Mais l’innocence des premières lettres est ternie par ce qu’il voit chaque jour et l’on ressent toute la douleur et la peur du jeune homme, ses doutes sur lui-même, son incompréhension face à ces événements.

Le livre porte bien son nom. La blessure ce n’est pas seulement celle de celui qui meurt. C’est aussi celle que son absence crée dans le cœur de sa fiancée. C’est celle de toute une génération de jeunes hommes hantés par cette guerre. C’est celle de tous ceux qui ont vécu et vu la guerre.

J’ai été très touchée par les trois protagonistes principaux de l’histoire. Robert, ce jeune homme si intelligent, si mature dans ses lettres, si amoureux, fauché pour on ne sait quoi. Danielle, la jeune fille insouciante et amoureuse, devenue cette femme prisonnière de sa souffrance et de sa solitude. Jean-Baptiste qui a vu sa mère sombrer et qui a assisté à tant d’horreurs.

C’est un très beau texte, à la fois intime et universel, un cri de désespoir et un hommage aux victimes de la guerre.



Extrait :

« En attendant, voici ce livre, comme une offrande, comme une supplique, comme un chant à la mort, à l’amour. Comme une étoile dans la nuit, une étoile qui n’a pas de nom mais qui est la nôtre, une étoile qui ne parle pas d’amour et qui ne doit jamais mourir. Pour que l’on nous comprenne, pour que l’on nous excuse, pour que l’on nous pardonne. Algérie, notre amour. »

L'avis d'Eva