Par Ariane
Auteur : Sarah Waters
Titre : Du bout des doigts
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Editeur : 10 18
Nombre de pages : 752p
Date de parution : janvier 2005
Mon avis :
L’année dernière j’ai eu envie de lire des histoires de fantômes. Après plusieurs déceptions, la lecture de L’indésirable de Sarah Waters avait comblé mes attentes. J’avais aimé le style de l’autrice, rappelant les grands noms de la littérature britannique. Je m’étais alors promis de découvrir un peu plus l’œuvre de Sarah Waters et c’est le billet d’Eva, suivi d’une émission des Bibliomaniacs, qui m’a poussée vers ce livre. Je l’ai emporté dans ma valise pendant les vacances et le moment n’aurait pas pu être plus propice. Car le roman est de ceux que l’on a du mal à lâcher, j’ai donc ainsi pu m’y plonger pendant de longues heures et dévorer ses 750 pages en deux jours.
Sarah Waters nous raconte l’histoire de deux jeunes filles, Sue et Maud. Sue a grandi dans les bas-fonds de Londres, sa mère était une criminelle, pendue alors qu’elle était encore bébé. Elle a été élevée par une gardienne d’enfants, au milieu des voleurs, des escrocs et des receleurs, même si elle a été relativement épargnée et protégée par sa mère de substitution. Un jour, un escroc qui se fait appeler Gentleman, vient lui proposer de prendre part à une arnaque. Il s’est fait engager comme secrétaire par un riche gentilhomme campagnard, qui vit seul avec sa nièce. Nièce qui doit toucher une jolie fortune à son mariage. Gentleman espère séduire la jeune fille, l’épouser, empocher sa fortune puis l’abandonner dans un asile. Mais pour cela il a besoin de l’aide d’un complice, qui pourrait intercéder en sa faveur, manipuler la jeune fille pour qu’elle tombe amoureuse et la convaincre de s’enfuir avec lui. Sue accepte le marché et se fait engager comme femme de chambre auprès de la victime du piège : Maud.
L’histoire aurait pu être simple, mais Sarah Waters nous propose une intrigue complexe et riche en rebondissements, marquée par la duplicité des personnages. Construit en trois grandes parties, le récit alterne les points de vue, commençant avec Sue, puis se poursuivant avec Maud pour revenir à Sue. Cette construction permet de revoir complètement l’histoire à l’aune d’un nouveau personnage, les événements de la première partie prenant un éclairage nouveau dans la seconde.
L’atmosphère rappelle les grands romans victoriens, avec les codes propres au genre : une douce jeune fille à marier, un manoir lugubre, l’asile, les quartiers miséreux. On pourrait trouver cela convenu, mais Sarah Waters va casser les codes en nous réservant de nombreuses surprises. On dirait un mélange de Dickens et Hitchcock, le tout teinté d’érotisme lesbien !
C’est surprenant, inattendu et complètement addictif. Apparemment il existe une série tirée du roman, il va falloir que je recherche ça et que je m’empresse de découvrir les autres romans de l’autrice (Eva recommande Caresser le velours).
Un grand roman, oui... J'ai aussi beaucoup aimé Caresser le velours (mais beaucoup moins Affinités, qui m'avait déçue).
RépondreSupprimerJe pensais justement à Caresser le velours pour ma prochaine lecture de l'autrice !
SupprimerMouais, un abandon. ^_^
RépondreSupprimerAh oui ? Qu'est ce qui t'a déplu ?
SupprimerJe n'ai toujours rien lu de cette auteure, mais, et c'est un progrès, j'ai trouvé ce roman en bouquinerie, et il ne me reste donc plus qu'à tenter sa lecture !
RépondreSupprimerY a plus qu'à alors !
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