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samedi 29 octobre 2016

Yaak valley, Montana - Smith Henderson

Par Ariane



Auteur : Smith Henderson

Titre : Yaak Valley, Montana

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (américain)

Traducteur : Nathalie Peronny

Editeur : Belfond

Nombre de pages : 578p

Date de parution : août 2016

Présentation de l’éditeur :

Dans les paysages grandioses du Montana des années 1980, l'histoire d'un homme en perdition confronté à ce que l'humanité a de pire et de meilleur. Héritier des grandes œuvres de nature writing, un roman qui soulève les contradictions les plus violentes et dérangeantes d'une Amérique qui préfère ignorer ses marginaux. Portée par une écriture tour à tour sauvage, brutale et poétique, une révélation.

La première fois qu'il l'a vu, Pete a cru rêver. Des gosses paumés, il en croise constamment dans son job d'assistant social. Mais, tout de même, un enfant en pleine forêt, méfiant, en guenilles, l'air affamé... Pete s'accroche, laisse de la nourriture, des vêtements et finit par gagner la confiance du petit.
Suffisamment pour découvrir que le garçon n'est pas seul. Sa mère et ses frères et soeurs sont introuvables, il vit avec son père, Jeremiah Pearl, un fondamentaliste chrétien qui fuit la civilisation pour se préparer à l'Apocalypse et comploter contre un gouvernement corrompu et dépravé.
Petit à petit, entre Pete et Jeremiah s'installe une relation étrange. Car Jeremiah s'est isolé par désespoir, après un drame atroce ; Pete de son côté est au bord de sombrer : son frère est recherché par la police ; son ex, alcoolique, collectionne les amants ; et, surtout, sa fille de quatorze ans a disparu quelque part le long de la route du Texas...



Mon avis :

Si vous aimez les personnages hauts en couleurs et complètement barrés, les grands espaces et l’envers du décor de rêve américain, alors nul doute que vous trouverez votre bonheur avec ce roman.

Pete est assistant social dans la petite ville de Tenmile, Montana. Il côtoie au quotidien les marginaux, les laissés pour compte, la misère humaine. Il tente de venir en aide à Cecil un adolescent de 15 ans plein de haine, à sa petite sœur Katie et à leur mère droguée et alcoolique qui ne fait que s’apitoyer sur son sort. Bientôt il doit se charger d’un nouveau garçon, Benjamin 12 ans, qui vit au fond des bois avec son père fanatique et paranoïaque. Parallèlement sa vie privée n’est pas simple non plus entre un frère en fuite, une ex alcoolique et une fille fugueuse.

Pete n’a rien d’un héros. C’est un homme abimé et perdu, alcoolique et défaitiste, plein de bonnes intentions mais incapable d’agir. Mais au contact de Benjamin et de son père, au cours de ses recherches pour retrouver sa fille, devant les erreurs qu’il ne cesse de commettre avec Cecil, Pete trouvera peut-être le chemin de la rédemption. Ses failles et sa fragilité en font un personnage extrêmement touchant. Touchant, Cecil l’est aussi. Ce gamin en qui le lecteur ne voit au départ qu’un adolescent prêt à exploser, un cas perdu, on découvre finalement un enfant blessé pour qui tout espoir n’est pas perdu. Touchant également le personnage de Benjamin, ce gamin quasi sauvage prisonnier de la folie d’un père. Touchante enfin Rachel, dont on découvre l’histoire à travers une succession de questions/réponses entre la jeune fille et un interlocuteur anonyme.

Pour un premier roman c’est une réussite malgré quelques longueurs et inégalités. C’est un roman puissant qui laisse une forte impression au lecteur.



Extrait :

« Ici, tous les cinglés et les ivrognes se prenaient de passion pour le Christ (en prison aussi histoire de faire plaisir au juge) et relisaient fébrilement les Ecritures quand d’autres consultaient le Yijing ou les planches ouija. Pendant cinq ou six ans, ils obéissaient scrupuleusement aux Dix Commandements et distribuaient des tracts évangélistes comme des pièces de monnaie porte-bonheur ou des pattes de lapin. Puis, très vite, ils finissaient par craquer, buvaient ou fumaient, ou gobaient en cachette sans cesser de compulser les pages de papier fin en quête de réponses à leurs interrogations quotidiennes, pétris de culpabilité, comme si le respect de la loi divine consistait à lire le Lévithique pour savoir quoi faire à dîner ou choisir la couleur de ses chaussettes. »


D'autres avis chez Clara, Keisha

deslivresdeslivres.wordpress.com/2014/06/05/challenge-1-pave-par-mois/comment-page-1/http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/01/01/33098969.html


12 commentaires:

  1. Il m'attend dans ma PAL de rentrée !

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  2. Il a de quoi me "parler", je crois ! Je trouverai bien une occasion de le lire !

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    1. Il a de quoi attirer, j'espère que tu trouveras l'occasion de le lire.
      Ariane

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  3. Tu n'es pas la première à souligner quelques longueurs. Mais j'ai toujours autant envie de le lire !

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  4. dans ma PAL, mais il me fait un peu peur ^^

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    1. Qu'est-ce qui te fait peur ? Le sujet est difficile c'est vrai, mais très bien traité.
      Ariane

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  5. Je suis d'accord, c'est un premier roman de qualité, même si je lui trouve aussi des longueurs.

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  6. Sans être le chef-d'œuvre que les critiques dithyrambiques à son endroit nous font espérer, "Yaak Valley, Montana" n'en reste pas moins, même s'il est un peu trop long, un roman fort agréable à défaut d'être impérissable.

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