Par Ariane
Auteur : Kazuo Ishiguro
Titre : Les vestiges du jour
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traductrice : Sophie Mayoux
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 339p
Date de parution : mars 2010
Mon avis :
Incontestablement, Ishiguro est le plus britannique des Japonais. Ce roman, magnifiquement adapté au cinéma par James Ivory, avec dans les rôles principaux Anthony Hopkins et Emma Thompson, mêle habilement l’ambiance des romans anglais et la délicatesse de la littérature japonaise.
Stevens est majordome, un majordome anglais à l’ancienne, digne, consciencieux et totalement dévoué à la famille qu’il sert. Après avoir servi Lord Darlington pendant la plus grande partie de sa vie, il est désormais attaché au service du richissime américain qui a racheté Darlington Hall. Sur les conseils de son nouvel employeur et pour la première fois de sa vie, Stevens prend quelques jours de congé. Un voyage en voiture vers le sud du pays, à la rencontre de Miss Kenton, l’ancienne intendante de la demeure. Quelques jours pour se replonger dans ses souvenirs, du temps de la grandeur de la maison, des réceptions fastueuses et d’une relation faite de heurts et de complicité.
Alternant entre passé et présent, cette immersion dans les réflexions et les souvenirs de Stevens, nous permet de découvrir un homme qui a consacré sa vie à servir au point d'oublier de vivre. C'est un portrait extrêmement touchant, empreint de nostalgie. Nostalgie aussi d'une époque sur le point de disparaître.
Je lis pour la première fois Ishiguro et je reste sous le charme de la perfection, de la minutie, de la subtilité de cette écriture. Chaque mot, chaque phrase, parfaitement ciselé, un véritable travail d'orfèvre. C'est un roman au rythme lent, aussi feutré que les pas des domestiques dans les couloirs d'une grande demeure, sans aventures ni rebondissements, mais au charme indéniable.
Extrait :
« Les grands majordomes sont grands parce qu'ils ont la capacité d'habiter leur rôle professionnel, et de l'habiter autant que faire se peut ; ils ne se laissent pas ébranler par les événements extérieurs, fussent-ils surprenants, alarmants ou offensants. Ils portent leur professionnalisme comme un homme bien élevé porte son costume : il ne laissera ni des malfaiteurs ni les circonstances le lui arracher sous les yeux du public ; il s'en défera au moment où il désirera le faire, et uniquement à ce moment, c'est-à-dire, invariablement, lorsqu'il se trouvera entièrement seul. C'est, je l'ai déjà dit, une question de "dignité". »
Une subtilité toute british, j'ai lu le roman, vu le film!
RépondreSupprimerL'auteur a touché a pas mal de genres, j'ai aimé ce que j'ai lu de lui...
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