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vendredi 30 novembre 2018

Petits oiseaux -Yoko Ogawa

Par Daphné















Auteur : Yoko Ogawa
Titre : Petits oiseaux
Genre : roman
Langue d’origine : japonais
Traductrice : Rose-Marie Makino-Fayolle
Editeur : Acte Sud

Résumé de l'éditeur :

Il est le seul à pouvoir apprendre la langue pawpaw afin de communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur qui ne parle que le langage des oiseaux, n’emploie que ces mots flûtés oubliés depuis longtemps par les humains.
Après la mort de leurs parents, les deux hommes demeurent ensemble dans la maison familiale. D’une gentillesse extrême, l’aîné, qui ne travaille pas, se poste chaque jour tout contre le grillage de la volière de l’école maternelle. Peu à peu, la directrice remarque son calme rassurant pour les oiseaux, sa façon subtile de les interpeller, et lui confie l’entretien de la cage.
Quant au cadet, régisseur de l’ancienne résidence secondaire d’un riche propriétaire du pays, le jardin de roses, les boiseries des salons, la transparence des baies vitrées sont à la mesure de son attachement pour les lieux de mémoire. Parfois, les deux frères décident de “partir en voyage”. Valises en main, ils font halte devant la volière. Ravis de palabrer avec les moineaux de Java, les bengalis ou les canaris citron, ils oublient dans l’instant tout projet de départ. Un jour pourtant le calme du quartier semble en danger, une enfant de l’école disparaît.


Mon avis :

Je crois que je viens de découvrir une nouvelle auteure qui me plaît... beaucoup ! C'est le deuxième de ses livres que je lis et c'est, tout autant que le premier, une belle découverte! 

Que dire de ce livre si doux, si simple et si poétique où l'on découvre deux frères qui ne vivent pas tout à fait de la même manière que tout le monde, le langage pawpaw, la langue de l'aîné que seul comprend le cadet, un bocal de sucettes dont les emballages deviennent des broches, une volière et des oiseaux ? Que dire si ce n'est que je me suis régalée à chaque page. 

Ce livre est à la fois doux et mélancolique, calme, délicat, mélodieux. Il nous parle de différence, de solitude, de dénonciation et de peur mais aussi de bonheur. Il nous parle des oiseaux et, par là même, de liberté. Il nous parle de vie et de mort, d'amour, de simplicité. Il nous parle des mots, ceux que nous inventons, ceux que nous oublions, ceux que nous comprenons et ceux qui nous échappent. C'est beau et triste à la fois.

Je me suis attachée à ses deux frères, à leur lien si fort, à leur capacité de comprendre et d'aimer les oiseaux, à la simplicité avec laquelle lis vivent. J'ai aimé la tendresse et la poésie qui se dégage de ce livre, teinté d'une certaine tristesse qui ne le rend que plus beau.

Un livre tout en subtilité, tout en poésie, un livre que j'ai aimé et qui donné envie d'écouter le chant des oiseaux...

Extrait :

"Tous les chants d'oiseaux sont des champs d'amour.
Il se rappelait ce que son aîné lui avait dit un jour.
Des chants d'amour, ces mots romantiques utilisés comme si de rien n'était, avaient intimidé le cadet au point qu'il n'avait pu répondre qu'un vague:" ah, vraiment...."mais en écoutant le bengali, il réalisa qu'il s'agissait bien d'un chant d'amour.....
Aucun être vivant au monde ne pouvait chanter avec autant de sincérité motivé par autre chose que de l'amour."


"Quand votre frère apparaissait, les oiseaux lui faisaient fête en chantant à qui mieux mieux, vous savez. Exactement comme les enfants qui arrivent à faire le tour de la barre fixe et qui le refont sans arrêt avec fierté pour vous le montrer, ils ont tellement l'air d'avoir envie qu'on les félicite."

mercredi 28 novembre 2018

Mercredi, c'est le jour des petits - Respecter la nature - Céline Potard et Bénédicte voile

Par Daphné















Auteur : Céline Potard
Illustrateur : Bénédicte Voile
Titre : respecter la nature
Editeur : Marie-Claire

Résumé :

Aujourd'hui, toute la famille part en promenade. Au programme, pique-nique et balade en forêt. Marie & Claire sont ravies, mais arrivées sur le lieu du pique-nique, elles s'aperçoivent que le sol est jonché de détritus. Leurs parents leur expliquent alors que cela pollue la nature et que les déchets mettent très longtemps à disparaître.

Entre observation de la nature et respect de l'environnement, cet album propose de sensibiliser les enfants aux gestes à adopter au quotidien : tri des déchets, recyclage...


Mon avis :

Merci tout d'abord à Babelio pour l'envoi de ce livre!

Lors d'une ballade en forêt, deux sœurs découvrent et s'offusquent des restes d'un pique nique abandonné dans les bois. 

Ma fille a beaucoup aimé ce livre qui incite au respect et à la protection de la nature mais également à l'aimer et à la comprendre. Ce livre est un bon outil pour sensibiliser l'enfant au problème de la pollution et mieux comprendre ses conséquences mais aussi pour lui donner des pistes de solution, lui apprendre qu'à son échelle, lui aussi peut faire quelque chose pour la planète. 

Les enfants peuvent facilement s'identifier à Claire et à Marie les héroïnes du livre et juxtaposer l'histoire à une situation qu'ils ont déjà vu dans la "vraie vie" que se soit l'abandon des détritus en pleine forêt ou le plaisir de cueillir des champignons ou de préparer un pique-nique.

Un livre très bien conçu pour sensibiliser les enfants au respect de l'environnement.

mardi 27 novembre 2018

Asta - Jon Kalman Stefansson

Par Ariane


Auteur : Jon Kalman Stefansson

Titre : Asta

Genre : roman

Langue d’origine : islandais

Traducteur : Eric Boury

Editeur : Grasset

Nombre de pages : 496p

Date de parution : août 2018

Présentation de l’éditeur :

Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence  : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l’urgence autant que l’impossibilité d’aimer. À travers l’histoire de Sigvaldi et d’Helga puis, une génération plus tard, celle d’Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s’enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.



Mon avis :

Et une nouvelle fois la magie a opéré… Magie, c’est le mot idéal pour qualifier les romans de Stefansson. Son univers si particulier mêlant la rudesse de l’existence en Islande et la poésie des mots m’enchante à chaque fois.

Sigvaldi le peintre git au sol après avoir chuté de l’échelle. Et il se souvient de son amour fou pour sa jeune épouse Helga, de leur bonheur, du malheur qui a suivi, de sa fille Asta.

Stefansson nous offre l’histoire de Sigvaldi, d’Helga, d’Asta et des autres comme un puzzle au gré des souvenirs de Sigvaldi, des lettres d’Asta ou des réflexions de l’écrivain. Les époques et les personnages alternent sans que le lecteur se sente jamais perdu. Et tout est là : l’amour et la haine, l’espoir et le désespoir, la vie et la mort, les retrouvailles et l’abandon, la famille et les amis. Des personnages forts, beaux et touchants, qu’il est difficile d’oublier tant Stefansson sait leur donner vie. Et en toile de fond, l’Islande magnifique que je rêve de découvrir en réalité un jour. Et enfin, l’écriture si vibrante, si lumineuse, si poétique de Stefansson.

Ce n’est pas mon préféré de Stefansson, mais c’est quand même une merveille !



Extrait :

« Il est facile de vivre en baissant les yeux. L’ignorance vous rend libre alors que la connaissance vous emprisonne dans a toile de la responsabilité. »


« Sigvaldi est capable d’affronter les hivers les plus rudes, les averses les plus drues, les vagues les plus puissantes – mais comment s’y prend-on pour réconforter ? »


« Le dieu moderne de ma consommation n’est en rien différend des divinités antiques : il exige des sacrifices. Le premier de ces sacrifices, c’est celui du simple bon sens. »


lundi 26 novembre 2018

Barcelona - Daniel Sanchez Pardos

Par Daphné













Auteur : Daniel Sanchez Pardos
Titre : Barcelona
Genre : roman
Langue d’origine : espagnol
Traductrice : Marianne Millon
Editeur : 10/18
Nombre de pages : 621
Date de parution : 2015


Résumé de l'éditeur :

Barcelone, 1874 : ses mystères, ses conspirations politiques, son architecte surdoué...
Après plusieurs années d'exil en Angleterre avec sa famille, Gabriel Camarasa regagne l'Espagne alors consumée par les luttes de pouvoir. Étudiant en architecture à Barcelone, il se lie d'amitié avec un élève un peu plus âgé que lui : Antoni Gaudí. Une personnalité insaisissable, d'une érudition étonnante, et qui a un penchant pour les disciplines ésotériques. Les deux jeunes gens deviennent vite inséparables.
Mais quand la vie tranquille de Gabriel se voit perturbée par un assassinat – dont on accuse son père, le directeur du journal tapageur Les Nouvelles illustrées –, le jeune homme en vient à douter de tout son entourage. À commencer par Fiona, la femme qu'il aime, et Gaudí. Pourquoi son ami connaît-il si bien les bas-fonds de Barcelone et ses habitants peu recommandables ? Que fait-il la nuit parmi eux ? Et, surtout, que sait-il à propos d'une conspiration qui pourrait bien mener à la destruction de la célèbre basilique Santa Maria del Mar ?


Mon avis :

Je lis généralement peu de thrillers et ils ne me plaisent pas toujours. Aussi est-ce avec un peu d'hésitation que j'ai commencé ce livre. 

On y découvre ici un jeune étudiant qui mène l'enquête sur un assassinat dont son père a été accusé, le célèbre architecte Antoni Gaudi (dans l'histoire ami avec Gabriel le héros de l'histoire) et surtout.... Barcelone.

La ville est en effet un personnage à part entière du roman. On se promène et on visite en effet au fil des pages la Barcelone de 1874... et on s'y croirait. J'ai bien aimé ces descriptions de la ville qui nous entraîne aussi bien dans les lieux bourgeois que sordides. 

L’histoire est, quant à elle, plus complexe qu'on ne le croirait au premier abord. J'ai par moment manqué décrocher car elle met du temps à s'installer véritablement, l'auteur prenant le temps de poser le cadre et les personnages avant d'entrer dans le vif du sujet. Mais ce n'est finalement pas si dérangeant. On prend ainsi plus le temps de découvrir Barcelone et ses différentes facettes, de connaître les personnages.


Barcelona a finalement été pour moi très plaisante et je me suis prise au jeu de ce thriller à la fois pour son côté historique, ses manigances politiques, ses descriptions et ses personnages hauts en couleurs.

Extrait :

"Les amours impossibles n'existent que dans les romans, répondis-je. Dans la vie réelle, il y a tout au plus des amours improbables..."

samedi 24 novembre 2018

Helena - Jérémy Fél

Par Ariane


Auteur : Jérémy Fél
Titre : Helena
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Rivagesp
Nombre de pages : 800p
Date de parution : août 2018

Présentation de l’éditeur :
Kansas, un été plus chaud qu’à l’ordinaire.
Une décapotable rouge fonce sur l’Interstate. Du sang coule dans un abattoir désaffecté. Une présence terrifiante sort de l’ombre. Des adolescents veulent changer de vie. Des hurlements s’échappent d’une cave. Des rêves de gloire naissent, d’autres se brisent.
La jeune Hayley se prépare pour un tournoi de golf en hommage à sa mère trop tôt disparue.
Norma, seule avec ses trois enfants dans une maison perdue au milieu des champs, essaie tant bien que mal de maintenir l’équilibre familial.
Quant à Tommy, dix-sept ans, il ne parvient à atténuer sa propre souffrance qu’en l’infligeant à d’autres…
Tous trois se retrouvent piégés, chacun à sa manière, dans un engrenage infernal d’où ils tenteront par tous les moyens de s’extirper. Quitte à risquer le pire.
Et il y a Helena… 

Mon avis :
Le premier roman de Jérémy Fél avait profondément marqué les esprits, et il était attendu au tournant pour son deuxième roman. Comme beaucoup de lecteurs, j’en attendais beaucoup et je n’ai pas été déçue.
La scène d’ouverture pose tout de suite le décor en nous présentant Tommy, un adolescent qui prend plaisir à torturer à mort un chien. Forcément à partir de là, on se doute qu’on ne va pas avoir à faire à un conte de fées. Nous rencontrons ensuite Hayley, issue d’une famille aisée, la jeune fille vit une peine de cœur et se prépare à participer à une compétition de golf. Puis c’est Norma qui fait son entrée, alors qu’elle fait du shopping avec sa fille qui s’apprête à  participer à un concours de mini-miss.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jérémy Fél va bousculer ces trois personnages, leur infligeant des blessures dont ils sauront ou pas se relever. Il va nous dévoiler leurs failles, leurs blessures, montrer ce qui se cache sous l’apparente banalité d’un adolescent perturbé, d’une mère de famille ou d’une jeune fille riche. Qui sont les victimes ? Qui sont les bourreaux ? Difficile de trancher tant les personnages passent alternativement de l’un à l’autre statut. Et ces personnages tout à tour nous révulsent ou nous touchent, on se prend à les aimer ou à les détester.
Les liens avec le précédent roman sont nombreux, le principal étant bien sûr que la maison où se déroule la majeure de l’histoire est bâtie sur l’ancienne propriété des Greer assassinés par leur fils Daryl. Et comme dans Les loups à leur porte, l’ambiance est pesante, étouffante, glauque. Le malaise est omniprésent, pernicieux. On flirte avec le surnaturel, et les créatures terrifiantes qui hantent les cauchemars des personnages ne sont-elles qu’un effet de la drogue ou une réminiscence de souvenirs oubliés ? Ou peut-être sont-elles autre chose ? Jérémy Fél ne nous apporte pas de réponses claires à certaines de ces questions et l’on peut se demander si un prochain roman ne nous ramènera pas sur ces terres du Kansas.
Tommy, Hayley, Norma, mais aussi Graham, Cindy, Amber ou Tessa. Et Helena alors ? Qui est-elle ? Cette question taraude le lecteur et la réponse n’est livrée que quelques pages avant la fin. Une réponse inattendue, déboussolante, presque révoltante après tout ce que l’on vient de lire. Un coup de maître.
L’écriture est très rythmée, cinématographique et entraînante. On ne se laisse pas séduire par la beauté des mots, mais on est happé par l’ambiance, l’histoire et les personnages. C’est totalement addictif !
Un roman dont on ne sort pas indemne et qui ne se fera pas facilement oublier.

Extrait :
«Il ferma les yeux et savoura le silence si particulier qui régnait entre les murs du vieil abattoir, pour un temps à l'abri de la fureur du monde, seulement concentré sur celle qui, confinée dans son propre corps, en jaillirait un jour et le laisserait enfin en paix. »

« Tommy savait que la créature vivait quelque part au-dehors, attendant patiemment le moment où elle pourrait définitivement lui voler son âme. Et qu’elle ne repartirait qu’en l’ayant piétinée, digérée. »