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mercredi 11 février 2015

L'enfance politique - Noémi Lefebvre

Par Daphné




















Auteur : Noémi Lefebvre
 Titre : L'enfance politique
 Genre : roman
 Langue d’origine : français
 Éditeur : Verticales
 Nombre de pages : 170
 Date de parution : 2015

Résumé de l'éditeur:


Réfugiée chez sa vieille mère, Martine regarde des séries dans son lit sans rien faire. S’installe alors une régression en miroir, conflictuelle et fusionnelle, traversée d’autres épreuves : tentatives de suicide puis camisole chimique. À l’hôpital, Martine refuse de passer aux aveux pour guérir et se lance dans une archéologie de l’enfance politique : et si le trauma ne tenait pas à quelque secret de famille mais résultait des barbaries du XXe siècle? La violence qui l’a sidérée serait ainsi la poursuite de la guerre par d’autres moyens. Au lecteur de faire la part ici de ce qui relève de la confusion mentale ou de l’extralucidité. 

Prenant les enjeux de ce psychodrame à contre-pied, Noémi Lefebvre donne à ce duo de femmes une vitalité burlesque, y compris dans les moments désespérés, et esquisse entre elles, in extremis, une complicité libératrice.


Mon avis:

Quelle lecture étrange! J'ai eu, au début, beaucoup de mal à entrer dans ce livre. 

"L'enfance politique" est un long monologue, composé de brefs paragraphes qui s’enchaînent les uns à la suite des autres. Martine, quadragénaire en pleine dépression réfugiée chez sa mère, nous livre sans répit, tels qu'ils viennent, ses pensées et ses questionnements. 

Allongée sans rien faire devant la télévision, elle  analyse, en boucle, sa relation avec sa mère, la manière d'être de celle ci, leur passé et leur présent. 

Puis internée en hôpital psychiatrique, elle refuse de parler afin de se libérer du traumatisme l'ayant plongée dans cet état dont elle dit ne pas se souvenir. Ses réflexions sur sa relation avec sa mère se transforment alors en réflexion sur la société. Et si ce n'était pas son histoire familiale mais la société en générale qui l'avait traumatisée?

Jusqu’à la fin du livre, nous n'avons que très peu de piste sur ce traumatisme. Le lecteur ne comprend pas comment Martine en est arrivée là, elle qui avait visiblement une famille et une bonne situation. elle ne parle que très peu de sa famille, de ses enfants, ce qui intrigue et met mal à l'aise. Qu'à t il bien pu se passer pour que ses propres enfants ne soient pas au centre de ses préoccupations et qu'elle les oublie à ce point?

Les réflexions de Martine sont intéressantes et mettent bien en avant les absurdités de la société. En quelques phrases sur une situation apparemment banale, elle met le doigt sur une vérité qu'elle semble aussitôt oublier avant de passer à une autre. 

Sa relation avec sa mère est étrange, complexe. Mère et fille ne sont pas tendre l'une avec l’autre et pourtant, sont inexorablement liées. Ce lien, finalement si fort, est celui qui sauvera Martine.

J'ai eu du mal à entrer dans ce livre au départ, puis me suis laisser prendre au jeu des pensées de Martine, de ses réflexions si brèves mais si juste au fond. Confusion mentale ou extra-lucidité nous questionne le résumé de l'éditeur? Je dirais davantage extra-lucidité! 

Une lecture que je qualifierais donc d’intéressante et de particulièrement réfléchie mais avec laquelle je ne suis pas parvenue à me sentir vraiment à l'aise, ce qui, probablement, était le but de l'auteur. Une lecture qui interpelle.

Extrait:

" Je me demande si les abus politiques sont transmis par la mère ou transmis par la guerre. 

Si ce leg de souvenirs dont ma mère ne se souvient pas ne serait pas mon héritage indivis. 

Je me demande si la nation n'y est pas pour quelque chose. 

La nation entretient un rapport avec l'état des gens, par exemple un rat.

Si on prend un rat, on le fait appartenir à une nation de rats et on le met en contact avec une guerre ou un viol. Le rat est énervé, il s'affole, il tourne en rond sous l'oeil de la nation. Il est traumatisé. Mais le rat dans la violence appartient à la nation. Le rat n'est pas tout seul. Il y a la nation qui s'occupe de son cas."












3 commentaires:

  1. L'idée de départ est intéressante, mais j'ai un peu peur du côté délire permanent et du malaise que tu évoques.

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  2. trop de thèmes qui semblent partir un peu dans tous les sens, non?

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  3. Le côté délire permanent est là effectivement mais c'est ce de quoi est fait le roman. Il m'a vraiment fait une impression étrange. Pas désagréable mais étrange.
    il ne m'a pas semblé que ça partait dans tous les sens, les pensées de Martine se suivant assez bien. Il y a en fait une sorte "d'ordre" dans cette confusion. Cela dit, le livre en lui même est intéressant.
    Daphné

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