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mardi 20 avril 2021

Le mal-épris - Bénédicte Soymier

Par Ariane


 Auteur : Bénédicte Soymier

Titre : Le mal-épris

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Calmann-Lévy

Nombre de pages : 336p

Date de parution : janvier 2021

 

Mon avis :

C’est le portrait d’un homme ordinaire, celle d’un homme qui crève d’une enfance qui l’empoisonne, qui crève de l’amour qu’il n’a jamais connu, jusqu’à ce que la rage et la tristesse éclatent par les mots qui brisent et les poings qui cognent. Pourtant, le bonheur était là… à portée de main.

Entre son petit appartement et le bureau de poste où il travaille, Paul mène une vie solitaire et discrète. Pas d’amis, pas de loisirs, ses sœurs pour seule famille. Paul ressasse son enfance sous les coups du père, son rôle de frère protecteur, sa solitude, son physique ingrat. Jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle voisine. Si belle… Paul l’observe, l’épie, note ses moindres faits et gestes dans un carnet, collectionne les photos volées… Une amitié se noue entre les deux solitaires, Paul espère, se prend à rêver, mais la belle Mylène lui échappe, le fuit et la voilà dans les bras d’un grand brun séduisant. Paul enrage, la haine et la colère l’empoisonnent. Arrive alors Angélique, jolie et chaleureuse, joyeuse et gentille. La possibilité du bonheur peut-être ? Mais le poison coule dans les veines de Paul. La colère, les cris, les coups…

Dès le début du roman, Paul inspire autant le malaise que la pitié. L’histoire est abordée de son point de vue, ce qui créé entre le lecteur et ce personnage une proximité dérangeante. Car bien sûr, Paul est de ceux que l’on voudrait détester. Mais Bénédicte Soymier réussit à dresser un portrait très humain de cet homme, à exposer ses souffrances sans minimiser la gravité de ses actes. Pas question d’accepter l’inacceptable, d’excuser l’inexcusable, mais juste comprendre un peu ce qui se cache derrière ces poings brandis, chercher la source de la violence.

Un excellent roman qui décortique avec justesse les mécanismes d’une spirale infernale.   

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