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dimanche 4 janvier 2015

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - Mathias Enard

Par Ariane


Auteur : Mathias Enard

Titre : Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Actes sud

Nombre de pages : 154p

Date de parution : août 2010

Prix Goncourt des lycéens 2010

Présentation de l’éditeur : 
En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d’Or ?
Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s’empare d’un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage.
Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation.
Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l’Histoire, Mathias Enard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard.

Mon avis :  
Une petite lecture fluide et agréable. Mathias Enard nous présente un pan méconnu de la vie de Michel-Ange, cette parenthèse stambouliote, au cours de laquelle l’artiste découvre un monde si différent de Florence et Rome. La jolie plume de Mathias Enard rend parfaitement hommage à cette ville d’art et d’histoire. Sa description de l’intérieur de la basilique Sainte-Sophie est magnifique. La sensualité de l’Orient rêvé transparaît dans chaque passage. Heureusement que les écrivains existent pour nous permettre de voyager et de rêver le monde !
J’ai beaucoup aimé le titre de ce roman. Une citation tirée de Kipling (dans l’introduction d’Au hasard de la vie). Décidément Kipling est très présent dans mes lectures en ce moment, lui qui tenait aussi une place particulière dans Le dernier roi d’Angkor ! Voilà qui me donne envie de redécouvrir cet auteur que je n’ai plus lu depuis l’enfance. La citation vaut le coup d’être retranscrite intégralement :
« Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables. »
Un joli roman très bref, une petite parenthèse dans ma vie de lectrice comme ce voyage à Constantinople/Istanbul en fut une dans la vie du maestro.

Extrait : 
« Un luth, une mandragore et une viole que Michel-Ange ne sait pas appeler oud, saz et kaman, accompagnés d’un tambour de basque animé par les doigts tantôt caressants, tantôts violents d’une jeune femme habillée en homme, dont les bracelets de métal tintent en rythme, ajoutent de temps en temps une percussion métallique au concert et distraient un peu l’artiste florentin de cette musique à la fois sauvage et mélancolique : c’est avec cet accompagnement que la jeune femme –ou le jeune homme, on ne saurait jurer de son sexe, pantalon bouffant et ample chemise – chante des poèmes auxquels Michelangelo ne comprend rien. Entre deux couplets, pendant que le petit orchestre s’en donne à cœur joie, elle, ou il, danse ; une danse élégante, toute en retenue, où le corps tourne, évolue autour d’un axe fixe, sans que les pieds, presque, ne se déplacent. Une ondulation lente de cordage lâché manipulé par le vent. »

Ce roman entre dans le cadre du challenge Goncourt des lycéens



L'avis de Jostein, Kathel, Eva, Hélène, Papillon,

2 commentaires:

  1. Je l'ai lu et aimé mais encore plus quand je l'ai relu en version audio : il y a une certaine musique dans ce texte qui passe bien à l'oral.

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    1. C'est vrai qu'il y a une certaine musicalité dans ce texte qui doit être assez agréable à l'oreille. Mais je ne suis pas du tout tentée par les versions audio, je n'ai jamais essayé pourtant mais je ne pense pas que cela me plairait.
      Ariane

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