dimanche 31 octobre 2021

Bilan d'octobre (Ariane)

Par Ariane


J'ai à peine vu passer le mois d'octobre... Entre quelques travaux dans la maison, beaucoup de rendez-vous et les vacances, j'ai été bien occupée et je n'ai pas eu beaucoup de temps pour lire. Malgré cela, j'ai poursuivi mes lectures de la rentrée littéraire et plongé avec délices dans un classique.

Ma première lecture du mois a donc été un classique, Le tour d'écrou de Henry James. J'aurais d'ailleurs dû le garder pour la période d'Halloween !

Ultramarins de Mariette Navarro est un premier roman aussi séduisant que déconcertant.

Plusieurs personnes m'avaient recommandé Les fruits tombent des arbres de Florent Oiseau et je n'ai pas été déçue.

J'avais eu un coup de cœur pour le premier roman de Laurent Petitmangin, alors forcément je ne pouvais passer à coté de Ainsi, Berlin son nouveau roman. 

 



En ce moment je lis


Quelques livres m'attendent déjà pour novembre. Vu mon rythme de lecture actuel, je ne suis pas sûre de tout lire !         

 




Et vous, qu'avez-vous lu en octobre ? 

 



vendredi 29 octobre 2021

Mon traître - Sorj Chalandon

 Par Daphné











Auteur : Sorj Chalandon

Titre : Mon traître

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Grasset

Nombre de pages : 275

Date de parution :2008

Résumé de l'éditeur :

"Il trahissait depuis près de vingt ans. L'Irlande qu'il aimait tant, sa lutte, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis, moi. Il nous avait trahis. Chaque matin. Chaque soir..."

Mon avis :

Voilà un livre qui prend aux tripes. Une histoire de lutte, une histoire d'engagement, une histoire de trahison, une histoire d'amitié, une histoire de désillusion. C'est l'histoire de l'Irlande du Nord, de ceux qui se sont battus, de ceux qui ont perdu les leur, qui ont perdu la vie en voulant gagner la liberté. Un texte souvent très dur mais pourtant teinté de poésie, âpre mais avec un je ne sais quoi de douceur. Un livre où s'entrechoquent le son des balles échangées entre entre l'IRA et l'Angleterre et le chant d'un violon.

J'ai souvent dû, à la lecture de ce livre, me renseigner parallèlement sur les conflits de l'Irlande du Nord dont je connaissais les grandes lignes mais non les détails. Quelques interruptions, donc, afin de vraiment comprendre ce que je lisais mais sans que cela ne me gêne pour autant. Au fond, peut-être ce livre aurait il pu se passer dans un autre pays, dans un autre contexte car le sujet n'est pas seulement la guerre civile d'Irlande du Nord mais surtout une réflexion sur la trahison. Pourquoi, comment devient on un traître mais aussi vis à vis de qui ? Est-on un traître pour tout le monde ? Rien n'est simple et peut on blâmer, peut on comprendre, peut on pardonner ? Autant que de questions qui se posent à la lecture de ce livre. Il semblerait que l'auteur a aussi écrit la même histoire mais d'un point de vue différent : le point de vue du traître en question. Lire cette autre version ne peut qu'être intéressant et j'espère m'y atteler d'ici peu. en attendant je ne peux que recommander la lecture de ce livre, une lecture qui vous prend à la gorge et qui interroge.

Extrait :

"Un traître est-il traître tout le temps ? La nuit ? Le jour ? Et quand il mange ? Quand il rit ? Quand il cligne de l’œil en faisant son vieux geste d’ami ? Quand il vous apprend à pisser ? Il est traître, quand il cligne de l’œil ? On est traître aussi quand on respire ? Lorsqu’on regarde un soleil couchant ? Lorsqu’on passe la porte d’une église ? Lorsqu’on salue quelqu’un dans la rue ? Lorsqu’on dit qu’il va pleuvoir en regardant le ciel ? On est traître quand on remonte le col de sa veste pour avoir moins froid ? "

vendredi 22 octobre 2021

La fille des templiers, tome 2 - Mireille Calmel

 Par Daphné



Autrice : Mireille Calmel

Titre : la fille des templiers, tome 2

Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : XO éditions


Résumé de l'éditeur :

Ainsi s'est abattue la malédiction sur les derniers Capétiens, coupables d'avoir fait brûler en place publique le grand maître de l'ordre du Temple.

Charles IV doit retrouver à tout prix cette Flore qui détiendrait le secret des Templiers : la clé, pour tout souverain, de la protection divine. Le début d'une traque implacable, des palais parisiens aux faubourgs de Londres.

Alors que l'étau se resserre autour de Flore, la rumeur enfle : et si la jeune femme avait pour mission de remettre le baume sacré au prince d'Angleterre ?

Un seul roi pour les deux royaumes.

L'ultime vengeance...

Mon avis :

Après avoir dévoré le premier tome, j'avais hâte de découvrir le second et de connaître la suite des aventures de Flore. Mais même si j'ai apprécié ce nouveau livre, je ne l'ai pas dévoré avec autant d'enthousiasme que le précédent. On perd ici un peu de vue le contexte et les explications historiques pour laisser place à des courses poursuites qui n'en finit pas et un peu trop de sentimentalisme à mon goût. Les personnages et les histoires ont tendance à se multiplier et j'ai manqué m'y perdre à plusieurs reprises. J'ai donc été un peu déçue d'autant plus que j'avais été agréablement surprise par le premier tome. 

Il n'en reste pas moins que c'est un bon roman, qui s'il ne m'a pas autant convaincu que je l'aurais souhaité, a tout de même éveillé mon intérêt pour une période historique dont j'ignorais presque tout. Et j'avais quand même bien envie de découvrir le secret de la naissance de Flore et la manière dont elle allait se tirer du mauvais pas dans lequel on l'avait précédemment laissée. 

Je pense lire d'autres livres de Mireille Calmel assez rapidement et explorer une nouvelle partie de l'Histoire aux côtés de ses personnages.

Extrait :

Oups... il semblerait bien que j'ai oublié de noter un extrait avant que ce livre ne reprenne le chemin de la bibliothèque...

samedi 16 octobre 2021

La maison hantée - Shirley Jackson

Par Ariane

Auteur : Shirley Jackson

Titre : La maison hantée

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)

Editeur : Rivages noir

Nombre de pages : 250p

Date de parution : novembre 2016

 

Mon avis :

Cet été, j’ai eu des envies d’histoires de fantômes. Ça me prend régulièrement, j’adore l’ambiance de ces histoires, les thématiques exploitées au-delà de l’intrigue mystérieuse. J’ai tellement dévoré de romans et films d’horreur quand j’étais ado ! Stephen King, Graham Masterson, Richard Matheson…Mais pour une fois, je ne me suis pas tournée vers un roman, mais vers une série. J’ai regardé The haunting of Hill House, l’excellente série réalisée par Mike Flanagan. Après avoir vu la série, j’ai eu envie de relire le roman de Shirley Jackson, dont elle est en partie inspirée. J’avais lu ce roman il y a très longtemps, je ne m’en souvenais pas mais je m’en suis progressivement rappelé au fil de ma lecture.

Le Docteur Montague, spécialiste du paranormal, espère prouver l’existence des fantômes en s’installant dans une maison réputée hantée. Son choix se porte sur Hill house, résidence construite au 19ème siècle par Hugh Crain, un riche homme d’affaires, dans laquelle se sont succédé d’étranges événements. Pour l’assister dans son enquête, il décide de faire venir auprès de lui plusieurs personnes ayant eu des expériences surnaturelles. Seules deux jeunes femmes acceptent de le rejoindre : Eleanor et Theodora. Luke, héritier de la demeure, se joint au groupe sous la pression de sa famille. L’ambiance est insouciante au départ, mais les événements étranges se multiplient.

Dans ce roman d’ambiance, il ne faut pas s’attendre à des scènes terrifiantes toutes les trois pages. Tout est dans la montée du suspense, de la tension entre les personnages et leur personnalité de plus en plus intrigante. La plupart des récits du genre mettent en scène des fantômes aux histoires terrifiantes, mais l’originalité de cette histoire est que c’est la maison elle-même qui semble vivante et malveillante.

J’avais apprécié ma lecture de ce roman lors de ma première lecture, complètement prise dans cette ambiance inquiétante. Je me suis un peu moins laissée prendre lors de ma deuxième lecture, mais j’ai apprécié la montée en tension de l’intrigue, les relations étranges qui se nouent entre les personnages et le sentiment d’étrangeté qui perdure à la fin de la lecture, tant les événements peuvent être interprétés de diverses manières.

La série de Mike Flanagan est très différente du roman, à tel point qu’il est difficile de parler d’adaptation et donc de faire la comparaison entre les deux. Excellente réalisation, excellente intrigue, excellents acteurs, j’ai vraiment beaucoup aimé The haunting of Hill house, tout comme la deuxième saison de la série, inspirée cette fois du Tour d’écrou de Henry James.

 

Extrait :

« Aucun organisme vivant ne peut demeurer sain dans un état de réalité absolue. Même les alouettes et les sauterelles rêvent, semble-t-il. Mais Hill House, seule et maladive, se dressait depuis quatre-vingts ans à flanc de colline, abritant en son sein des ténèbres éternelles. Les murs de brique et les planchers restaient droits à tout jamais, un profond silence régnait entre les portes soigneusement closes. Ce qui déambulait ici, scellé dans le bois et la pierre, errait en solitaire. »

« - Je crois que nous n’avons peur que de nous-mêmes, dit le docteur avec lenteur.
- Non, dit Luke. De nous voir en toute clarté, sans masque.
- De savoir ce que nous voulons réellement. »

« Ils étaient tous silencieux, fatigués par leurs voyages respectifs, perdus dans la contemplation du feu. Je suis la quatrième personne, dans cette pièce, songeait Éléonore. Je suis l'une d'entre eux. Je ne suis pas exclue. »

 

 

mardi 12 octobre 2021

Que sur toi se lamente le Tigre - Emilienne Malfatto

Par Ariane

 

 


Auteur : Emilienne Malfatto

Titre : que sur toi se lamente le Tigre

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Elyzad

Nombre de pages : 80p

Date de parution : septembre 2020

 

Mon avis :

C’est un premier roman très court, mais d’une intensité rare.

Quelques heures plus tôt, une jeune fille a appris qu’elle attendait un enfant. C’est une condamnation à mort. Parce que cet enfant a été conçu hors mariage, elle va être assassinée par son frère aîné. Elle sait qu’elle va mourir et elle ne peut rien faire, alors elle attend. Sa mère, sa belle-sœur, ses autres frères attendent aussi le retour de l’aîné qui ne sait pas encore qu’il va devoir devenir un assassin.

Cette histoire aurait pu être racontée à travers un long roman, mais l’autrice a fait le choix de la sobriété, du minimalisme même, donnant ainsi à cette histoire des allures de tragédies antiques. L’issue est inéluctable et les personnages ne peuvent échapper à la roue du destin qui s’apprête à les écraser. Ils n’ont aucun choix, aucune échappatoire ne s’offre à eux. Leurs voix se croisent, chacun leur tour ils prennent la parole en une longue tirade. Chaque personnage incarne un rôle : la belle-sœur, enceinte elle aussi, mais dont l’enfant aura le droit de naître parce que légitime, elle est la femme qui respecte les règles et s’y soumet sans discussion ; le frère cadet qui n’approuve pas ce qui va arriver mais n’essaiera pas de s’y opposer, parce qu’il n’a pas le choix, parce qu’il est lâche aussi ; le benjamin qui est encore un enfant et qui peut-être un jour aura la possibilité de vivre une autre vie… et le fleuve Tigre, éternel et immuable spectateur des tragédies humaines, chœur de ce récit.

Quelques dizaines de pages pour dire l’indicible, pour raconter l’histoire terrible, parce que vraie, des centaines de femmes et de jeunes filles, victimes de ce qui porte le nom, si mal porté, de crime d’honneur.

C’est un roman fulgurant, chaque mot parfaitement choisi, rien de trop, rien d’inutile. C’est un roman bouleversant et percutant. Magnifique et révoltant.

 

Extrait :

« Mes eaux sont depuis longtemps empoisonnées. Mon flot est large et lourd, mes berges limoneuses, mais je meurs peu à peu. Je meurs car depuis longtemps les hommes ont cessé de m’aimer et de me respecter. Ils ont pris goût au désastre.
Je ne suis plus source mais ressource, et les hommes de cette terre aride ont oublié qu’ils ne pourront pas vivre sans moi. Ils périront avec moi car nos destins sont liés. »

« Je suis l'assassin. Je vais tuer tout à l'heure et je l'ignore encore. Que ferais-je si je le savais ? Ferais-je demi-tour dans l'allée poussiéreuse ? Je vais tuer tout à l'heure et je penserai que je n'ai pas le choix. Sa vie ou notre honneur à tous. Ce n'est pas moi qui tuerai, mais la rue, le quartier, la ville. Le pays. »

« Les femmes de la famille doivent rester propres. Pures. Intouchées. Au prix du sang. Notre corps ni notre honneur ne nous appartiennent. Ils sont la propriété familiale. La propriété de nos pères et de nos frères. »

« Au fond, quelle importance. Nous tuons, nous sommes tués. Nous sommes un pays de victimes et d'assassins. »