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mardi 22 janvier 2019

La belle amour humaine - Lyonel Trouillot

Par Ariane


Auteur : Lyonel Trouillot

Titre : La belle amour humaine

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Actes Sud

Nombre de pages : 176p

Date de parution : août 2011

Présentation de l’éditeur :

A bord de la voiture de Thomas, son guide, une jeune occidentale, Anaïse, se dirige vers un petit village côtier d’Haïti où elle espère retrouver les traces d’un père qu’elle a à peine connu et éclaircir l’énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Le caractère particulier de ce voyage encourage bientôt Thomas à prévenir la jeune femme qu’il lui faudra très probablement renoncer à une telle enquête pour faire l’expérience, dans ce village de pêcheurs dont il est lui-même issu, d’un véritable territoire de l’altérité où les lois sont amicales et flexibles, les morts joyeux, et où l’humaine condition se réinvente sans cesse face aux appétits féroces de ceux qui, à la manière du grand-père d’Anaïse et de son complice en exactions, le “colonel” – tous deux jadis mystérieusement disparus dans un incendie –, cherchent à s’octroyer un monde qui appartient à tous.
Dans ce roman qui prône un exercice inédit de la justice et une fraternité sensible entre les hommes sous l’égide de la question : “Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?”, Lyonel Trouillot, au sommet de son art, interroge le hasard des destinées qui vous font naître blanc ou noir, puissant ou misérable, ici ou ailleurs – au Nord ou au Sud. S’il est vrai qu’on est toujours “l’autre de quelqu’un”, comment et avec qui se lier, comment construire son vivre-ensemble sinon par le geste – plus que jamais indispensable en des temps égarés – d’accueillir, de comprendre ?



Mon avis :

Dans son taxi, Thomas emmène Anaïse à Anse-à-Fôleur, un village côtier. Et il raconte, le village et ses habitants, mais aussi le grand-père d’Anaïse et le colonel, hommes cruels et froids, morts mystérieusement dans l’incendie de leurs maisons.

Une très jolie plume, poétique et rythmée. Je me suis totalement laissée porter la musicalité du texte. Au-delà de la beauté de la forme elle-même, le fond est tout aussi agréable. Loin de l’image de violence et de pauvreté que l’on associe à Haïti, c’est un village heureux que Thomas raconte, à la vie s’écoule lentement et paisiblement. Une vision idéale bouleversée par l’arrivée de deux étrangers, apportant avec eux la violence et la peur.

Quelle jolie lecture !



Extrait :

« S’ils te demandent à quoi cela sert de découvrir l’astuce par laquelle le lait qui n’a pas de jambes s’arrange pour grimper jusqu’au cœur de la noix de coco, c’est qu’ils souhaitent que tu comprennes que peu de choses méritent qu’on en saisisse les origines, les pourquoi et les conséquences. Qu’il est des faits sans importance qui ne valent pas le bavardage, et d’autres dont les causes sont d’une telle profondeur qu’elles échappent à toute analyse, et qu’il convient pour être heureux de les laisser à leur mystère « Laissez les choses à leur mystère », voilà ce qu’ils te répondront. »


« De mémoire de villageois, jamais ils ne vécurent meilleur matin ni meilleure nuit, et, n'était le souvenir charnel des mets et des baisers, ils pourraient croire avoir rêvé. Voilà ce que les hommes te diront. Les femmes ajouteront pour leur part qu'il ventait ce soir-là un air de parfum frais, mélange de petit baume, de jasmin et d'ilang-ilang. »


« Le visage humain est, dit-il, la plus petite unité de la beauté et de la laideur des espèces vivantes, le plus petit territoire sur lequel s'affrontent la bonté et la cruauté, la bêtise et l'intelligence. »

Ligne générale, catégorie adjectif

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