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lundi 30 avril 2018

Au plus petit d'entre les miens, les gamins de Colombie - Christophe Pelissié du Rausas

Par Daphné
















Résumé de l'éditeur :

 Un gamin de Colombie, c'est d'abord un enfant assoiffé d'affection, curieux d'expériences nouvelles, heureux de vivre comme tous les enfants du monde. C'est aussi un enfant de la rue livré dès son plus jeune âge à la violence, à la faim, aux promiscuités de toutes sortes. La gallada, la bande, devient sa vraie famille avec ses règles bien particulières. Alors, le gamin doit adapter son comportement à un monde dur qui le prive de son enfance. Pour arracher ces enfants à leur destin, un destin qui _ dès l'âge de quinze ans _ peut les conduire à la mort, à la prison et aux expédients, des hommes et des femmes _ souvent anciens gamines _, luttent jour après jour. Ce livre raconte cette aventure qui les saisit tout entiers, parfois au péril de leur vie.Au fil des pages, le lecteur apprend à connaître ces enfants et ceux qui leur ont voué leur existence. Par-delà le cas extrême des gamins de Colombie, c'est à une réflexion sur l'enfance malheureuse qu'il se voit convié, car les enfants de la rue ne font que mettre en évidence un drame beaucoup plus profond qui nous concerne tous.Christophe Pélissié du Rausas anime une association qui soutient concrètement un projet à Cali au service des enfants des rues. Plusieurs voyages en Colombie lui ont permis de nouer dans ce pays de nombreuses amitiés: anciens gamines, éducateurs, prêtres, etc.Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, il a récemment collaboré à un ouvrage sur le développement africain, a effectué plusieurs missions en Afrique pour le Ministère de la Coopération et a publié un recueil, L'ingénieur et le développement.

Mon avis :

L'auteur s’intéresse ici aux enfants des rues de Colombie, les gamines comme on les nomme et à La Casa, une institution fondée par le père Madina,un prêtre espagnol pour venir en aide à ces enfants. L'auteur nous raconte sa rencontre avec les enfants et avec le père Madina qui lui explique le fonctionnement de La Casa et la manière dont vivent les enfants avant et après après avoir été accueillis par cette institution. Il nous raconte la méfiance première des enfants envers cette aide qu'ils ont d'abord du mal à comprendre, les difficultés qu'ils ont à quitter la rue et leur mode de vie, la manière dont ils s'adaptent et la résilience dont ils font preuve. Il nous livre également les témoignages ou les histoires de certains enfants.

Ce livre très intéressant vise, comme les autres livres de cette collection à attirer l'attention du lecteur sur les enfants qui souffrent à travers le monde. On a beaucoup entendu parler des gamines de Colombie qui continuent de vivre et de mourir dans la rue dans une certaine indifférence. C'est à eux que ce livre rend hommage et il permet au lecteur de mieux les comprendre. 

J'ai cependant été gênée par les propos du Père Madina sur l'homosexualité quand il décrit la vie des enfants.  Certes, ce sont les propos d'un prêtre et l'église répugne souvent à accepter l'homosexualité mais cela m'a choqué à plusieurs reprises de voir l'homosexualité considérée comme quelque chose à faire disparaître chez les enfants au même titre que la drogue ou la violence.  Cela n'enlève rien au fait que cet homme, qui a consacré une partie de son existence à aider ces enfants est admirable dans la manière qu'il a de vouloir les comprendre et de leur offrir une vie meilleure mais j'ai tout de même été particulièrement heurtée par certains de ses propos.

J'ai lu ce livre dans la foulée de plusieurs autres sur le même thème et y ai appris beaucoup de choses. Il ne peut que faire ouvrir les yeux au lecteur sur le sort réservé aux enfants des rues de Colombie.
 

Extrait :

" Le drame des gamins de Colombie méritent que les meilleurs se mobilisent tout entiers. Oui, un drame, car ce pittoresque qui amuse tant les passants recèle la misère, la violence et la mort. A l'heure où les touristes se réfugient dans les hôtels de luxe, nous allons parcourir les quartiers chauds à la recherche des grappes des enfants des rues. Les tubes de colle ont fait oublier la faim ; les plus grands ont assouvis sur les petits leur manque de tendresse ; dans le lointain, une sirène recroqueville un peu plus les corps mal nourris. Une ombre se penche. Avec le Père Madina, nous allons poser notre main sur l'épaule d'un enfant : ce soir, un dîner, un lit..."

 

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