Auteur :
Cécile Coulon
Titre :
Une bête au paradis
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Iconoclaste
Nombre de
pages : 352p
Date de
parution : septembre 2019
Présentation de l’éditeur :
La vie d’Émilienne, c’est le Paradis. Cette ferme isolée, au
bout d’un chemin sinueux. C’est là qu’elle élève seule, avec pour uniques
ressources son courage et sa terre, ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel.
Les saisons se suivent, ils grandissent. Jusqu’à ce que l’adolescence arrive
et, avec elle, le premier amour de Blanche, celui qui dévaste tout sur son
passage. Il s’appelle Alexandre. Leur couple se forge. Mais la passion que
Blanche voue au Paradis la domine tout entière, quand Alexandre, dévoré par son
ambition, veut partir en ville, réussir. Alors leurs mondes se déchirent. Et
vient la vengeance.
Mon avis :
Incontournable Cécile Coulon ! Elle l’est devenue pour
moi depuis plusieurs romans qui ont tous été, ou pas loin, des coups de cœur. Il
y a une sincérité qui me touche dans son écriture autant que dans ses
personnages et leurs histoires, dans les thèmes qu’elle aborde.
Elle nous raconte cette fois l’histoire d’une ferme, Le
Paradis. Blanche et Gabriel y grandissent après le décès brutal de leurs parents,
Louis adolescent victime de la brutalité de son père y a aussi trouvé refuge et
Emilienne porte à bout de bras tout ce petit monde. Les années passent, Blanche
tombe amoureuse d’Alexandre au grand désespoir de Louis. Mais si Alexandre rêve
de partir et de se construire un avenir ailleurs, Blanche est incapable de
quitter sa terre.
Sous une apparente simplicité, Cécile Coulon imagine une
histoire riche et complexe, digne d’une tragédie antique, comme c’était déjà le
cas avec Trois saisons d’orages. Histoire
d’amour, de jalousie et de vengeance, histoire de famille et de transmission,
histoire de destins que l’on subit, que l’on accepte ou que l’on rejette,
histoire de la terre que l’on possède ou que l’on garde,… il y a plus d’une
histoire dans ce roman.
Et ces histoires sont portées par plusieurs personnages tout
aussi riches et complexes. Deux personnages féminins déjà. Blanche, héroïne du
roman, belle, sauvage et intransigeante. Emilienne, la gardienne, le roc sur
lequel Gabriel, Blanche et Louis ont pu se reconstruire. Mais les personnages
masculins sont tout aussi intéressants. Gabriel, touchant dans sa naïveté et sa
fragilité d’orphelin. Alexandre, qui n’a rien et doit tout construire. Louis, l’adolescent
battu qui façonné par Emilienne devient un homme solide, efficace et dévoué. Je
crois que c’est le personnage qui m’a le plus émue. Cet homme si profondément
attaché à cette terre qui ne sera jamais sienne, à cette famille à laquelle il
n’appartiendra jamais, l’amoureux qui n’a aucune chance, « il occupait la
place d’un animal domestique, intelligent et docile. »
Un coup de cœur une fois encore. Décidément elle m’épate
Cécile Coulon !
Extrait :
« Aurore comprenait qu’elle ne soignerait pas Gabriel,
qu’il y avait en lui un arbre noir depuis l’enfance, que la mort de ses parents
avait arrosé de colère ; elle ne pouvait pas le tomber, cet arbre, seulement
couper quelques branches quand elles devenaient trop encombrantes. Elle le
rafraîchissait, le frictionnait de ses mots et de son sourire, elle le secouait
pour que tombent de son âme des feuilles mortes et des fruits empoisonnés. »
« Il ne faisait pas partie de la famille. Il était
employé, ici. On ne lui avait rien dit, parce qu'on attendait de lui ce qu'on
attendait d'un commis de ferme. Nourrir les poules. Nettoyer la cour. Inspecter
la grange. Trier les œufs. Traire les vaches. Il ne faisait pas partie de la
famille, il faisait partie de la ferme. Louis avait oublié ce que c'était
d'être du paysage sans être de la photo. »
« Emilienne soignait les blessures des enfants à la
manière d'un chirurgien manquant de tout, elle faisait avec ce qu'elle avait,
c'est-à-dire elle-même, ses vaches, ses poules et ses cochons, ses champs, sa
cheminée, ses étangs. Sa troupe se rassemblait chaque soir et se disloquait
chaque matin, sûre de son chef d'orchestre. Le corps d'Emilienne était celui
d'une ogresse affamée, d'une rudesse et d'une solidité à toute épreuve, capable
de douceur comme de violence, capable de caresses comme de gifles, et tous
autour d'elles s'appuyaient sur ce corps pour rester debout. »
Catégorie Gros mot
Et moi je n'accroche absolument pas.
RépondreSupprimerAvec ce roman en particulier ou avec l'autrice en général ?
SupprimerJe n'en ai lu qu'un, le précédent ; j'aime son écriture, mais j'ai été moins convaincue par l'histoire.
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