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samedi 12 janvier 2019

Un gentleman à Moscou - Amor Towles

Par Ariane



Auteur : Amor Towles

Titre : Un gentleman à Moscou

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)

Traductrice : Nathalie Cunnington

Editeur : Fayard

Nombre de pages : 576p

Date de parution : août 2018

Présentation de l’éditeur :

Aristocrate impénitent, homme de culture et parfait gentleman aux manières aussi exquises que désuètes, le comte Alexandre Ilitch Rostov est condamné en 1923 par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou. Il y passera trois décennies à observer dans le confinement du grand hôtel les bouleversements de la nouvelle Russie.



Mon avis :

Il m’est souvent plus facile d’écrire sur un livre que j’ai peu, voire pas du tout aimé, que sur un livre que j’ai aimé. Car alors, rien de ce que je peux avoir à dire ne me semble à la hauteur du plaisir ressenti à la lecture. Et avec ce roman je me suis ré-ga-lée !

Le comte Alexandre Illitch Rostov est coupable d’être un ci-devant, autrement dit un aristocrate. Qui plus est, son retour inattendu après la révolution est des plus suspect. Voilà qui lui vaudrait à coup sûr d’être exécuté, si une une dizaine d’années plus tôt, il n’avait écrit un poème considéré comme un appel à la révolution. Alexandre Illitch est donc assigné à résidence à l’hôtel Metropol. Obligé d’abandonner sa suite luxueuse pour une mansarde, le comte Rostov ne perd rien de son optimisme ni de ses bonnes manières. Il s’acclimate à sa nouvelle vie, noue de nouvelles relations et pendant plus de trente ans, verra la société russe et le monde se transformer, à travers le microcosme du Metropol.

J’ai tout aimé dans ce roman. Les personnages tout d’abord, en particulier le comte lui-même bien sûr. C’est un très beau personnage de gentleman tel qu’on peut le retrouver sous les traits d’Arsène Lupin ou d’autres héros littéraires : élégant et raffiné, cultivé et épicurien. Les années passent sans le changer, pas plus que ceux qui font partie du décor de l’hôtel, ou l’ambiance même de celui-ci. Dans ce lieu, le temps est comme suspendu. Alors que le monde est en proie à des bouleversements sans précédents, que la société russe se transforme en profondeur, au Metropol, rien ne semble avoir vraiment changé des années 20 aux années 50. Et c’est aussi cette ambiance surannée, cette nostalgie d’une époque disparue, qui m’a séduite.

Outre l’histoire elle-même, j’ai beaucoup apprécié le ton de l’auteur. Une certaine légèreté et une fluidité bien agréables. Si le terrible quotidien des russes pendant ces trois décennies n’est qu’évoqué en toile de fond à l’histoire, il n’est jamais totalement oublié. Il faut toutefois reconnaître que l’auteur use régulièrement d’une certaine suffisance toute américaine. Ainsi, un américain et Humphrey Boggart joueront un rôle crucial dans la vie du comte.

Je crois que c’est la première fois depuis ma panne de lecture, que je me passionne autant pour un livre, que j’ai à ce point envie de le retrouver et que j’appréhende tout autant d’en voir la fin. Et même si ce n'est pas le roman du siècle, je vous recommande sans hésitation, ce roman qui offre un vrai plaisir de lecture.



Extrait :

« Reconnaissant qu’un homme devait maîtriser le cours de sa vie s’il ne voulait pas en devenir le jouet, le comte songea qu’il serait avisé de réfléchir à la manière d’atteindre ce but quand on a été condamné à passer sa vie enfermé. »


« Car l'apparat est tenace. Et rusé de surcroît.
Il peut bien incliner la tête avec humilité tandis que l'empereur se fait traîner jusqu'en bas des marches et jeter dans la rue. Mais voilà que, après avoir tranquillement attendu son heure tout en aidant le chef nouvellement nommé à enfiler sa veste, il le félicite pour sa belle allure et suggère le port de deux ou trois médailles. Ou encore, l'ayant servi lors d'un dîner élégant, il se demande tout haut si un siège plus élevé n'aurait pas été davantage adapté à un homme chargé de telles responsabilités. »


« Somme toute, les entreprises considérées comme urgentes par la plupart des hommes modernes (un rendez-vous avec le banquier par exemple, ou bien un train à prendre) auraient sans doute pu attendre, tandis que celles qu’ils estimaient frivoles (une tasse de thé, ou une conversation entre amis) méritaient leur attention immédiate. »


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Les avis d'Eva et Nicole

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