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vendredi 31 juillet 2020

Où on va papa ? - Jean-Louis Fournier

Par Daphné













Auteur : Jean-Louis Fournier
Titre : Où on va papa ?
Editeur : Stock
Langue d'origine : français
Nombre de pages : 155
Date d'édition : 2008


Résumé de l'éditeur :

Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi? J'avais honte? Peur qu'on me plaigne?
Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c'était pour échapper à la question terrible: "Qu'est-ce qu'ils font?"
Aujourd'hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j'ai décidé de leur écrire un livre.
Pour qu'on ne les oublie pas, qu'il ne reste pas d'eux seulement une photo sur une carte d'invalidité. Peut-être pour dire mes remords. Je n'ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d'ange, et je ne suis pas un ange.
Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d'une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler d'eux avec le sourire. Ils m'ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement.
Grâce à eux, j'ai eu des avantages sur les parents d'enfants normaux. Je n'ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n'avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu'ils feraient plus tard, on a su rapidement ce que ce serait: rien.
Et surtout, pendant de nombreuses années, j'ai bénéficié d'une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j'ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.


Mon avis :

C'est au travers une longue lettre destinée à ses fils que l'auteur nous parle d'eux. Deux enfants en situation de handicap qui sont venus bouleverser sa vie, pour qui il n'est pas sûr d'avoir été un bon père mais à qui il tient à rendre hommage. 

Dans un texte très court, plein de dérision, il parle à ses deux enfants pas comme les autres. Son écriture est très grinçante, et son humour noir peut surprendre (voire l'effarement de Josée la nounou des deux garçons devant certaines de ses remarques pince sans rire!). 

L'humour est certes noir mais il y a beaucoup d'amour dans ce texte, beaucoup de regrets aussi, ceux de ne pas avoir toujours su comment communiquer avec ses enfants, ceux de ne pas pu avoir percer leur coquille. On ressent la culpabilité de ce père qui s'excuse auprès de ses enfants de leur handicap probablement génétique. On ressent son désarroi, sa colère, devant le constat que le handicap  n'a pas frappé sa famille une seule fois mais deux. Et derrière le cynisme, on ressent l'amour de ce père, qui, s'il ne cache pas l'agacement et le rejet qu'il a pu parfois ressentir à l'égard de ses fils, les aime et leur demande pardon. 

Un livre à la fois tendre et cruel, qui prend à la gorge, qui peut autant faire rire que pleurer...


Extrait :

"Mais si vous aviez été comme les autres, vous auriez été comme tout le monde.
Peut-être vous n'auriez rien foutu en classe.
Vous seriez devenus délinquants.
Vous auriez bricolé le pot d'échappement de votre scooter pour faire plus de bruit.
Vous auriez été chômeurs.
Vous auriez aimé Jean-Michel Jarre.
Vous vous seriez mariés avec une conne.
Vous auriez divorcé.
Et peut-être que vous auriez eu des enfants handicapés.
On l'a échappé belle."













mercredi 29 juillet 2020

Mercredi, c'est le jour des petits - Matilda - Roald Dahl

Par Daphné


Résumé de l'éditeur :

"Les livres la transportaient dans des univers inconnus et lui faisaient rencontrer des personnages hors du commun qui menaient des vies exaltantes."

Le père de Matilda Verdebois pense que sa fille n'est qu'une petite idiote. Sa mère passe tous ses après-midi à jouer au loto. Quant à la directrice de l'école, Mlle Legourdin, c'est la pire de tous : un monstrueux tyran, qui trouve que les élèves sont des cafards. Elle les enferme même dans son terrible étouffoir. Matilda, elle, est une petite fille extraordinaire à l'esprit magique, et elle en a assez. Tous ces adultes feraient bien de se méfier, car Matilda va leur donner une leçon qu'ils ne sont pas près d'oublier.


Mon avis :

A cinq ans, Matilda n'est pas une petite fille ordinaire. Elle a appris à lire seule et aime dévorer livre sur livre. Malheureusement, cette petite fille particulièrement précoce n'est pas née dans une famille sachant l'apprécier à sa juste valeur. La télévision, les magouilles et la cupidité trouvent bien plus grâce aux yeux de ses parents que leur fille. Et que dire, quand Matilda entre à l'école de l'effroyable directrice qui lance des enfants par dessus la grille de l'école ou les enferme dans des placards garnis de piques ?!? Heureusement, dans la vie de Matilda, il y a son institutrice, Mlle Candy, les livres... et un mystérieux pouvoir!

Ce n'est pas n'importe quel livre, Matilda! Comme chacun des livres de Roald Dahl, c'est une véritable pépite d'humour et de fantaisie, d'imagination et d'ode à l'enfance. C'est aussi très cinglant, très percutant. Si caricature et clichés sont au rendez-vous, cela n'en est pas moins une lecture délicieuse! Et comme toujours dans les livres de Roald Dahl, les illustrations de Quentin Blake donnent une double saveur à l'histoire. 

Matilda est l'un des grands coups de cœur de mon enfance. Il y a peu, je l'ai fait découvrir à ma fille de huit ans et demi qui l'a beaucoup aimé même si elle a préféré Charlie et la chocolaterie du même auteur. Je ne compte pas m'arrêter là et suis bien partie pour lui faire découvrir les autres livres de cet auteur... en espérant qu'elle se régalera autant que moi enfant en les lisant!

Extrait :

"Les livres la transportaient dans des univers inconnus et lui faisaient rencontrer des personnages hors du commun qui menaient des vies exaltantes. Ainsi navigua-t-elle sur d'antiques voiliers avec Joseph Conrad, explora-t-elle l'Afrique avec Ernest Hemingway et l'Inde avec Rudyard Kipling. Ainsi, assis au pied de son lit, dans sa petite chambre d'un village anglais, visita-t-elle de long en large et de haut en bas le vaste monde."

mardi 28 juillet 2020

Le bug humain - Sébastien Bohler

Par Ariane

Auteur : Sébastien Bohler
Titre : Le bug humain.
Genre : document
Langue d’origine : français
Editeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 270p
Date de parution : février 2019

Mon avis :
« Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher. » Le sous-titre du livre de Sébastien Bohler est on ne peut plus explicite sur les deux problématiques qu’il développe ici. En effet, une bonne partie des habitants de cette planète a désormais pris conscience de la catastrophe que notre mode de vie provoque et malgré cela on continue à ne rien faire. Pas grand-chose en tout cas. Cela me fait penser à cette histoire dans le film La haine, cet homme qui tombe d’un immeuble et qui tout le long de sa chute se dit « jusqu’ici tout va bien. » Alors, pourquoi n’agissons-nous pas réellement tant qu’il en est temps ?
D’après Sébastien Bohler, le coupable serait notre striatum, une structure cérébrale programmée depuis l’aube de l’humanité pour en vouloir toujours plus. Plus de nourriture, plus de pouvoir, plus de sexe, plus d’informations, tout cela en fournissant le minimum d’efforts. Le résultat on le constate actuellement : surconsommation, surinformation, surpoids,… Mais notre striatum, éternel insatisfait, continue d’en vouloir encore plus, conduisant l’humanité à sa perte, et avec elle une bonne partie de la faune et de la flore.
Alors tout espoir est-il perdu ? Non, car Sébastien Bohler nous propose des pistes. En ayant conscience de l’influence néfaste de notre striatum, plutôt que de le laisser dominer nos comportements, faisons confiance à notre cortex cérébral et détachons nous de cette course à la consommation. Pour y parvenir il faudra changer nos habitudes de vie du tout au tout : minimalisme, méditation et curiosité intellectuelle.
C’est un ouvrage documenté et passionnant sur un sujet qui, comme beaucoup, me préoccupe particulièrement. Bien consciente que mes petites initiatives individuelles (tendre vers le zéro déchets, favoriser une consommation bio et locale,…) sont imparfaites (car j’ai encore tendance à acheter des choses inutiles, à aller vers certaines facilités,…) et ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan, j’ai parfois tendance à désespérer devant l’inaction, voire l’indifférence, que je constate autour de moi. Sébastien Bohler propose donc des pistes de réflexion pour expliquer ce manque flagrant d’investissement que ce soit individuel, collectif, politique,… J’ai lu pas mal de choses sur le sujet mais je n’aurais jamais imaginé aborder cette question sous l’angle des neurosciences. D’ailleurs je n’aurais jamais imaginé lire un livre traitant de neurosciences ! Moi qui ne suis pas scientifique le moins du monde, j’ai pourtant suivi sans peine le propos de Sébastien Bohler, dont l’exposé est limpide et convaincant.
Ses pistes pour contrer l’influence de notre striatum sont on ne peut plus séduisantes, pourtant j’ai comme un doute… L’humanité est-elle prête à remplacer les starlettes de téléréalité et les footballeurs par des écrivains ? A troquer sa dose d’émissions télé, de jeux vidéo et de vidéos pornographiques par des exercices intellectuels et la méditation ? A se passer de gadgets et de vêtements à la mode pour vivre dans la sobriété ? J’ai bien peur que cela ne soit utopique. Alors…nos chances semblent bien minces…

Extrait :
« Beaucoup d’entre nous commencent à être informés que l’extraction des matières premières comme les terres rares destinées ç la fabrication des écrans et des smartphone, de même que la maintenance et l’utilisation des serveurs Internet à l’échelle planétaire, détruisent des centaines d’espèces animales et libèrent des millions de tonnes de gaz à effet de serre qui chasseront plus tard des populations entières de leur lieu de résidence ; mais cela ne change rien. Nous ne modifions pas l’ordre de nos préoccupations, et nous préférons voir des corps nus s’accoupler sur des écrans ou des chatons trottiner sur des moquettes angora, quitte à être confrontés plus tard à des problèmes de première urgence, plutôt que de prendre nos destinées en main. »

« La catastrophe consumériste dans laquelle nous sommes engagés n’existerait pas sans ces deux ingrédients : le cerveau d’un primate et la technologie d’un dieu. »

« (…) par le double truchement de la mécanisation et d’Internet, le cerveau humain a trouvé un moyen de satisfaire deux besoins qui semblaient à première vue contradictoires :1) ne rien faire et 2) se sentir important. Et ce, de façon démocratique et massive, à l’échelle de milliards d’individus. »

« Envisager l’humanité comme une assemblée de cerveaux ayant atteint un niveau de conscience élevé, capables de modération, de patience et d’une forme de sagesse, est probablement prématuré. »

lundi 27 juillet 2020

Un bain de forêt - Eric Brisbare

Par Daphné

Un bain de forêt par Brisbare

Auteur : Eric Brisbare
Titre : Un bain de forêt
Genre : document
Langue d’origine : français
Éditeur : Marabout
Nombre de pages : 224
Date d'édition : 2018


Résumé de l'éditeur :

Éric Brisbare, accompagnateur en montagne, a parcouru les plus belles forêts du monde et pratique la sylvothérapie depuis des années. Il partage avec nous ses expériences et nous dévoile les secrets bienfaisants des arbres pour notre santé.
Lutte contre le stress et la dépression, facilitation du sommeil, reconnexion à la nature, stimulation du système immunitaire, lutte contre le diabète, les maladies respiratoires et les allergies : la liste des bénéfices prouvés par la science s'allonge de jour en jour. Autant de bonnes raisons de nous offrir un bain de forêt !
Suivons le guide sous les majestueuses frondaisons et les frémissants feuillages des belles forêts de France, pour nous connecter à la mystérieuse force
des arbres…


Mon avis :

Éric Brisbare, sylvothérapeute, nous conte ici les bienfaits d'un bain de forêt. "Bain de forêt", un terme que je n'ai entendu parler il n'y a que quelques temps seulement et dont on parle de plus en plus. Au Japon, notamment, les bains de forêt rencontrent un franc succès... et pour cause! En effet, leurs bienfaits sont multiples. 

Mais qu'est-ce qu'un bain de forêt au juste ? Comment s'organisent-ils ? Quelles sont les vertus des arbres ? quel impact ont-ils sur notre santé ? Y-a-t-il une organisation des arbres dans la forêt et si oui, quelle est t-elle ? Comment "ressentir" la forêt tant avec nos yeux que note ouïe, noter odorat, notre sens du toucher ou du goût ? Un saule nous apportera -t-il la même chose qu'un hêtre ou qu'un chêne ? 

Tant de questions auxquelles répond l'auteur de ce livre. C'est un grand amoureux des arbres et cela se ressent dans ses écrits. Tout au long de son livre, on sent qu'il connaît et aime la forêt. Ce livre  a quelque chose de frais, de naturel, et bien entendu, on a qu'une envie après l'avoir lu : mieux connaître les arbres et prendre un bon bain de forêt!




vendredi 24 juillet 2020

Le druidisme - Jean Markale

Par Daphné :















Auteur :  Jean Markale
Titre : Le druidisme
Genre : document
Langue d’origine : français
Editeur : Payot
Nombre de pages : 281
Date d'édition : 1985

Résumé de l'éditeur :

Le druidisme est la pensée religieuse des anciens Celtes, l'ensemble des conceptions spirituelles, intellectuelles, artistiques, scientifiques et sociales de la communauté celtique avant que celle-ci ne se convertisse au christianisme. Or, si les druides eux-mêmes sont repérables dans l'histoire, la doctrine qu'ils professaient et enseignaient demeure prisonnière de zones d'ombres. En la traquant à travers les multiples expressions traditionnelles de la communauté celtique, Jean Markale ne livre pas ici les " secrets " du druidisme, ceux-ci étant vraisemblablement perdus à jamais, mais les moyens de remonter le temps, en marquant chaque étape d'observations simples, empruntées à tous les documents disponibles, afin que chacun puisse retrouver sa propre vision de ce qu'était la pensée des Celtes.

Mon avis :

Les livres de Jean Markale sont toujours pour moi des lectures formidables : entre ses connaissances, les sujets de ses écrits et son talent de conteur, je passe toujours un excellent moment à les découvrir. 

Ici, Jean Markale nous parle du druidisme. Les celtes et leur manière de vivre, leur mythologie, leur histoire m'ont toujours beaucoup intéressée et c'est toujours avec délice que je me plonge dans le sujet!

On sait peu de choses des druides et comme le dit si justement Jean Markale, on a plus tendance à "les rêver" qu'à les connaitre vraiment. Aussi ce livre est-il une véritable source d'informations. L'auteur nous fait découvrir  le druide en tant que tel, sa place dans la société, ses origines, ses rituels, sa pensée... 

Et nous voilà voyageant à travers l'époque celte, en apprenant davantage sur la racine du mot "druide" en tant que tel, sur les hommes et leur rapport aux dieux, les fêtes, l'importance des quatre éléments, les démarches spirituelles et bien d'autres informations sur le druidisme. Il en résulte un ouvrage fascinant. L'auteur se base sur des observations, des témoignages, des analyses, des faits historiques... A aucun moment, il ne prétend détenir  l'entière vérité (les druides n'ayant pas laissé de trace écrite, nul ne la détiendra jamais réellement!) mais ses hypothèses se tiennent. Et sa plume, toujours aussi alerte et "accrochante" donne à son livre une touche savoureuse.

Encore un livre de Jean Markale à ne pas manquer!

Extrait :

" Le druidisme est mort, définitivement mort, en tant qu'institution, en tant que religion, puisqu'il ne peut exister que dans un cadre socio-culturel qu'il hiérarchise et dont il émane. Mais le message druidique n'a pas entièrement disparu. C'est à nous de le retrouver sous les arborescences trompeuses des jardins féeriques que les enchanteurs ont fait surgir du désert"

mardi 21 juillet 2020

De bonnes raisons de mourir - Morgan Audic

Par Ariane


Auteur : Morgan Audic

Titre : De bonnes raisons de mourir

Genre : roman policier

Langue d’origine : français

Editeur : Albin Michel

Nombre de pages : 496p

Date de parution : mai 2019

Mon avis :

Repéré chez Eva, ce polar a rempli toutes ses promesses.

Leonid Sokolov est retrouvé assassiné dans la ville de Prypiat, désertée depuis l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl trente ans plus tôt. Son cadavre mutilé a été accroché à la façade d’un immeuble. Le commissaire Melnyk comprend vite qu’un lien doit exister entre le meurtre de Leonid et celui de sa mère, la nuit même de la catastrophe. En Russie, le père de Léonid, ne faisant pas confiance à la police ukrainienne, décide d’engager le lieutenant Ribalko, originaire de Prypiat, pour retrouver le meurtrier de son fils.

Morgan Audic nous propose un roman noir à l’intrigue efficace et bien construite. Les pages défilent à toute vitesse, le mystère plane même si quelques pistes se dessinent et certaines finiront par se concrétiser. On est ici dans un roman bien noir, les crimes commis sont atroces et le décor post apocalyptique de Prypiat s’y prête particulièrement !

J'ai beaucoup aimé les enquêtes croisées de Rybalko et Melnyk, chacun disposant d’informations manquant à l’autre. Ces deux personnages, de tempéraments très différents, incarnent deux profils de flics que l’on croise régulièrement dans les romans et films policiers. D’un côté le vieux flic, un peu désabusé, de l’autre la tête brûlée, en plein divorce difficile. Pourtant, l’auteur a su donner de l’épaisseur à ces personnages qui auraient pu être de véritables clichés.

Au-delà de l’intrigue policière, j’ai été très intéressée par le contexte historique et social. Morgan Audic nous parle d’une catastrophe qui nous semble lointaine, dans le temps et dans l’espace. Un devoir de mémoire et de vigilance. Il nous raconte aussi comment les choses se passent aujourd’hui dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, le retour de certains habitants, les magouilles de trafiquants sans scrupules, la prolifération d’animaux qui ne sont plus dérangés par l’activité humaine, les maladies et malformations touchant les humains comme les animaux, le tourisme et les incursions des stalkers. Il y est également question de la guerre du Donbass, sur laquelle j’ignore tout il faut bien le dire…

Je termine ma lecture ravie comme je ne l’ai pas été depuis longtemps par ce genre de roman.



Extrait :

« Avec amertume, il se dit que le monde se souvenait de dictateurs, de joueurs de foot brésiliens et d'artistes peignant des carrés blancs sur fond blanc, mais que personne ne pouvait donner le nom d'un seul de ces hommes qui avaient sauvé l'Europe d'un cataclysme nucléaire sans précédent. Qui connaissait Alexeï Ananenko, Valeri Bespalov et Boris Baranov? Qui savaient qu'ils s'étaient portés volontaires pour plonger dans le bassin inondé sous le réacteur 4, pour activer ses pompes et le vider de son eau avant que le cœur en fusion ne l'atteigne? Qui savait que si le magna d'uranium et de graphite s'était déversé dans le bassin, il se serait produit une explosion de plusieurs mégatonnes qui auraient rendu inhabitable une bonne partie de l'Europe? Qui le savait? »



« L'aveu, l'aveu... C'était une obsession dans la police soviétique, à tous les niveaux. Tout criminel devait avouer son crime, comme Raskolnikov dans Crimes et Châtiments, comme les accusés dans les grands procès staliniens. C'était le couronnement de toute bonne enquête. Les preuves étaient presque superflues en comparaison. On pouvait les fabriquer par la suite. »



« - Je suis né soviétique. La Russie, c'est mon pays. L’Ukraine aussi. Choisir entre les deux, ce serait comme choisir entre mon père et ma mère.
- Votre père battait votre mère ? Parce que là, l'Ukraine a de beaux cocards, quand même. »