Auteur :
Louis-Philippe Dalembert
Titre :
Avant que les ombres s’effacent
Genre :
roman
Langue
d’origine : français (Haïti)
Editeur :
Sabine Wespieren
Nombre de
pages : 296p
Date de
parution : mars 2017
Présentation de l’éditeur :
Dans le prologue de cette saga conduisant son protagoniste
de la Pologne à Port-au-Prince, l’auteur rappelle le vote par l’État
haïtien, en 1939, d’un décret-loi autorisant ses consulats à délivrer
passeports et sauf-conduits à tous les Juifs qui en formuleraient la demande.
Avant son arrivée à Port-au-Prince à la faveur de ce décret, le docteur Ruben Schwarzberg fut de ceux dont le nazisme brisa la trajectoire. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d’Haïtiens, il a tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que sa petite-cousine Deborah accourt d'Israël parmi les médecins du monde entier, il accepte de revenir sur son histoire.
Pendant toute une nuit, sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l’ont amené là. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance à Łódź en 1913, son enfance et ses études à Berlin – où était désormais installé l'atelier de fourrure familial –, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938 et l'intervention providentielle de l’ambassadeur d’Haïti. Son internement à Buchenwald ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d’asile, mais refoulé vers l’Europe ; son séjour enchanteur dans le Paris de la fin des années trente, où il est recueilli par la poétesse haïtienne Ida Faubert, et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues.
Avec cette fascinante évocation d'une destinée tragique dont le cours fut heureusement infléchi, Louis-Philippe Dalembert rend un hommage tendre et plein d’humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l’histoire trouvèrent une seconde patrie.
Avant son arrivée à Port-au-Prince à la faveur de ce décret, le docteur Ruben Schwarzberg fut de ceux dont le nazisme brisa la trajectoire. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d’Haïtiens, il a tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que sa petite-cousine Deborah accourt d'Israël parmi les médecins du monde entier, il accepte de revenir sur son histoire.
Pendant toute une nuit, sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l’ont amené là. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance à Łódź en 1913, son enfance et ses études à Berlin – où était désormais installé l'atelier de fourrure familial –, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938 et l'intervention providentielle de l’ambassadeur d’Haïti. Son internement à Buchenwald ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d’asile, mais refoulé vers l’Europe ; son séjour enchanteur dans le Paris de la fin des années trente, où il est recueilli par la poétesse haïtienne Ida Faubert, et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues.
Avec cette fascinante évocation d'une destinée tragique dont le cours fut heureusement infléchi, Louis-Philippe Dalembert rend un hommage tendre et plein d’humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l’histoire trouvèrent une seconde patrie.
Mon avis :
Je ne me souviens plus ce qui m’a fait noter ce roman.
Article de blog ? Emission radio ? La grande librairie ? Aucune
idée, il faut dire que j’ai une mémoire de poisson rouge. Mais toujours est-il
que j’ai bien fait de le noter car j’ai beaucoup aimé cette lecture.
Arrivé au terme de sa vie, le docteur Schwarzberg installé
depuis près de soixante ans en Haïti, voit sa chère île frappée par un séisme
dévastateur. C’est l’occasion pour lui de revenir sur sa vie qu’il raconte à
une petite-fille de sa tante, médecin elle aussi, venue en tant qu’humanitaire.
Né en Pologne, le jeune Ruben quitte le pays natal avec sa famille pour s’installer
à Berlin en espérant fuir les violences exercées contre les Juifs. Quelques
années plus tard, l’arrivée au pouvoir des nazis rend leur situation bien
compliquée, mais ce n’est qu’après la triste Nuit de Cristal que la famille
prendra conscience qu’il leur faut fuir à nouveau.
On ne compte plus les romans consacrés à cette triste
période de l’histoire, à ces milliers de personnes contraintes à l’exil, à ces
millions de personnes assassinées. Mais dans ce roman, Louis-Philippe Dalembert
aborde le sujet sous un angle inédit en mettant en avant le rôle joué par Haïti.
C’est une histoire méconnue, personnellement je l’ignorais totalement. Dès
1937, le pays accorde le statut de réfugiés aux Juifs fuyant l’Allemagne et en
1939, un décret leur accorde la naturalisation. L’auteur rend donc un bel hommage
à son pays qui souffre d’une image négative. Dalembert nous raconte un pays
lettré et chaleureux, un peuple partagé entre philosophie et vaudou, une terre
accueillante et généreuse. A mille lieues du pays ravagé par la violence et la
misère que l’on imagine.
L’auteur nous raconte l’histoire de Ruben Schwarzberg avec
beaucoup d’humanité. Il sait donner vie à ses différents personnages,
attachants et réalistes, et parfois surprenants. Il fait également le choix de
nous raconter les péripéties de Ruben pour enfin fuir l’Allemagne nazie avec un
humour bienvenu.
J’ai donc pris beaucoup de plaisir à suivre le parcours de
Ruben et de ses proches, à découvrir un pays méconnu et à profiter d’une écriture
lumineuse, chaleureuse et souvent drôle.
Extrait :
«(…) s'il avait accepté de revenir sur cette histoire,
c'était pour les centaines, les millions de réfugiés qui, aujourd'hui encore,
arpentent déserts, forêts et océans à la recherche d'une terre d'asile. Sa
petite histoire personnelle n'était pas, par moments, sans rappeler la leur. Et
puis, pour les Haïtiens aussi. Pour qu'ils sachent, en dépit du manque matériel
dont ils avaient de tout temps subi les préjudices, du mépris trop souvent
rencontré dans leur errance, qu'ils restent un grand peuple. »