mardi 27 octobre 2015

Popcorn Melody - Emilie de Turckheim

Par Ariane



Auteur : Emilie de Turckheim

Titre : Popcorn melody

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Hélïse d’Ormesson

Nombre de pages : 208p

Date de parution : août 2015

Présentation de l’éditeur :

Tom Elliott tient une supérette dans un trou perdu du Midwest. Malgré les rayons désespérément dégarnis, les clients défilent du matin au soir. Ce succès, Tom le doit au fauteuil, devant la caisse, où chacun s’assoit pour livrer ses secrets… Jusqu’au jour où jaillit du trottoir d’en face un fabuleux hypermarché climatisé. Comment combattre un concurrent si déloyal ? Tom n’a que deux armes : sa folie douce et son amour de la poésie.
Au cœur des terres ardentes des Indiens des Plaines, Popcorn Melody porte un regard fantasque sur la quête du bonheur dans nos sociétés d’abondance.



Mon avis :

A Shellawick, petit bled paumé du Midwest, on trouve un soleil de plomb, des cailloux, de la poussière et des mouches. On y trouve aussi Le Bonheur, petite supérette aux rayonnages peu remplis, puisque l’objectif de son propriétaire, Tom Elliott, est de vendre de quoi se nourrir, se laver et tuer les mouches. Rien que l’essentiel, aucun superflu.

Mais l’attrait du Bonheur c’est surtout Tom lui-même, gérant et poète, toujours prêt à écouter ses clients ouvrir leur cœur dans le fauteuil de barbier rescapé du salon de son père. Et ils sont hauts en couleur les habitants de Shellawick !

Emilie de Turckheim propose une gallerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres : Matt le doyen de la ville, ancien instituteur adulé de ses élèves devenu un vieux bonhomme acariâtre qui perd la tête, John, le père de Tom, barbier de la ville et père aimant, Emily Dickinson vivant dans son propre monde à son propre rythme, Fleur la géologue japonaise alcoolique toujours juchée sur ses talons aiguilles, et le maire borgne, terrible dans son rôle de grand méchant à la solde de l’usine Buffalo Rocks, principal employeur de la région. Elle ne fait pas qu’effleurer ces personnages mais en quelques mots, par le récit de quelques anecdotes, elle sait incroyablement vivants et attachants !

Pourtant la ville se meurt peu à peu. Les commerces ferment les uns après les autres et les habitants partent s’installer ailleurs. Plus près de l’usine. Mais Tom, Le Bonheur ainsi que ses clients restent fidèles au poste. Jusqu’à l’installation d’un gigantesque supermarché nommé Horn of plenty (corne d’abondance) juste en face du Bonheur. Là-bas on trouve tout, l’essentiel comme l’inutile, une infinité de choses à la portée des consommateurs.

Le Bonheur contre La corne d’abondance, c’est un peu le pot de terre contre le pot de fer, un conte sur la société de consommation, qui telle la sirène attire les consommateurs par de belles promesses pour mieux les dévorer et les broyer. Ce n’est pas non plus une fable joyeuse, car Samson l’emporte rarement contre Goliath, et rapidement Le Bonheur est abandonné par ses clients.

Que j’ai aimé ce court roman ! J’y ai trouvé un charme fou, aussi bien dans ses personnages décalés et dans l’histoire, que dans la plume à la fois poétique, vive et colorée de l’auteur. J’ai été totalement conquise par Tom, sa folie douce et sa philosophie du bonheur. Une petite pépite ! 



Extrait :

« Le fauteuil était l’oreille de Shellawick. Chaque jour était un jour ordinaire de poussière et d’air brûlant, et on entrait chez moi comme si de rien n’était, avec son cabas ou son chariot à roulettes. Et, toujours comme si de rien n’était, on s’installait sur le fauteuil de barbier pour soulager ses jambes et se débarrasser d’un poids. Personne ne m’a jamais avoué qu’il entrait dans Le Bonheur pour vider son sac et pas pour le remplir. »

L'avis de Keisha

4 commentaires:

  1. Je me demandais ce que donnait ce roman. Vu ton avis, je le note.

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  2. Je l'ai lu, j'ai tellement aimé que j'en ai lu un autre de l'auteur tout de suite après et le charme a aussi opéré!

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    1. Tant mieux ! Cela ne peux que me donner envie de lire d'autres romans de l'auteur.
      Ariane

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