Par Ariane
Auteur : Laurent Gaudé
Titre : La porte des enfers
Genre : romanLangue d’origine : français
Editeur : Babel
Nombre de pages : 272p
Date de parution : juin 2010
Présentation de
l’éditeur :
Au lendemain d'une fusillade à
Naples, Matteo voit s'effondrer toute raison d'être : son petit garçon est
mort. Nuit après nuit, à bord de son taxi vide, il s'enfonce dans la solitude
et parcourt au hasard les rues de la ville. Un soir, dans un minuscule café, il
fait la connaissance du patron, Garibaldo, de l'impénitent curé don Mazerotti,
et surtout du professeur Provolone, personnage haut en couleur, aussi érudit
que sulfureux, qui tient d'étranges discours sur la réalité des Enfers. Et qui
prétend qu'on peut y descendre... Ceux qui meurent emmènent dans l'Au-Delà un
peu de notre vie, et nous désespérons de la recouvrer, tant pour eux-mêmes que
pour apaiser notre douleur. C'est dans la conscience de tous les deuils - les
siens, les nôtres - que Laurent Gaudé oppose à la mort un des mythes les plus
forts de l'histoire de l'humanité. Solaire et ténébreux, captivant et haletant,
La Porte des Enfers nous emporte dans un "voyage" où le temps et le
destin sont détournés par la volonté d'arracher un être au néant.
Mon avis :
2002. Dans un café de Naples un
serveur agresse et enlève un client.Mon avis :
1980. Pippo, 6 ans, meurt sous les
yeux de son père, victime d’une balle perdue.
Quel point commun entre ces deux
histoires ? Laurent Gaudé alterne passé et présent, revient aux sources de
l’histoire et nous convie à une descente aux Enfers, au sens propre comme au
figuré. Il revisite avec brio et poésie le mythe des enfers, ancrant le tout
dans un univers à la fois réaliste et fantastique.
Voir mourir son enfant, peut-on
imaginer pire souffrance ? Cette descente aux enfers, cette plongée dans l’indicible
tristesse c’est ce que vivent Matteo et Giuliana.
Giuliana est colère et rage « que les prêtres qui ne disent que des
inepties apaisantes se taisent ou qu’ils parlent vrai et qu’ils évoquent la
révolte de nos cœurs face à la pourriture d’un enfant, la révolte de mon ventre
de mère face au regard crevé de celui qui m’a tété le sein. Je suis pliée en
deux sur cette dalle de marbre et je bave de rage. Maudite soit-elle, cette
pierre que je n’ai pas choisie et qui recouvre désormais mon enfant pour l’éternité. ».
La mère qui a donné la vie refuse cette mort et maudit la terre entière.
Matteo à bord de son taxi, erre la
nuit dans la ville revivant sans cesse cette dernière journée, sans but, sans
espoir. Lorsque son chemin croise celui de Grace le travesti, de Garibaldo le
cafetier, de Provolone le professeur et de Don Mazerotti le curé. Avec eux,
Matteo trouve un certain apaisement. Mais avec eux il envisage l’impossible, l’impensable.
Tel Orphée à la recherche d’Eurydice,
Matteo descend aux enfers afin de rechercher l’enfant. Et comme Dante fut guidé
par Virgile, un guide fait visiter les enfers à Matteo et lui explique le sort
des âmes.
Un grand et beau moment de
lecture.
Extrait :
Extrait :
« En disparaissant, les morts emportent un peu de nous-mêmes. Chaque
deuil nous tue. Nous en avons tous fait l'expérience. Il y a une joie, une
fraicheur qui s'estompe au fur et à mesure que les deuils s'accumulent... Nous
mourons chaque fois un peu plus en perdant ceux qui nous entourent... »
Lu dans le cadre du challenge petit bac catégorie mort
L'avis de Papillon,
Je suis contente de retrouver ce roman sur un blog (que j'apprécie) car j'avais vraiment été frappée par cette histoire !
RépondreSupprimerMerci :-) Une lecture vraiment frappante en effet. Et parfaitement servie par la plume de Laurent Gaudé.
SupprimerAriane