Auteur :
Gabriel Garcia Marquez
Titre :
Mémoire de mes putains tristes
Genre :
roman
Langue
d’origine : espagnol (Colombie)
Editeur :
Grasset
Nombre de
pages : 140p
Date de
parution : mai 2005
Présentation de l’éditeur :
« L'année de mes quatre-vingt-dix ans, j'ai voulu m'offrir
une folle nuit d'amour avec une adolescente vierge. Je me suis souvenu de Rosa
Cabarcas, la patronne d'une maison close qui avait l'habitude de prévenir ses
bons clients lorsqu'elle avait une nouveauté disponible. Je n'avais jamais
succombé à aucune de ses nombreuses tentations obscènes, et moins encore à
celle-là, mais elle ne croyait pas à mes principes. La morale est aussi une
affaire de temps, disait-elle avec un sourire malicieux, tu verras ». Ainsi
commencent ces souvenirs. Le narrateur, « timide et anachronique », comme il se
définit lui-même, vit dans une grande maison coloniale, héritée de ses parents,
il a presque tout vendu sauf la bibliothèque et sa collection de disques de
musique classique, il s'enorgueillit de n'avoir jamais couché avec une femme
sans la rétribuer. En fait, il n'est jamais tombé amoureux. Sa vie n'a pas été
passionnante et il décide de la commencer à un âge où la mort se penche déjà
sur lui. Il sera sauvé de la vieillesse, stimulé par cet amour tardif pour une
tendre adolescente. Les épisodes amoureux sont platoniques, sans une parole, un
mot : un voyeurisme extrême qui génère un amour fou. Ce qui prime dans ces
confessions d'un nonagénaire dont l'ultime désir est de mourir centenaire et
amoureux, c'est la revendication jubilatoire de l'amour et de la passion, quel
que soit l'âge et les circonstances. Le roman est parsemé d'épisodes
dramatiques, d'humour et de poésie, d'éléments propres à l'univers de Marquez :
la vie quotidienne dans les Caraïbes et le monde irréel de Macondo, la solitude
de l'homme, les errements de l'amour et surtout les amours contrariés.
Mon avis :
J’ai beaucoup lu Gabriel Garcia Marquez lorsque j’étais
étudiante. Mais il y a plusieurs années déjà que je n’avais pas relu cet auteur
qui m’avait tant touchée. Le challenge petit bac est l’occasion de découvrir ce
titre qui m’était encore inconnu.
Le jour de son quatre-vingt-dixième anniversaire, le
narrateur décide de s’offrir une nuit d’amour avec une jeune vierge. C’est Rosa
Cabarcas, mère maquerelle qu’il connaît bien, qui va lui fournir la perle rare.
Mais en découvrant cette jeune fille d’à peine quatorze ans, endormie dans un
sommeil innocent, nue et magnifique, il n’a pas envie de la réveiller et
préfère s’endormir à ses côtés. Lui qui dans toute sa vie n’a jamais connu que
des relations tarifées, va pour la première fois tomber amoureux.
Le décalage est grand entre les intentions quelques peu
malsaines du départ et la pureté des sentiments qui leur succèdent. Toutes les
nuits il se rend dans cette chambre qui pourrait être sordide. Et sans jamais
réveiller sa belle endormie il lui fait la lecture, la couvre de cadeaux,
arrange la chambre pour en faire un havre de paix et s’endors auprès d’elle,
sans jamais lui ôter sa virginité.
Le narrateur et sa belle endormie sont aux antipodes l’un de
l’autre. L’une à l’aube de sa vie, belle et innocente, l’autre au crépuscule de
son existence. La petite dans son sommeil incarne une jeunesse insouciante
tandis que lui contemple et se souvient.
On sent dans ce roman une profonde nostalgie au travers de
cette réflexion sur la jeunesse et la vieillesse. Nostalgie de l’amour aussi.
Un amour pur et profond, mais empli d’une profonde tristesse. Nostalgie de ces
personnages aussi, si proches les uns des autres et pourtant si seuls.
Décidément que j’aime la plume de Gabriel Garcia Marquez !
Quelle idée folle de l’avoir délaissé si longtemps ! Mais au moins je peux
me réjouir à l’idée de découvrir les romans que je n’ai pas encore lus et de
relire ceux que je connais déjà.
Extrait :
« C'était nouveau
pour moi. J'ignorais les artifices de la séduction car j'avais toujours choisi
mes fiancées d'une nuit au hasard, plus pour leur prix que pour leurs charmes,
et nous faisions l'amour sans amour, la plupart du temps à demi vêtus, et
toujours dans le noir pour nous imaginer plus beaux que nous ne l'étions.
Cette nuit-là, j'ai découvert le plaisir invraisemblable de contempler le corps d'une femme endormie sans l'urgence du désir ni les inconvénients de la pudeur. »
Cette nuit-là, j'ai découvert le plaisir invraisemblable de contempler le corps d'une femme endormie sans l'urgence du désir ni les inconvénients de la pudeur. »
Lu dans le cadre des challenges Petit bac (catégorie gros mot) et Tour du monde (Colombie)
Je ne l'ai pas lu. C'est vrai que le point de départ n'est pas engageant, beurk .. mais la suite a l'air beaucoup plus intéressante.
RépondreSupprimerC'est vrai que le début... mais la plume est si belle !
SupprimerAriane