Auteur :
Kate Atkinson
Titre :
Une vie après l’autre
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traducteur :
Isabelle Caron
Editeur :
Grasset
Nombre de
pages : 528p
Date de
parution : janvier 2015
Présentation de l’éditeur :
11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt aussitôt.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt, quelques minutes plus tard, le cordon ombilical enroulé autour du cou.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – le cordon ombilical menace de l’étouffer, mais cette fois le médecin est là pour le couper, et Ursula survit…
11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt, quelques minutes plus tard, le cordon ombilical enroulé autour du cou.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – le cordon ombilical menace de l’étouffer, mais cette fois le médecin est là pour le couper, et Ursula survit…
Ursula naîtra et mourra de nombreuses fois encore – à cinq ans, noyée ; à douze
ans dans un accident domestique ; ou encore à vingt ans, dans un café de
Munich, juste après avoir tiré sur Adolf Hitler et changé ainsi, peut-être, la
face du monde…
Établis dans un manoir bucolique du nom de Fox Corner, les Todd portent sur
leur environnement le regard distancié, ironique et magnanime de ceux que les
tragédies de l’Histoire épargnent. Hugh, le père, travaille à la City, tandis
que Sylvie, la mère, reste à la maison et élève ses enfants à l’ancienne. Mais
le temps, en la personne d’Ursula, va bientôt se détraquer, se décomposer en
une myriade de destins possibles qui vont, chacun à sa manière, bouleverser
celui de la famille…
Si l’on avait la possibilité de changer le cours de l’histoire,
souhaiterions-nous vraiment le faire ?
Mon avis :
Nos vies sont le résultat d’une accumulation de décisions
petites ou grandes, de gestes, des paroles,… mais si un élément était changé
tout pourrait être différent. C’est sur ce thème que Kate Atkinson a construit
son dernier roman.
Elle nous raconte la vie, ou plutôt les vies, d’Ursula Todd
née en 1910 dans une famille de la petite bourgeoisie anglaise. Elle peut
mourir à la naissance car le médecin n’est pas présent ou survivre car il est
arrivé à temps pour couper le cordon qui l’étrangle. Elle peut mourir noyée à l’âge
de cinq ans ou être sauvée par un peintre qui lève la tête à temps pour l’apercevoir.
« il y avait vraiment un monde entre
mourir et manquer de mourir. Toute une vie, en fait. »
Tant de destins possibles. Ursula peut épouser un homme
violent, tomber amoureuse d’un jeune allemand ou vivre une relation
passionnelle avec un homme plus âgé. Elle peut devenir mère ou pas. Elle
participe au secours des victimes lors du Blitz ou vit en Allemagne mariée à un
nazi. Toutes ces vies sont intéressantes et émouvantes, l’on souhaite à Ursula
de trouver le bonheur, malheureusement elle vit à une époque où cela est bien
difficile. Mon cœur de maman a été particulièrement ému par la petite fille qu’elle
a eu dans une vie et n’a finalement jamais eu. J’ai été émue par cette enfant
jamais née.
Les chapitres s’alternent en allant en allant au bout d’une
vie possible d’Ursula et le chapitre suivant revient en arrière, à un moment
clé, même si parfois cela tient à peu de choses (par exemple le livre que lit
Ursula l’été de ses 16 ans).
Mais Kate Atkinson joue aussi avec la notion de prescience. Si
la jeune Ursula a un sentiment diffus de crainte dans certaines situations,
elle semble avoir de plus en plus conscience de ce qui l’attend. Ces destins
possibles influent sur les décisions de toutes ses vies. Si j’ai bien accepté
un léger sentiment de prescience, j’ai été moins convaincue lorsque Ursula agit
en parfaite connaissance de cause. Parce que le coup de changer le monde en tuant Hitler... pfff... C'est mon seul bémol sur ce livre.
Outre le personnage d’Ursula nous découvrons toute une
galerie de personnages : famille, voisins, amis, domestiques, amants… Les personnages
sont bien construits et intéressants, et mis à part son frère Teddy ou Nancy (vie ou mort, choix de carrière différent) ne voient pas leur destin
vraiment modifié comme Ursula.
J’ai beaucoup aimé l’écriture de Kate Atkinson, le ton est
vif, dynamique et prenant. On retrouve souvent une petite pointe d’humour
anglais qui donne un charme supplémentaire à l’histoire.
Une histoire très sympathique et qui nous pousse à nous
interroger. Et si…
Extrait :
« La pendulette
anglaise (« préférable à une française » lui avait appris Lottie, sa
mère) était un des cadeaux de mariage de ses parents. Quand les créanciers
étaient passés après la mort du portraitiste mondain, sa veuve avait caché la
pendulette sous ses jupes, déplorant la disparition des crinolines. Lottie
parut sonner le quart, ce qui déconcerta les créanciers. Par bonheur, ils n’étaient
pas dans la pièce quand elle carillonna l’heure. »
Ah je l'ai lu, croyant Atkinson anglaise (mais non, écossaise). Beaucoup aimé (je n'ai pas aimé Hitler comme personnage dans ce bouquin, même si le lien avec Eva Braun est expliqué..) A quoi ça tient, oui, une vie.
RépondreSupprimerBah mince alors... elle n'est pas anglaise ! Raté pour le mois anglais. Merci de me l'avoir signalé !
SupprimerAriane
Je suis une inconditionnelle de Kate Atkinson depuis "Dans les coulisses du musée" (si vous ne l'avez pas lu, je vous le recommande fortement !) mais ce dernier opus ne m'a pas convaincue. L'idée est ambitieuse mais j'ai trouvé le résultat décevant, pas désagréable mais trop emberlificoté pour finalement une démonstration un peu poussive... Mais ça ne m'empêchera aucunement de me jeter sur son prochain livre !
RépondreSupprimerIl s'agissait de ma première lecture de l'auteur, je note le titre que vous conseillez. Merci !
SupprimerC'est vrai qu'elle aurait pu aller plus loin, imaginer encore plus de chemins possibles, et j'aurai aimé que parfois Ursula trouve le bonheur.
J'ai aimé justement le côté "emberlificoté", que les chemins d'Ursula se croisent malgré les différences.
Ariane
Voilà la chronique que j'en avais fait juste après ma lecture et qui explique mieux mon ressenti...
Supprimerhttp://www.motspourmots.fr/2015/02/une-vie-apres-l-autre-kate-atkinson.html
Encore un livre que je lirais bien!
RépondreSupprimerDaphné
Je pense qu'il te plairait.
SupprimerAriane
Je l'ai lu aussi au cours du mois de juin, en anglais... ça m'a passionnée assez pour que je m'accroche ! J'ai eu l'impression que l'auteure s'amusait plus qu'elle ne cherchait à démontrer une théorie sur le temps et les aléas de la vie, et ça m'a bien convenu comme ça ! ;-)
RépondreSupprimerTu es courageuse de lire en anglais. J'en serai totalement incapable.
SupprimerAriane
Le sujet est intéressant, là je note !
RépondreSupprimerJ'espère que cela te plaira.
SupprimerAriane