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lundi 21 octobre 2019

Une petite guerre parfaite - Elvira Dones

Par Daphné













Auteur : Elvira Dones
Titre : Une pettie guerre parfaite
 Genre : roman
Editeur: Metaillé
 Langue d’origine : italien
Traductrice : Leïla Pailhes
Nombre de pages: 176

Résumé de l'éditeur :

Mars 1999, Kosovo. Les bombes pleuvent sur Pristina, la ville est encerclée par les Serbes, personne ne bouge. Trois jeunes femmes se retrouvent coincées dans un appartement, à attendre. Les jours sont occupés par la peur, par l’ennui. Plus d’électricité, plus d’eau, plus de téléphone. Parfois elles tentent une sortie pour aller téléphoner à l’autre bout de la ville. Ou pour acheter du pain. Activités à haut risque. À la télévision, la propagande bat son plein. On ne capte plus les chaînes étrangères. Dans les rues les milices ont carte blanche. On observe la ville derrière des couvertures. On veut vivre, on veut mourir, on veut tout plutôt que cette crise de nerfs perpétuelle, avec la peur qui ne lâche jamais prise. À l’étranger, les exilés kosovars se retrouvent isolés au milieu de gens insouciants et futiles, dans le monde de l’abondance et des crèmes antirides. Ils regardent la guerre à la télé, une guerre propre et sans bavures où les villes sont toujours vues d’en haut. Elle est vraiment parfaite, cette "petite guerre", une guerre-modèle, sans morts ni blessés, qu’on mène depuis le ciel à coups de délicates frappes chirurgicales. Dans un style sobre et intense, Elvira Dones donne la version des assiégés, qui écoutent tomber les bombes envoyées par leurs sauveurs.

Mon avis :

En entrant dans la médiathèque, je m'étais dit qu'étant donné mon état d'esprit en ce moment, j'allais emprunter des livres légers, si possible prêtant à sourire... et je suis ressortie avec ce livre... c'est manqué pour la légèreté étant donné que cette lecture m'a tout simplement glacé le cœur...

Dans ce roman choral, nous suivons, le temps de quelques jours, la vie de plusieurs personnages pris dans la "petite guerre" du Kosovo en 1999. Enfermées dans un appartement à écouter pleuvoir les bombes, exilés qui regardent à la télévision les nouvelles de leur pays, enfants qui découvrent l'horreur après une rafle... Attente et angoisse pour certains, véritable cauchemar pour d'autres, les personnage de ce livre, tous plus ou moins en lien les uns avec les autres, connaîtront chacun un destin différent mais tous seront marqués à jamais par cette "petite guerre parfaite", de trois mois à peine au cour de laquelle tant de personnes perdront la vie.

Certains passages de ce livre sont tout simplement insoutenables, décrits avec des mots si simples que l'on voudrait pouvoir suspendre cette lecture sans le pouvoir, refermer d'un coup les pages de ce livres en se disant que si seulement ce geste permettait de supprimer toutes ces horreurs et cette violence, tout serait tellement plus simple... mais on ne le fait pas et on continue de lire, ne serait-ce que pour se souvenir de tous ceux qui ont vécus cela et tout ceux qui, dans des pays et un contexte différent le vivent encore aujourd'hui. 

A côté de ces passages si durs, on en trouve aussi d'autres plus doux où certains personnages s'accrochent à l'espoir de retrouver leurs proches dont ils n'ont aucune nouvelle. On en trouve d'autres également portés par un véritable sentiment d'abandon. Et on le lit d’une seule traite, ce livre si terrible, si éprouvant, écrit à partir de témoignages, on le lit d'une seule traite, oui, et on en ressort le cœur au bord des lèvres et on ne l'oublie pas...


Extrait :

"Je ne t'ai pas embrassé donc nous ne nous sommes pas quittés donc rien de grave ne peut arriver."

4 commentaires:

  1. Je ne veux pas de lectures aussi dures en ce moment, mais pourquoi pas plus tard. Je me souviens tellement bien de cette actualité-là, mais je n'ai jamais lu de roman sur le sujet.

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    1. Je n'en avais encore jamais lu non plus mais ça m'a beaucoup marqué.
      Daphné

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  2. Comme Aifelle, je le note pour plus tard.

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