Des souris et des hommes - John Steinbeck

Par Daphné

Auteur : John Steinbeck

Titre : Des souris et des hommes

Genre : roman

Langue d’origine :américain

traducteur : M.-E. Coindreau

Éditeur: pocket

nombre de pages: 175

date de parution : 1996 

Résumé de l'éditeur:

"Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.

- Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc.

Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez.

- Non, j'vous en prie, supplia-t-il. Oh, j'vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait.

Elle se débattait vigoureusement sous ses mains... 

- Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal. Il m'laissera pas soigner les lapins."

Mon avis:

J'ai découvert ce livre grâce à ma co-blogueuse, Ariane, dont c'est le livre préféré, le véritable livre de sa vie, celui qu'elle relit toujours avec autant de plaisir. Généralement, les avis qu'Ariane et moi avons sur un livre sont assez similaires et elle me donne souvent envie de lire les romans qui lui ont vraiment plu.. Et pourtant, j'ai attendu longtemps avant de lire celui ci. C'est d'ailleurs exactement le genre de livres que je n'aurais pas lu sans ses conseils et cela pour une raison toute simple: enfant, j'ai lu "Le poney rouge" du même auteur, qui m'a tellement fait pleurer que je n'ai jamais voulu ouvrir un autre de ses livres. Il faut croire que ma sensibilité d'enfant me poursuit toujours car lorsque j'ai su que le livre préféré d'Ariane était écrit par John Steinbeck et que j'ai lu sa critique, j'ai immédiatement pensé au "poney rouge"! tout cela pour dire qu'il ne faut jamais dire "jamais": je me serais privée d'un grand moment en refusant d'ouvrir ce livre. 

Aussi court qu'il soit, ce roman est pourtant particulièrement intense. L'histoire d'amitié entre George et Lenny m'a beaucoup touchée. Nous ne connaissons, en définitive, que très peu de choses sur ses personnages et pourtant, nous savons l'essentiel: leur rêve et la profondeur de leur amitié. Une amitié improbable et pourtant si forte. Le personnage de Lenny, géant à l'âme d'enfant qui ne maîtrise pas sa force, à la perception du monde si particulière, m'a beaucoup émue. J'ai été également touchée par la confiance, l'admiration qu'il ressent pour George. 

On pressent le drame final dés le début. Je me suis rapidement douté de la fin, ce que je n'aime généralement pas dans un livre. Et pourtant, dans ce livre là, ce n'est absolument pas gênant. Au fil des pages, la tension monte et cette tension est magnifiquement bien écrite. L'écriture est belle, puissante. Simple et rude, également. Mais belle.

En seulement 175 pages, l'auteur parvient à aborder de nombreux thèmes. De l'exclusion au rêve, chacun de ses thèmes est très bien traité. Les personnages, même secondaires, même si l'on ne sait pas grand chose d'eux sont bien décrits, attachants pour certains, horripilants pour d'autres. L'auteur fait passer un grand nombre de messages en peu de pages.

Une histoire intense, belle et cruelle à la fois. Merci Ariane pour cette belle découverte!

Extrait:

"Y a pas besoin d'avoir de la cervelle pour être un brave type. Des fois, il me semble que c'est même le contraire. Prends un type qu'est vraiment malin, c'est bien rare qu'il soit un bon gars."