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vendredi 26 mars 2021

Un jour ce sera vide - Hugo Lindenberg

 Par Daphné








Auteur : Hugo Lindenberg

 Titre : Un jour ce sera vide
 Genre : roman
 Langue d’origine : français
 Editeur : Christian Bourgeois

Date d'édition : 2020

Nombre de pages : 176

Résumé de l'éditeur :

C’est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l’enfance où tout se vit intensément, où l’on ne sait pas très bien qui l’on est ni où commence son corps, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d’une guerre qu’il faudra mener de toutes ses forces. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : la famille de Baptiste est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui.
Écrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu’on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. L’auteur y explore les méandres des sentiments et le poids des traumatismes de l’Histoire.

Mon avis :

Il y a des livres vers lesquels on ne serait pas tourné d'amblé si quelqu'un ne nous avait pas aiguillé dans leur direction. Cela a été le cas lors de mon dernier passage à la bibliothèque. Si la bibliothécaire ne m'avait pas conseillé ce livre, je serais sans doute passé à côté... et cela aurait été dommage!

Ce roman n'est pas des plus gais, il a même une noirceur qui peut mettre d'autant plus mal à l'aise qu'il nous conté à travers les yeux d'un enfant de dix ans. La noirceur des tourments trop lourds à porter pour un enfant de son âge. La honte, la solitude, le  poids de l'histoire familiale, la fuite dans l'imaginaire pour échapper à une enfance difficile, tout cela pèse à chaque phrase, chaque mot. On ressent avec force la mélancolie de l'enfant, cette envie mêlée d'admiration qu'il ressent devant la vie de son ami Baptiste, la honte qu'il a de lui-même, de sa tante qu'il juge monstrueuse e sa grand-mère qu'il aime pourtant tellement, de son histoire. On sent presque au fil des pages, les odeurs souvent nauséabondes auxquelles l'enfant est si sensible. On se sent étouffer en même temps que lui et pourtant, on ne lâche pas ce livre à l'écriture poétique et sensible. Une écriture qui parvient à nous embarquer sur les plages de Normandie auprès de cet enfant si mal dans sa peau qui cherche sa place en comparant sa vie à celle d'un autre enfant rencontré au bord de la mer. 

Un livre sombre, oui, souvent dérangeant mais que j'ai aimé. Un livre cruel et émouvant qui ne laisse pas indifférent.

Extrait :

"Ce qui fait de Baptiste un vrai garçon, un garçon exceptionnel, c'est qu'il n'a besoin de rien pour en être un. À moi, cela demande une concentration permanente. Je dois toujours bien penser à mettre une intention de garçon, de ce que j'imagine être un garçon, dans chaque phrase, chaque geste, chaque idée, parce que je vis dans la peur d'être démasqué et cette peur est d'autant plus difficile à maîtriser que je n'ai qu'une idée grossière de ce que doit dire, faire ou penser un vrai garçon. Baptiste, lui, n'a pas à s'en soucier."

1 commentaire:

  1. Je l'ai repéré aussi à la bibliothèque, à emprunter lors d'un prochain passage !

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