Par Ariane
Auteur :
Angela Huth
Titre :
La vie rêvée de Virginia Fly
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traducteur :
Anouk Neuhoff
Editeur :
La table ronde
Nombre de
pages : 224p
Date de
parution : février 2017
Présentation de l’éditeur :
Souvent, debout face à ses élèves ou allongée sur son lit,
Virginia Fly a la vision merveilleuse d’une main d’homme caressant son corps,
déclenchant un frisson le long de son épine dorsale. Que ferait-elle si un
inconnu apparaissait à la fenêtre, pénétrait dans la pièce et la séduisait? Car
à trente et un ans, Virginia, toujours vierge, vit sagement chez ses parents,
dans la banlieue de Londres. Il y a bien son ami Hans, un professeur mélomane,
mais ce n’est pas lui qui assouvira ses fantasmes. Non, celui qu’elle attend,
c’est Charlie, son correspondant américain, dont la visite s’annonce enfin
après douze années d’échanges épistolaires. Seulement cette arrivée coïncide
aussi avec la diffusion d’un reportage télévisé sur Virginia, qui se prend à
rêver que, parmi les opportunités tout à coup florissantes, il en est une –
peut-être le charmant Ulick Brand? – qui saura combler ses attentes.
Mon avis :
De l’auteur, j’ai lu lors du dernier mois anglais Quand rentrent les marins qui
m’avait laissé un sentiment ambivalent. Et celui-ci m’a laisse la même
impression.
A 30 ans, Virginia Fly est bien partie pour rester vieille
fille. Enseignante solitaire, elle vit toujours chez ses parents, mène une vie
monotone et est toujours vierge. Pourtant les rêveries de Virginia sont loin d’être
monotones, et la pauvre attend désespérément l’homme qui la séduira. Elle fonde
tous ses espoirs sur Charlie, son correspondant américain, qui va enfin lui
rendre visite. Mais dans la vie rien ne se passe jamais comme dans les rêves et
la vie bien sage de Virginia se trouve tout à coup bien mouvementée.
Il faut bien l’avouer le résumé ne me séduisait pas
particulièrement, on dirait une bluette digne de Danielle Steel : la
pauvre fille solitaire qui voit d’un coup les prétendants se multiplier. Et au
début du roman je me suis carrément ennuyée. Virginia est un personnage assez
ennuyeux. Une enseignante terne, chignon sage et cardigan gris, sans amis sans
amours, dont la vie sociale se limite à un correspondant jamais rencontré et à
des sorties mensuelles avec un vieux musicien. Mais justement, Virginia est
moins ennuyeuse qu’il n’y paraît et grâce au talent d’Angela Huth, on se prend
d’amitié pour la pauvre fille.
La vie rêvée de Virginia est riche, emplie d’amour, de
passion charnelle et de désir. Sa vie réelle n’est qu’une succession de
déceptions. Pourtant Virginia s’accroche mais sans jamais voir ses attentes
comblées. C’est pathétique et triste. La vie n’est finalement qu’un compromis,
une soumission, un renoncement. Cynique n’est-ce pas ?
J’ai été émue par la solitude de Virginia et de ses proches.
Car finalement, tous sont aussi solitaires et malheureux. Virginia et ses
parents vivent sous le même toit, mais ils ne vivent pas vraiment ensemble,
plutôt côte à côte, sans jamais vraiment prêter attention les uns aux autres. Les
parents de Virginia, Mme Thomson, le professeur… Des planètes solitaires qui ne
se rencontrent jamais vraiment.
On est loin de la bluette que le résumé laissait présager, c’est
finalement une fable pessimiste et triste, aux personnages touchants et
particulièrement bien écrite que nous offre Angela Huth.
Je remercie Babelio et les éditions de la Table ronde pour m'avoir fait parvenir ce livre.
Extrait :
"J'ai renoncé à espérer, reprit-elle. C'est beaucoup mieux.
On peut s'épanouir, vous savez, à se réjouir à l'avance des petites choses dont
on est sûr qu'elles se produiront. C'est beaucoup moins sinistre que d'espérer
de plus grandes choses qui risquent de ne jamais survenir."