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mardi 27 janvier 2015

Le roi disait que j'étais diable - Clara Dupont-Monod

Par Ariane



Auteur : Clara Dupont-Monod
Titre : Le roi disait que j’étais diable

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Grasset

Nombre de pages : 237p

Date de parution : août 2014 

Présentation de l’éditeur : 
Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai… Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII. Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible. Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue. 

Mon avis : 
J’ai toujours été fascinée par les personnages historiques, sans doute est-ce l'une des raisons qui m’a poussée à choisir cette voie à l’université. En fait ce n’est pas tant la personne publique qui m’intéresse que la personne en elle-même. Je me demande toujours qui étaient-ils réellement, quels étaient leurs espoirs et leurs pensées, leurs sentiments et leurs désirs, ce qui a motivé leurs choix et leurs actions. Curieuse comme une lectrice de Closer !
Malheureusement ces questions restent sans réponses. Mais certains romanciers comblent les blancs à travers des romans. Cela reste de la fiction bien sûr, mais cela permet de donner une nouvelle dimension à ces personnages historiques. De les sortir des livres d’histoire, de quitter le personnage et de rencontrer une personne. Ces fictions leur rendent une humanité perdue au cours de l’histoire et permet finalement de mieux appréhender certains faits.
Aliénor d’Aquitaine fait partie des femmes les plus fascinantes de l’histoire. Entre faits et rumeurs, histoire et légende il est difficile de retrouver la femme qu’elle fut. Autre personnage le roi Louis VII. L’un des mal-aimés de l’histoire souffrant d’une image calamiteuse à cause du désastre de la seconde croisade et de l’échec de son mariage avec Aliénor. Aussi attendais-je beaucoup de ce roman, et espérais-je les voir sortir de l'image qui leur a été attribuée.
Si l’objectif de l’auteur était une certaine réhabilitation de ces deux personnages c’est assez raté. Aliénor, passionnée et passionnante, apparaît si cruelle et froide qu’il est difficile de ressentir la moindre empathie pour elle. Louis VII, homme pieux et doté d’une grande intelligence reste prisonnier de son image.
On n’aurait bien sûr pas pu imaginer plus mal accordés pour un mariage. Mais la raison d’état est plus forte que tout. Le mariage raté de Louis VII et Aliénor illustre ceux des centaines de couples royaux de l’histoire. En cela ce roman est vraiment intéressant.
J’ai également beaucoup aimé la construction du livre. L’alternance des voix d’Aliénor et de Louis VII permet une lecture aisée et agréable.
J’ai toutefois été déçue par la fin du livre. Pourquoi faire intervenir Raymond de Poitiers ? Parce que l’intervention d’un tiers peut aider à comprendre les deux protagonistes ? Mais cela m’a fait l’effet d’un manque d’inspiration, comme si arrivée à un certain stade Clara Dupont-Monod n’avait plus de pensées à mettre dans la tête d’Aliénor et Louis.
Au final malgré certains points positifs, je reste plutôt déçue de cette lecture.  

Extrait : 
Je me suis laissé envahir. Soudain j’ai vu les draps se couvrir de rouge. Ce sang, tout ce sang qui coulait sans bataille ! On pouvait donc s’ouvrir sans mourir. J’ai regretté de ne pas avoir une vieille sorcière poitevine à mon côté, qui m’aurait prévenue de ceci : il y a des violences qui sont grande douceur. Baisse ta garde, aurait-elle murmuré, vois comme les intrusions valent parfois pour rencontre. Bien sûr, tu sens la douleur avancer ses anneaux de fer, broyer tes reins. Elle t’écrase dans un brouillard de larmes. Mais elle n’est pas malfaisante. Ne te bats pas contre elle. Et j’ai senti, stupéfaite, que quelque chose sortait d’entre mes jambes. Mes bras se sont refermés sur un être qui n’était pas moi. Un être lisse, sans cheveu, ni sourcil ni tristesse. Un bloc de ferveur entièrement tourné vers le désir de vivre, ignorant l’égoïsme des hommes et le poids des ancêtres. C’était petit et ça triomphait de tout.

Lu dans le cadre du challenge petit bac organisé par Enna (catégorie pronom)

L'avis de Jostein, Micmélo, Eva, Professeur Platypus,

6 commentaires:

  1. Je le prendrai peut-être à la bibliothèque à l'occasion. J'ai assisté à une rencontre avec l'auteure et elle était passionnante sur son sujet.

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  2. J'ai été déçu aussi. Je partage cette envie de connaître ou au moins d'imaginer qui étaient les personnes derrière les personnages politiques, mais j'ai trouvé qu'en l'occurrence Clara Dupont-Monod plaquait sur Aliénor des pensées et des concepts qui ne collent pas du tout...

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    1. Effectivement, certains passages ne correspondent pas du tout avec ce que l'on peut attendre d'une jeune femme (et même jeune fille puisqu'elle avait entre 13 et 15 ans lors de son mariage) de cette époque. Quand bien même cette jeune fille serait instruite et indépendante d'esprit.
      Ariane

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  3. J'étais très impatiente de le lire puis je l'ai commencé et je l'ai très rapidement abandonné, pas du tout convaincue par "le ton" du récit. Je pense que je n'ai pas été si mal inspirée finalement ;-)

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    1. Je peux comprendre, le ton est très particulier, même si ce n'est pas ce qui m'a dérangée.
      Ariane

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