Auteur :
Delphine Bertholon
Titre :
Les corps inutiles
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
JC Lattès
Nombre de
pages : 300p
Date de
parution : février 2015
Présentation de l’éditeur :
Clémence vient d’avoir quinze ans, de terminer le collège.
Un nouveau cycle s’ouvre à elle, lorsqu’elle est agressée, en plein jour et en
pleine rue, par un inconnu armé d’un couteau. Ce traumatisme inaugural - même
si elle n’en a pas encore conscience - va contaminer toute son existence. En
effet, l’adolescente réalise qu’elle perd progressivement le sens du toucher...
À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés.
Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé.
Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises.
À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés.
Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé.
Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises.
Mon avis :
J’ai eu envie de lire ce roman dès sa sortie et les avis
positifs sur les blogs ont renforcé cette envie, et pourtant je l’ai laissé
attendre dans ma PAL un bon moment. J’attendais le bon moment pour l’en sortir
en raison de son sujet difficile et c’est finalement à cause (ou grâce) au
challenge Petit bac que je me suis décidée à le lire, alors que le moment n’était
pas des plus propice. J’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à cette
lecture.
Clémence a 15 ans cet été-là. Elle se rend chez une amie
pour une fête, insouciante, jusqu’à la rencontre avec un homme armé d’un
couteau, qui l’agresse. La violence de cette agression détruit le monde de
Clémence et sa personnalité naissante. A 30 ans, Clémence est seule, incapable
d’aimer et de se laisser aimer, elle vit une sexualité tordue, et n’a plus de
sensations physiques depuis son agression.
J’ai été très touchée par cette jeune fille dont les
sentiments ambigus reflètent bien ce que ressentent bien souvent les victimes d’agressions
sexuelles. Honte, culpabilité, peur, colère. Et cette phrase monstrueuse de la
bouche de son ami, le seul à qui elle ose raconter, minimisant le traumatisme
en pensant bien faire, puisque après tout elle n’a pas été violée.
Clémence adulte m’a touchée également. Derrière son
apparente froideur, la jeune fille blessée et effrayée est toujours présente.
Elle traîne ce moment comme un boulet qui l’empêche de vivre et de s’épanouir
en tant que femme. Quelques secondes l’ont condamnée à vie, la privant de ses
sensations, la privant de désir, l’éloignant de sa famille, lui faisant
craindre les hommes.
C’est un roman passionnant, émouvant, révoltant. Un roman
qui m’a secouée et dérangée pas seulement en tant que lectrice mais aussi en
tant que femme, que mère. Le sujet me faisait craindre une lecture difficile et
sordide, au contraire, si l’horreur de l’agression n’est en rien minimisée, l’écriture
de Delphine Bertholon est si belle, le personnage de Clémence si juste, les
autres personnages si attachants, l’histoire si touchante, que l’on voit
surtout cette beauté et que l’on croit à la lumière et à la vie, enfin, pour
Clémence.
Ce roman m’a permis de découvrir Delphine Bertholon, dont j’entends
le plus grand bien depuis longtemps. Et en effet, j’adhère totalement à son
style, et me voilà donc avec un nouvel auteur à lire sur ma liste !
Extrait :
« Son corps lui faisait l’effet d’une fumée de
cigarette, à la fois lourd et volatile, présent et absent, délicieux et
immonde. Elle n’avait jamais ressenti cela auparavant. Ne s’était jamais posé
la question de son corps, en réalité. Le corps servait à rire, à courir, à danser. A manger, à nager, à
vivre. Mais le corps maintenant avait un poids, bien différent de celui qu’affichait
la balance. Le corps, une fois souillé, encombrait. »
C'est l'un de mes romans préférés, clairement!! C'était un coup de foudre! Depuis j'ai lu d'autres de ses romans, tous aussi plaisants! Je te les conseille ;)
RépondreSupprimerC'est noté !
SupprimerAriane
J'ai aimé ce que j'ai lu de Delphine Bertholon, alors je note celui-ci qui m'avait un peu échappé.
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plaira.
SupprimerAriane
Je n'ai pas lu ce livre là mais j'aime beaucoup Delphine Bertholon dont j'ai déjà lu plusieurs livres. sans doute celui-ci fera t-il parti de mes prochaines lectures surtout devant ton avis si positif!
RépondreSupprimerDaphné
Je me souviens que tu m'avais parlé d'elle, je te conseille vraiment celui-ci.
SupprimerAriane