Auteur : Vladimir Vertlib
Titre : L'étrange mémoire de Rosa Masur
Genre : roman
Langue d’origine : allemand
Traducteur : Carole Fily
Editeur : Metaillé
Nombre de pages : 411
Date de parution : mars 2011
Résumé de l'éditeur:
Pour son 750e anniversaire, la petite ville de Gigricht en Allemagne décide de favoriser l’intégration des étrangers : 5000 marks sont offerts à ceux qui auraient quelque chose d’intéressant à raconter. Rosa Masur, vieille Juive russe à qui on ne la fait pas et dotée d’un sens de l’humour à toute épreuve, se porte candidate. Elle a l’anecdote du siècle.
Un siècle qu’elle a vécu de bout en bout, avec ses révolutions, ses guerres mondiales, ses soubresauts. Petite Juive dans un village biélorusse où les pogroms ne sont jamais loin, jeune fille émancipée dans la Leningrad des années 20, ouvrière dans une usine textile, puis traductrice de l’allemand… Pendant l’interminable siège de la ville, mère de deux enfants, elle fait du bouillon avec la colle du papier peint, alors que ses voisins dévorent leur canari, ou pire ; après la guerre elle doit batailler pour que son fils puisse étudier, l’antisémitisme étant entre-temps revenu à la mode.
Sorcières, apparatchiks, soldats, cannibales, passeurs, commères défilent dans une épopée menée tambour battant par une femme extraordinaire, drôle, intelligente, et qui n’a pas froid aux yeux. Même face à Staline.
Vladimir Vertlib écrit là un grand roman russe, énergique, fascinant, qui vous emporte à sa suite aussi sûrement que le cours de l’Histoire.
Un siècle qu’elle a vécu de bout en bout, avec ses révolutions, ses guerres mondiales, ses soubresauts. Petite Juive dans un village biélorusse où les pogroms ne sont jamais loin, jeune fille émancipée dans la Leningrad des années 20, ouvrière dans une usine textile, puis traductrice de l’allemand… Pendant l’interminable siège de la ville, mère de deux enfants, elle fait du bouillon avec la colle du papier peint, alors que ses voisins dévorent leur canari, ou pire ; après la guerre elle doit batailler pour que son fils puisse étudier, l’antisémitisme étant entre-temps revenu à la mode.
Sorcières, apparatchiks, soldats, cannibales, passeurs, commères défilent dans une épopée menée tambour battant par une femme extraordinaire, drôle, intelligente, et qui n’a pas froid aux yeux. Même face à Staline.
Vladimir Vertlib écrit là un grand roman russe, énergique, fascinant, qui vous emporte à sa suite aussi sûrement que le cours de l’Histoire.
Mon avis:
Pas tout à fait un coup de cœur mais presque! L'étrange mémoire de Rosa Masur est un grand livre!
Rosa Masur a 92 ans et un passé tumultueux: née en 1907 en Biélorussie, elle a vécu les progroms, les deux guerres mondiales, le siège de Leningrad...Alors qu'elle vient d'immigrer en Allemagne avec son fils, sa belle-fille et son petit-fils, elle est attirée par un article:lors de son 705 ème anniversaire, la ville de Gigricht décide d'offrir 5000 marks à qui aurait un fait historique intéressant à raconter afin de favoriser l'intégration des personnes immigrées. Rosa a toujours veillé sur son fils Kostik et l'a beaucoup protégé. Or, celui-ci ne trouve pas le bonheur tant attendu en Allemagne. Il rêve d'Aix-en-Provence. Rosa répond alors à la petite annonce, décidée à gagner les 5000 marks qui lui permettront de réaliser le rêve de son fils. En effet, elle a bien quelque chose d’intéressant à raconter!
C'est ainsi qu'elle nous raconte son enfance, les progroms, la première guerre mondiale, les révolutions, l’impossibilité de faire des études à cause des relations de sa famille, son rude travail à l'usine où elle rencontrera son amie Macha, qui même décédée depuis plus de 60 ans, l’accompagnera tout au long de sa vie. Elle nous raconte également la Nouvelle Politique Economique, sa vie et ses difficultés avec son mari et ses enfants, l'évacuation des enfants de Leningrad et le siège de cette même ville. Elle nous parle également de la dictature, de l'antisémitisme qui la poursuivra si longtemps...elle nous parle de la faim, de du froid, de l'injustice, de la persécution, de la mort...mais également de la vie! Rosa est en effet faite pour la vie! Si celle ci l'a malmené, elle ne s'est pas laissé abattre et a conservé un humour et une vivacité exceptionnelle malgré tout ce qu'elle a vécu.
Avec Rosa, nous traversons un siècle entier en passant par toutes les émotions possibles. Comme elle le prouvera en racontant sa vie pour participer au livre de l'anniversaire de la ville, Rosa est une grande conteuse. Sa force de caractère en fait un personnage formidable. Elle nous entraîne avec brio dans l'Histoire.
Un très grand livre!
Extrait:
"Ce sont les dérives de la transition, répondis-je. Nous bâtissons un monde nouveau, un monde meilleur. Cela ne se fait pas en un seul jour. Chez nous à Vitchi, j’ai vécu moi aussi des choses terribles, des pillages, des pogroms. Il y avait un commandant polonais, il s’appelait Radek Knofelewski. Ce Polonais…
- Un monde meilleur ?! m’interrompit Macha, et elle rit de nouveau si fort que le pauvre voisin tambourina du poing contre le mur. A chaque fois que les hommes veulent bâtir un monde meilleur, c’est-à-dire jouer à Dieu, c’est l’occasion de tirer des conclusions sur l’essence divine. Il serait peut-être plus judicieux de remplacer les croix et les icônes dans les églises par la représentation d’un fou en camisole de force. Cela collerait bien avec notre époque. Même si, bien sûr, le Crucifié n’est pas un mauvais symbole – un criminel qui se fait exécuter.
J’imaginais les fidèles en train de réciter « Notre père qui êtes aux cieux », inclinés devant la photographie d’un homme en camisole de force attaché à son lit. »"
lu dans le cadre du Petit Bac 2016, catégorie "Prénom"
- Un monde meilleur ?! m’interrompit Macha, et elle rit de nouveau si fort que le pauvre voisin tambourina du poing contre le mur. A chaque fois que les hommes veulent bâtir un monde meilleur, c’est-à-dire jouer à Dieu, c’est l’occasion de tirer des conclusions sur l’essence divine. Il serait peut-être plus judicieux de remplacer les croix et les icônes dans les églises par la représentation d’un fou en camisole de force. Cela collerait bien avec notre époque. Même si, bien sûr, le Crucifié n’est pas un mauvais symbole – un criminel qui se fait exécuter.
J’imaginais les fidèles en train de réciter « Notre père qui êtes aux cieux », inclinés devant la photographie d’un homme en camisole de force attaché à son lit. »"
lu dans le cadre du Petit Bac 2016, catégorie "Prénom"
Tu me donnes envie de le découvrir !
RépondreSupprimerAriane
Je te le prêterai!
SupprimerDaphné
Ce roman avait attiré mon attention, j'ai toujours un petit coup d'oeil pour la littérature allemande... Comme tu l'as aimé je peux le noter sans crainte ! ;-)
RépondreSupprimerJ'ai hâte de connaître ton avis!
SupprimerDaphné