Auteur : Tiffany MacDaniel
Titre :
Betty
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (Etats-Unis)
Traducteur :
François Happe
Editeur :
Gallmeister
Nombre de
pages : 720p
Date de
parution : août 2020
Mon avis :
« Vous n’oublierez pas Betty » prévenaient les
éditions Gallmeister sur Instagram. C’est vrai, Betty n’est pas de ces
personnages que l’on oublie si facilement.
Sur une période d’une trentaine d’années, nous découvrons l’histoire
de la famille Carpenter à travers le témoignage de Betty. Sixième d’une fratrie
de huit enfants, Betty est née dans les années 50 d’un père cherokee et d’une
mère blanche. Ce métissage, dans une Amérique corsetée par les préjugés et le
racisme, lui vaudra de subir pendant des années des humiliations infligées par
ses camarades de classe mais aussi par des enseignants et autres adultes. Parmi
ceux qui reprochent à Betty son teint mat et ses cheveux noirs, sa mère,
oscillant avec ses enfants entre l’amour et la cruauté. Au contraire, son père
n’est que bonté, il lui transmet l’amour des mots et de la terre. L’enfance de
Betty, c’est la liberté, la tendresse et le rêve, mais c’est aussi la tristesse,
la colère et la violence.
Betty, inoubliable oui. Une fillette fantasque et
imaginative, qui trouve dans les mots qu’elle écrit la force d’affronter des
événements terribles. Autour d’elle, toute une galerie de personnages. Landon
le père idéal, Alka à la douleur si ancrée en elle qu’elle ne sait comment
aimer, Leland le frère aîné marginal et ténébreux, Fraya la grande sœur protectrice
et Flossie qui se rêve star à Hollywood, Trustin garçon talentueux et adorable,
Lint le petit de la famille hors normes et touchant… L’autrice a su donner vie
à ses personnages, je les ai aimés ou détestés, j’ai ri et rêvé avec eux, tremblé
et pleuré pour eux.
C’est une histoire marquante que nous raconte là Tiffany
MacDaniel. Dès les premières pages, j’ai été transportée par l’histoire de Betty
et de sa famille, émerveillée par les contes que Landon raconte à ses enfants,
choquée par le comportement d’Alka, charmée par l’innocence et la complicité de
Betty et ses frères et sœurs, bouleversée par leurs épreuves… Oui Tiffany
MacDaniel a un véritable talent pour raconter une histoire, les mots coulent
avec fluidité, les pages défilent à toute allure, on dévore, on en redemande,
on ne veut pas que ça s’arrête. Pendant un bon moment, j’ai été certaine de
tenir là un beau coup de cœur…. Mais… Une accumulation de malheurs a brisé la
magie et m’a laissé un goût amer.
Un presque coup de cœur donc, mais une histoire et des
personnages que je n’oublierai pas de sitôt. Aussi je vous invite à découvrir l’histoire
de la petite indienne.
Extrait :
« Les seuls nombres que Landon Carpenter a en tête, c’est le
nombre d’étoiles qu’il y avait dans le ciel la nuit où ses enfants sont nés. Je
ne sais pas ce que tu en penses, mais moi je dirai qu’un homme qui a dans la
tête des cieux remplis des étoiles de ses enfants est un homme qui mérite leur
amour. En particulier l’amour de celle qui avait le plus d’étoiles. »
« Sa peau était le journal intime de son âme. Tous les
printemps où elle avait observé les fleurs s’épanouir. Les étés où elle était restée
sous la lune et avait embrassé son visage. Les automnes où elle était devenue
plus sage. Les hivers qui avaient gelé les initiales de son nom. Chaque ride
était la trace de tout cela et témoignait de chaque heure, de chaque minute et
de chaque secondes qu’elle avait vécues. Les choses pour lesquelles elle avait
imploré Dieu. Les choses pour lesquelles elle avait maudit le diable. Dans
toute cette vieillesse, je ne voyais que de la beauté. »
« Parfois, je pense que l’univers est juste une lueur.
La lueur d’une cigarette dans le noir. Toutes les étoiles, les planètes, les
galaxies, les marges infinies. Tout cela est contenu dans le petit bout rouge d’une
cigarette dans la main d’un homme qui, appuyé contre un mur pour suivre des
yeux une fille qui rentre chez elle, sait déjà qu’elle n’arrivera jamais
jusque-là. »
J'ai hâte !
RépondreSupprimerJe rentre samedi et je te l'envoie la semaine prochaine.
SupprimerAh tu es dans le prix elle 2021? (je débarque! ^_^)
RépondreSupprimerOui, je suis vraiment contente, j'y pensais depuis plusieurs années sans oser.
SupprimerJ'ai du mal avec les accumulations de malheurs (très présents dans la littérature américaine en ce moment) surtout concernant les enfants... je ne suis pas sûre que ce soit pour moi, donc.
RépondreSupprimerLes malheurs s'accumulent autour d'elle, elle peut être observatrice, dépositaire du secret, mais malgré cela elle ne se départit pas de son innocence et de son enthousiasme.
SupprimerTon billet démarrait bien, mais comme Kathel l'accumulation de malheurs me pose problème en ce moment dans certains romans. Trop c'est trop.
RépondreSupprimerÇa peut l'être en effet et sans cela cette lecture aurait été un coup de coeur. Mais ce roman vaut la peine d'être découvert, il y a tellement plus que des malheurs !
SupprimerUne accumulation de malheurs ? Tant que ça ?
RépondreSupprimerMalheureusement oui, mais il y a aussi beaucoup de beauté dans cette histoire.
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