Auteur :
Joyce Maynard
Titre :
L’homme de la montagne
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteur :Françoise
Adelstein
Editeur :
Philippe Rey
Nombre de
pages : 320p
Date de
parution : juin 2014
Présentation de l’éditeur :
Été 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa sœur
Patty, onze ans, se préparent à passer leurs vacances à vagabonder dans la
montagne comme d’habitude. Échappant à la surveillance d’une mère aimante mais
neurasthénique depuis son divorce, et d’un père amoureux de toutes les femmes,
le flamboyant inspecteur de police Torricelli, elles se cachent dans les
arrière-cours pour regarder la télé par la fenêtre des voisins, inventent
blagues et jeux à n’en plus finir, rêvant de l’inattendu qui pimenterait leur
existence.
Et l’inattendu arrive. Cauchemardesque, une succession de
meurtres de jeunes femmes, tuées dans la montagne selon un même mode opératoire
: la chasse à l’Étrangleur du crépuscule commence, menée par l’inspecteur Torricelli.
Trente ans plus tard, Rachel, devenue une célèbre
romancière, raconte cette quête épuisante. Après quinze meurtres, le tueur de
la montagne a disparu. Un jour, pourtant, les deux sœurs s’étaient trouvées
face à lui. Fantasme de gamines hystériques, avaient déclaré les autorités.
Depuis lors, Rachel s’est donné pour mission de retrouver cet homme. Et le
dénouement, le lecteur le vivra en direct, de surprises en retournements.
Joyce Maynard a écrit une belle et lyrique histoire d’amours
rythmée par les tubes des années soixante-dix : celui qui règne entre le père
et ses filles, celui qui unit à jamais les deux sœurs.
Mon avis :
Pour certains romans, la quatrième de couverture dévoile
trop l’intrigue, parfois aussi elle ne correspond pas vraiment à ce que l’on va
lire. C’est le cas ici.
En effet, le résumé laisse à entendre que l’enquête sur le
tueur sera au cœur de l’intrigue, mais ce n’est pas le cas. Les crimes occupent
certes une place centrale dans l’intrigue mais jouent plutôt un rôle de
révélateur, de déclencheur dans la vie des deux filles. L’aînée en particulier
voit sa vie bouleversée par les meurtres. Leur père étant l’inspecteur en
charge de l’enquête, Rachel se voit acceptée parmi un groupe d’adolescents
populaires avides d’informations croustillantes. Cette nouvelle popularité lui
vaudra de ses premiers émois amoureux en même temps qu’un questionnement sur
son identité.
L’histoire du tueur est assez peu intéressante et tourne
même en rond. La succession de victimes, l’enquête qui tourne en rond, le flic
qui travaille sans relâche fumant cigarette sur cigarette, noyant de temps en
temps son impuissance dans l’alcool,… Et je ne parle même pas des visions de
Rachel, ni de la confrontation des deux sœurs avec le tueur, c’était… trop. Heureusement
que Joyce Maynard ne s’est pas spécialisée dans l’écriture de polars !
Là où elle excelle en revanche, c’est à se glisser dans la
peau d’une adolescente de 13 ans. Le personnage de Rachel est plus que
crédible. Je pense que la plupart des femmes peuvent se reconnaître en cette
jeune fille pleine de rêves et d’angoisses, attendant avec impatience l’arrivée
de ses règles tout en étant terrifiée par cette perspective, désireuse d’être
populaire et entourée d’amis, attirée et intimidée par les garçons,… Bref une
adolescente comme je l’ai été, comme mes filles le seront probablement un jour.
Patty est tout aussi attachante que son aînée. Cette enfant
assez timide cache en réalité un caractère affirmé et intrépide, une
personnalité indépendante et originale. D’une loyauté indéfectible envers sa sœur,
elle sera son principal soutien. Alors que Rachel est naïve et très imaginative,
sa cadette a les pieds sur terre et une sacrée dose de perspicacité.
Ce que j’ai vraiment aimé dans ce roman, c’est l’histoire d’amour
de ces deux sœurs, leur complicité, leurs jeux insouciants et leur liberté d’esprit.
Touchante également la relation des filles avec leur père, malgré l'absence de celui-ci. J’ai aussi aimé ce parcours d’une jeune fille en construction ainsi que l’évolution
du schéma familial dans lequel chacun peine à trouver sa place.
J’ai été nettement moins convaincue par la deuxième et la
dernière partie du roman. La deuxième partie consacrée aux plans de Rachel pour
démasquer le tueur dont elle croit avoir deviné l’identité et à leurs
conséquences, m’a semblée tirée par les cheveux. Et la dernière, dans laquelle
une Rachel devenue adulte nous raconte sa vie depuis cette époque et où on
assiste au dénouement de l’intrigue, m’a particulièrement ennuyée.
Comme lors de mes précédentes lectures de l’auteur, j’ai
trouvé l’écriture de Joyce Maynard simple, elle plante habilement le décor et
les personnages. C’est une lecture légère et facile, parfaite quand on n’a pas
envie d’une lecture exigeante.
Extrait :
« J'ai compris ce jour-là qu'en nous laissant
libres de nos choix, ma sœur et moi, elle nous avait fait un grand cadeau.
Patty et moi n'appartenions à personne qu'à nous-même. »D'autres avis chez Clara, Kathel, Laeti, Laure,
Dire que je n'ai encore rien lu de cette auteure ! il faudrait 7 vies, et encore ... :-)
RépondreSupprimerEt le pire c'est qu'il y a sans cesse de nouveaux livres pour nous tenter !
SupprimerAriane
Ce n'est pas mon préféré de l'auteure, mais il faut reconnaître qu'elle excelle toujours à décrire les émois, les fantasmes adolescents.
RépondreSupprimerJ'ai encore de nombreux titres à découvrir !
SupprimerAriane