lundi 20 juin 2022

Le cerf-volant - Laetitia Colombani

 Par Daphné








Autrice :Laetitia Colombani

Titre : Le cerf-volant

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Graset

Nombre de pages : 208

Date de parution :  2021

Résumé de l'éditeur :

Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l’océan Indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.
Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d'autodéfense féminine, qui s'entraînait tout près. Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d’un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s’est murée dans un mutisme complet.
Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au cœur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l’espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l’éducation… La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d'une Inde tourmentée.

Mon avis :

Je me souviens il y a quelques années, avoir été très attirée par La tresse, autre livre de cette autrice, dont j'avais entendu beaucoup de bien et dont l'histoire tout autant que le schéma narratif, m'intéressait. Malheureusement, j'avais été déçue. Qu'à cela ne tienne, devant le résumé de ce nouveau livre, je me suis dit qu'il devrait me plaire et l'ai ouvert avec beaucoup d'enthousiasme... Et bien c'est encore raté! Et pourtant, une fois encore, j'avais lu beaucoup d'avis positifs sur ce livre.

Tout comme pour La tresse, je n'ai rien à reprocher à ce livre. Il se lit très vite et très bien, l'histoire est intéressante et a priori touchante (sauf que ça ne m'a pas touchée). Ce livre aborde des sujets fort et révoltants : la condition de vie des femmes en Inde, les Intouchables, la misère... Il parle aussi de solidarité, de résilience. ce sont des sujets qui m'émeuvent en général et dont il est essentiel de parler. Et pourtant, je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire sans même savoir exactement pourquoi. Le thème est réaliste et pourtant je ne croyais pas vraiment à ce que je lisais comme si tout était "trop facile". Pourtant, je le répète, il n'y a rien que je puisse vraiment reprocher à ce livre. Je pense que tout simplement, les écrits de cette autrice ne sont pas faits pour moi...

Extrait :

"L’avenir d’une gosse de dix ans ne les intéresse pas. Le sort des filles n’émeut personne. Elles sont abandonnées de tous, illettrées et asservies, dans ce pays qui ne les aime pas. Voilà la vérité. Voilà l’Inde, la vraie, conclut-elle. Celle qu’aucun guide touristique n’osera lui raconter."

lundi 13 juin 2022

On l'appelait Vermicelle - Fanny Vella

 Par Daphné








Résumé de l'éditeur:

De sa naissance à son adolescence, Vermicelle tente d'échapper aux difficultés familiales qui la dépassent : absences, tabous, non-dits, violences et sexisme ordinaires. Forte de sa merveilleuse imagination, elle s'invente un univers coloré et lumineux dans lequel s'évader quand la vie s'emballe. Et nous voilà entraînés dans une fable familiale sensible et profonde : l'amour y est parfois maladroit parfois toxique, mais la résilience et le bonheur de Vermicelle , malgré des moments sombres, sont au bout du chemin.

Mon avis :

Je ne lis pas souvent de BD mais en voilà une qui m'a bien plu. Je connaissais déjà l'autrice, Fanny Vella, bien connue sur les réseaux sociaux, qui sensibilise à travers ses dessins sur différents thèmes tels que la violence éducative, le sexisme, les violences conjugales... Cela faisait un moment que j'avais envie de la lire un peu plus qu'au travers de quelques illustrations. J'ai donc commencé par cette BD.

On fait ici la connaissance de Vermicelle, que l'on suivra avant même sa naissance jusqu'à l'âge adulte. Petite fille pleine d'énergie, elle traverse la vie cahin-caha dans un monde où les adultes qui l'entourent ne se rendent pas compte des ravages qu'ils provoquent par de simples mots. La vie n'est pas simple pour Vermicelle entre tous ces mots qui font mal, le handicap de sa petite sœur, l'alcoolisme caché de  sa grand-mère, un grand traumatisme dont elle ne parlera pas mais qui aura des conséquences sur sa vie future... Heureusement, Vermicelle a un super-pouvoir, celui de son imagination. Cela peut sauver une vie, l'imagination!

A travers cette BD, Fanny Vella nous parle de toutes ces manières qu'ont les adultes de blesser les enfants, sans s'en rendre compte, par de petites phrases en apparence anodines mais qui, mises bout à bout, peuvent faire bien du mal. Il y a des petits rien qui deviennent un grand tout. 

D'une manière très douce, cette bande dessinée évoque et sensibilise à de nombreux sujets. On se prend d'affection pour cette petite fille jugée un peu trop vive pour son entourage, qui a parfois du mal à vivre dans un monde qui ne la comprend pas. 

J'ai bien aimé le graphisme, ces teintes dans les tons de bleu où surgissent soudain, chaque fois que Vermicelle se laisse emporter par son imagination des bulles pleines de couleur.

C'est un message fort qui nous est délivré à travers ces pages, une message qui incite à se mettre à la place de ses enfants et à faire attention à nos actes et à nos paroles.


vendredi 10 juin 2022

Le sang des sorcières - Carole Sandrel

 Par Daphné








Autrice :Carole Sandrel

Titre : Le sang des sorcières

Genre : essai, document

Langue d’origine : français

Editeur : François Bourin

Nombre de pages : 320

Date de parution :  2016


Résumé de l'éditeur :

Qui transforma en sorcières ces milliers de femmes torturées et brûlées vives entre le XVe et XVIIe siècles ?
Ces prétendues sorcières étaient surtout des paysannes, des guérisseuses apportant au village le réconfort de leur solidarité et de leurs connaissances en herbes médicinales. Sans médecins ni médicaments, il fallait bien quelqu'un pour faire accoucher les femmes, soigner les malades, assister les mourants et toiletter les morts. Mais trop de mort-nés et trop d accouchées mourant de fièvre puerpérale désignaient les sorcières à la vindicte générale. Et la misogynie ambiante fit le reste. Au motif qu' il fallait trouver les marques que le diable imprimait en guise de signature dans le secret de leur chair, on leur fit subir des tortures au-delà de l'imaginable.
Un récit inédit qui nous retrace la tragédie de ces femmes sacrifiées et oubliées. Une négation de la chair et un crime contre la féminité trop longtemps sous-estimés.

Mon avis :

De tous les livres que j'ai pu lire sur le sujet (et il commence à y en avoir un certain nombre!), celui-ci est certainement le mieux documenté et le plus complet. C'est une véritable mine d'informations, un vrai travail de recherches. L'autrice nous explique les raisons qui ont menées au chasses aux sorcières et la manière dont celles-ci étaient menées avec une grande précision, nous explique à qui cela au juste profitait, à la manière dont se déroulaient les procès, s'appuyant sur plusieurs exemples, mes histoires de plusieurs femmes condamnées pour sorcellerie entre le XVe et XVIIe siècle. 

Disons le tout net : cela fait froid dans le dos. On se demande comment un tel massacre se déroulant sur autant de temps a pu avoir lieu en suscitant aussi peu de réaction. A la lecture de ce livre, on peut voir que c'était quelque chose de bien plus "organisé" que cela puisse paraître...

Un livre très intéressant, révoltant aussi, dont la lecture m'a appris beaucoup de choses. 



mercredi 8 juin 2022

Mercredi, c'est le jour des petits - Le tout petit-quoi ? - France Quatromme et Sandra Solinet

 Par Daphné








Autrice : France Quatromme

Illustratrice : Sandra Solinet

Titre : Le tout Petit-Quoi

Editeur : La langue au chat

Résumé :

Ce matin, un tout-petit est sorti d'un œuf. Un tout petit quoi ? Personne ne le lui a dit, alors tout seul il est parti à la recherche de sa maman. Une belle histoire qui invite l'enfant à partir avec le héros à la rencontre des animaux autour de la mare. A l’âge où l’enfant relève le défi de l’autonomie, cet album le rassure sur la séparation avec sa maman : Elle le retrouvera toujours. Ce livre donnera aussi confiance à l'enfant en ses capacités, il a en lui des trésors cachés qu’il devra découvrir puis nourrir…

Mon avis :

A 17 mois, mon fils commence tout juste à s'intéresser aux livres... ou plutôt, à deux livres : Cap ou pas cap? , un livre que mes filles aimaient aussi beaucoup quand elles étaient petites, et celui-ci : Le tout Petit-Quoi? Le lui ayant lu plusieurs fois aujourd'hui, je me dit qu'il est temps d'en parler sur ce blog!

Un livre qui a le format d'un œuf, c'est déjà rigolo. Mais ce n'est pas pour rien qu'il a ce format là, car cette histoire commence par la sortie de l'œuf, d'un... mais un quoi, au fait ? Eh bien il ne le sait pas puisque personne n'était présent lors de sa naissance. Alors voilà notre tout Petit-Quoi parti à la recherche de sa maman. Celle-ci est elle un écureuil? Une grenouille? Une lapine ? Mais non, notre tout Petit-Quoi ne sait ni grimper aux arbres, ni sauter, sa robe n'est ni verte ni rousse ni grise. Mais alors que sait-il faire, et qui est-il ?

Un album bien sympathique qui démontre que chacun a ses propres capacités et que les mamans ne sont jamais bien loin de leurs petits. Avec son petit format tout en rondeur, sa couverture cartonnée et ses jolies couleurs, il est parfaitement adapté aux petites mains des bébés. Et mon bébé à moi en est un grand fan!

lundi 6 juin 2022

Bilan de mai (Daphné)

 Par Daphné

Un bilan de lecture un peu mitigé ce mois-ci : autant j'ai aimé Sauvagines et En automne, autant je'ai été plutôt déçue par Une mère etc et Le cerf-volant. J'ai eu du mal à entrer dans Là où se croisent quatre chemins que j'ai finalement beaucoup aimé. J'ai plutôt apprécié Les loyautés. Enfin une lecture très intéressante avec 65 activités Montessori pour les 6-12 ans. 

Et vous, quelles ont été vos lectures du mois de mai ?

  

 






 




mercredi 1 juin 2022

Mercredi, c'est le jour des petits - L'Ickabog - J.K. Rowling

 Par Daphné








Auteur : J.K. Rowling

Titre : L’Ickabog

Genre : roman jeunesse

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Clémentine Beauvais

Editeur : Gallimard jeunesse

Nombre de pages : 352

Date de parution :  2020

Résumé de l'éditeur :

Haut comme deux chevaux. Des boules de feu étincelantes à la place des yeux. De longues griffes acérées telles des lames. L'Ickabog arrive...
La Cornucopia était un petit royaume heureux. On n'y manquait de rien, le roi portait la plus élégante des moustaches, et le pays était célèbre pour ses mets délicieux : Délice-des-Ducs ou Nacelles-de-Fées, nul ne pouvait goûter ses gâteaux divins sans pleurer de joie ! Mais dans tout le royaume, un monstre rôde : selon la légende, l'Ickabog habitait les Marécages brumeux et froids du nord du pays. On disait de cette créature qu'elle avait de formidables pouvoirs et sortait la nuit pour dévorer les moutons comme les enfants. Des histoires pour les petits et les naïfs ? Parfois, les mythes prennent vie de façon étonnante...Alors, si vous êtes courageux et voulez connaître la vérité, ouvrez ce livre, suivez deux jeunes héros déterminés et perspicaces dans une folle aventure qui changera pour toujours le sort de la Cornucopia.

Mon avis :

J'a hésité un peu avant d'ouvrir ce livre. Quand je m'apprête à lire un nouveau livre de J.K.Rowling, j'ai toujours une pensée pour Harry Potter et il faut toujours que je m'en détache afin d'éviter la déception. Mais plus encore cette fois-ci car ma fille qui a beaucoup aimé les tomes de Harry Potter et Jack et la grande aventure du cochon de Noël n'a pas du tout aimé L'Ickabog et en a laissé tomber la lecture avant la fin. Elle était très déçue : "Maman, je comprend pas. C'est un livre de J.K.Rowling, pourtant, et ça m'intéresse pas du tout!". Du coup, j'avais peur d'être déçue aussi mais finalement, c'est avec plaisir que je me suis plongée dans ce conte. 

Car c'est bel et bien d'un conte qu'il s'agit là, un conte se passant dans le pays imaginaire de La Cornucopia, pays qui aurait tout pour être merveilleux si... si quoi ? Si un monstre nommé l'Ickabog n'y sévissait pas ou si le roi n'était pas affublé de deux conseillers machiavéliques ? Alors... qu'en est il réellement de cet ickabog?

Voici un livre qui peut être lu à divers degrés selon l'âge de son lecteur. Simple conte pour les plus jeunes, un lecteur adulte  y verra certainement quelques références politiques. Le mensonge, la manipulation, la répression, la corruption sont abordés ici certes avec humour et légèreté mais bel et bien présents et c'est d'ailleurs ce qui en fait le cœur de l'histoire. On y retrouve aussi des thèmes chers à J.K. Rowling tels que l'amitié, la solidarité, le courage... On y retrouve aussi à travers la notion de néance (comment ça, vous ne savez pas ce qu'est la néance? Une seule solution à cela : lire L'Ickabog !) l'injustice que l'on peut vivre selon son lieu et ses conditions de naissance. 

Tant de thèmes abordés sous forme de conte à la fois plein d'humour et de fantaisie. Si de tous les livres que j'ai lu de J.K.Rowling, rien pour moi n'égale Harry Potter, il faut tout de même reconnaître que ce livre là a de grandes qualités et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Je regrette cependant que ma fille n'ait pas accroché car cela aurait pu être l'occasion d'aborder certains sujets avec elle. Je ne pense pas encore le proposer à mon autre fille (8 ans), peut-être est elle encore un peu jeune même si elle a adoré les trois premiers tomes d'Harry Potter. Peut-être le lirais-je avec elles-deux en guise d'histoire du soir (bien que, ça y est, mes filles abandonnent maintenant de plus en plus le moment de l'histoire collective du soir pour se plonger chacune dans un roman différent à ce moment-là. Et mon fils étant encore trop petit pour ce rituel, j'avoue que cela me manque un peu...).

Extrait :

" -  Ne t’avise pas de sortir du jardin pendant que je travaille, disaient les parents à leurs enfants à travers tout le royaume, ou l’Ickabog viendra t’attraper pour te manger tout cru !

Et de par le territoire entier, petits garçons et petites filles jouaient à combattre l’Ickabog, tentaient de se faire peur en se racontant l’histoire de l’Ickabog, et même, si le conte devenait trop convaincant, cauchemardaient de l’Ickabog."