Twist - Delphine Bertholon

Par Daphné

 Auteur : Delphine Bertholon

Titre :"Twist"

Genre : roman

Langue d’origine : français

Éditeur : J'ai lu

Nombre de pages : 445p

Date de parution : 2010

 Résumé de l'éditeur:

« Maman me l'avait assez répété de ne pas parler aux inconnus, de faire attention avec tous ces détraqués qui courent dans la nature mais là, pas une seconde ça ne m'avait traversé l'esprit. Je m'appelle Madison Etchart et ceci est un SOS. »

Madison, 11 ans, est enlevée au retour de l'école . Séquestrée par un mystérieux inconnu, elle compose son monde au fil de ses cahiers . Deux voix lui font écho, celle d'une mère brisée mais qui espère toujours et celle de Stanislas, l'étudiant qui donnait des cours de tennis à la fillette et dont elle reste secrètement amoureuse...

Mon avis :

Un livre à plusieurs voix comme je les aime !

Ce livre nous parle de l'enfance, de l'attente, de l'espoir, de l'enfermement et de l'écriture ...car c'est l'écriture qui fait avancer les trois narrateurs :

Madison survit grâce aux cahiers qu'elle écrit, cahiers qu'elle a mis si longtemps à obtenir et qui deviendront ses confidents dans cette cave où elle est enfermée. Léonore, sa mère, continue d'espérer le retour de sa fille en lui écrivant des lettres et Stan, quant à lui, rêve de devenir écrivain.

J'ai aimé ce livre, particulièrement les passages racontés par Madison dans lesquels on ressent tour à tour sa colère, sa tristesse, son incompréhension et malgré cela sa grande joie de vivre, son humour, sa force de caractère, son espoir. Alors qu'au fil des pages, Léonore et Stan s'enfoncent, la petite Madison, elle, ne baisse pas les bras.

Les lettres écrites par Léonore à sa fille m'ont également beaucoup plu. Je les ai trouvées pleines de sensibilité, l'amour maternel et la certitude que seule, sans doute, une maman peut ressentir, transparaissant dans ses mots :

« Je te sens battre en moi, Madi. Personne ne veut me croire, pourtant, si tu étais morte, ma chérie, je le saurais. Mon cœur s'est arrêté mais le tien résonne dans mon ventre, très fort, comme un tambour. Tu es quelque part. Je ne sais pas où ni avec qui , mais tu es quelque part, debout sur tes deux jambes et la tête haute. Je ne le crois pas, Madi. Je le sais. »

En revanche, je n'ai pas compris tout de suite l’intérêt de l'histoire de Stan que je trouvait si légère, comparée aux deux autres. Je me suis d'abord demandé où l'auteur voulait en venir. Ce n'est qu'au fil de la lecture que j'ai compris, que tout comme Madison, séquestrée, et Léonore, enfermée dans sa douleur, Stan était également enfermé dans une relation destructrice.

Un beau livre où, en dépit de tout, l'espoir prédomine.

Extrait:

« Aujourd'hui est un jour spécial . Aujourd'hui, R. m'a donné un cahier.

J’ai demandé après toi longtemps et aujourd’hui, je t’ai. A ton intérieur, tu as des lignes d’un bleu qu’on dirait dilué dans l’eau et des marges rose fluo, exactement comme la jupe que je continuais à porter pour aller au tennis alors qu’elle était devenue trop courte et qu’il fallait mettre un short en dessous, tout ça à cause de Stanislas. Tu mesures 21 centimètres fois 30 centimètres et sur ta couverture, il y a Dora l’Exploratrice. J’écris ces mots grâce à un stylo à mine rétractable avec Sac-à-Dos qui pendouille en haut de la tige, attachée par un genre de scoubidou vert (à chaque fois que R. me rapporte quelque chose, on dirait qu’il fait semblait que j’ai quatre ans et demi, mais passons). Il dit que tu es pour-moi-rien-que-pour-moi, que je peux te gribouiller et te faire tout ce dont j’ai envie, qu’il ne viendra jamais regarder à ton intérieur. N’empêche. Je vais trouver une cachette.

            Il n’y a pas beaucoup de cachettes, ici. En tout cas, pas de cachette assez grande pour y ranger un fille. Mais un cahier, même de ton format, ça devrait aller. »