Pages

lundi 24 avril 2017

Le petit prince cannibale - Françoise Lefèvre

Par Daphné















Auteur : Françoise Lefevre
Titre : Le petit prince cannibale
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : babel
Nombre de pages : 160
Date de parution : 2005 

Résumé de l'éditeur :

Femme déchirée, femme déchaînée, la narratrice est un écrivain qui tente de raconter l'histoire de Blanche, une éblouissante cantatrice que la mort ronge vivante. Mais elle est d'abord la mère de Sylvestre, l'enfant autiste qu'elle veut à tout prix faire accéder à la vie et au monde des autres. Or le petit prince cannibale en ce combat dévore les phrases, les mots de la mère écrivain. Dès lors c'est un véritable duo concertant qui s'élève dans les pages du livre entre deux voix, entre deux femmes, l'une, superbement triviale, s'affrontant à tous les interdits et préjugés qui menacent son enfant, l'autre, la romancière, passionnée, dont les espoirs et les désespoirs se mêlent à ceux de Blanche, son héroïne.

Mon avis :

J'avais lu ce livre il y a quelques années déjà et je m'y suis à nouveau plongée il y a peu. Le petit prince cannibale, c'est l'histoire d'une mère et d'un enfant pas tout à fait comme les autres. C'est aussi l'histoire d'un écrivain et de Blanche, le personnage qui la hante. Mère et écrivain sont une seule et même personne mais qu'il est dur de concilier les deux.

Françoise Lefebvre nous parle ici de son fils atteint d'autisme et de la relation qu'elle entretient avec lui. Une relation basée sur le combat mais surtout sur l'amour. Une mère qui se bat pour ne pas laisser son fils sombrer dans un monde où nul ne pourra l’atteindre. C'est avec des mots très justes qu'elle nous parle de son petit prince cannibale, petit prince car vivant sur une planète un peu différente de la nôtre, cannibale car son autisme dévore sa mère et le dévore lui-même. 

Ce livre est un cri d'amour d'une mère à un fils, un appel au secours et un sauvetage à la fois. Appel au secours d'une mère mais aussi d'un écrivain, dont les élans d'écriture sombrent avec les difficultés de son fils :  "Ce n'est pas tant la mère que tu asphyxies, c'est l'écrivain."
Un sauvetage également car la mère ne laisse jamais l'enfant s'éloigner dans son monde et n'aura cesse de tenter de le ramener dans le sien, ne cédant jamais à la facilité.

L’auteur nous décrit ainsi les moments difficiles vécus avec son fils mais également ceux où l'espoir renaît. Ces moments sont extrêmement forts, ressentis avec une grande intensité par la mère et par le lecteur. Une si grande intensité que l'espace de quelques lignes, il nous semble comprendre, ou du moins saisir un instant le ressenti de cet enfant qui vit tout lui même avec une intensité décuplée.  

Il y a une grande beauté dans l'écriture de plusieurs passages. J'ai notamment trouvé magnifiques les passages où l’auteur nous parle de ses enfants lorsqu'ils étaient bébés et nous décrit la relation qu'elle entretenait alors avec eux. 

Ce livre est à la fois beau et douloureux. Malgré toutes les souffrances endurées,  c'est unehymne à l'amour, à la différence et à l'espoir. 

Extrait :

"Pour apprendre à aimer et tenter de guérir un enfant autiste, c'est beaucoup plus simple de l'imaginer comme un Petit Prince. J'apprendrai ton langage. J'entrerai dans ton silence."


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire