La définition du bonheur - Catherine Cusset

 Par Daphné

Autrice : Catherine Cusset

Titre : La définition du bonheur

Genre : roman 

Langue d’origine : français

Editeur : Gallimard

Date de parution :  2021

Résumé de l'éditeur :

« Pour Clarisse, le bonheur n’existait pas dans la durée et la continuité (cela, c’était le mien), mais dans le fragment, sous forme de pépite qui brillait d’un éclat singulier, même si cet éclat précédait la chute. »
Deux femmes : Clarisse, ogre de vie, grande amoureuse et passionnée de l’Asie, porte en elle depuis l’origine une faille qui annonce le désastre ; Ève balance entre raison et déraison, tout en développant avec son mari une relation profonde et stable. L’une habite Paris, l’autre New York. À leur insu, un lien mystérieux les unit.
À travers l’entrelacement de leurs destinées, ce roman intense dresse la fresque d’une époque, des années quatre-vingt à nos jours, et interroge le rapport des femmes au corps et au désir, à l’amour, à la maternité, au vieillissement et au bonheur.

Mon avis :

Clarisse et Eve n'ont rien en commun (à un détail près!). Deux vies différentes, deux caractères différents, deux milieux différents... Pendant plusieurs années, on suit des tranches de leurs existences, si différentes l'une de l'autre. A travers ces deux portraits de femmes, le lecteur fait une plongée dans le monde des années 80 jusqu'à aujourd'hui, naviguant sans cesse de Paris à New-York, de la stabilité à l'instabilité. Adolescentes au début de l'histoire, Clarisse et Eve auront une cinquantaine d'années à la fin de celui-ci, ce qui laisse à l'autrice le temps d'aborder de nombreux sujets qui peuvent -ou pas- être présents dans une vie de femme. Sont ainsi abordés, en vrac, des thèmes tels que la violence, l'amour, la maternité, la vie de couple, la liberté, l'épanouissement professionnel ou/et familial, la dépression, la maladie, la mort... le tout se mêlant aux sujets d'actualité des années 70 à nos jours. 

Si j'ai aimé suivre les vies de ces deux personnages, j'aurais cependant préféré que certains passages soient plus approfondis alors que d'autres au contraire m'ont un peu ennuyé. Cela dit, ce n'est pas du tout un reproche fait à ce livre car à près tout, n'est ce pas cela une vie ? Des moments que l'on voudrait faire durer ou approfondir davantage et d'autres dont on se  passerait bien volontiers? Au fond, voilà ce que nous conte ce livre : des périodes toujours  éphémères mais qui marquent, que ce soient les cailloux que l'on traîne derrière nous ou les véritables pépites dont le simple souvenir nous illumine. 

Un roman qui peut paraître un peu "fourre-tout" au premier abord et qui pourtant a le mérite de traiter de nombreux sujets de manière plus subtiles qu'on ne pourrait le croire. J'ai aimé suivre la vie de ces deux femmes, leurs questionnements, le regard si différents qu'elles portent sur le monde et j'ai savouré certaines de leurs réflexions, fugaces, à peine soulevées mais qui pourtant méritent qu'on s'y attarde. Un très bon moment de lecture!

Extrait :

"Pourquoi elle a appelé Ma mère son énorme araignée en bronze. le tissage, bien sûr. Ses parents resteraient des tapisseries et sa mère tissait. Et les araignées sont intelligentes, patiente, utiles, calmes, propres, rapides, sereines, observatrices et prudente comme l'était sa mère. Elle n'aurait jamais cru qu'on puisse utiliser tant d'adjectifs positifs pour qualifier ces effrayantes bestioles. Il passa le diner à lui parler, sans l'ennuyer , des différentes sortes d'araignées et de leurs ruses pour attirer leurs proies, se protéger des prédateurs, ou de celles des mâles pour s'accoupler avec des femelles plus grosses qu'eux qui risquaient de les dévorer."