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mardi 10 mars 2015

Les cerfs-volants de Kaboul - Khaled Hosseini

Par Ariane


Auteur : Khaled Hosseini
Titre : Les cerfs-volants de Kaboul
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (américain)
Traducteur : Valérie Bourgeois
Editeur : Belfond
Nombre de pages : 384p
Date de parution : avril 2005

Présentation de l’éditeur :
De Kaboul à San Francisco, des années 70 à nos jours, une déchirante histoire d'amitié et de trahison, avec, en arrière-plan, la chronique tourmentée d'un pays dévasté : l'Afghanistan.
Bien que frères de lait, Amir et Hassan ont grandi dans des mondes différents : le premier est le fils d'un riche commerçant, le second est le fils de leur serviteur. Inséparables, liés par une même passion, les deux garçons se vouent une amitié indéfectible.
Mais ce lien va se briser à jamais. Alors que sous ses yeux Hassan subit une véritable ignominie, Amir reste pétrifié. Peur ? Lâcheté ? Honte ? Pris dans une terrible confusion des sentiments, il n'esquissera pas un geste pour sauver son ami.
Été 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. Il existe un moyen de te racheter, lui annonce la voix au téléphone. Mais ce moyen passe par une plongée au coeur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.

Mon avis :
Ce livre de Khaled Hosseini a connu un vif succès lors de sa sortie il y a déjà dix ans. Ayant entendu ou lu de nombreux avis élogieux je me disais depuis des années « il faut vraiment que je lise ce livre », mais je trouvais toujours autre chose à lire. Grâce au challenge petit bac organisé par Enna j’ai décidé de le sortir enfin de la liste des « livres à lire un jour » et j’ai très bien fait.
Des années 60 à l’année 2002, nous suivons le parcours d’Amir jeune afghan né à Kaboul, émigré aux Etats-Unis dans les années 80 et de retour brièvement dans son pays au début des années 2000. A Kaboul, Amir a grandi en compagnie de son père Baba, de leur serviteur Ali et de son fils Hassan. Amir et Hassan, deux enfants sans mères (l’une est morte en couches, l’autre a quitté son foyer peu après la naissance de son fils) sont frères de lait, amis ils grandissent ensemble et sont inséparables. Enfin presque. Car chacun est conscient de sa place dans la société. Amir est le fils d’un homme riche et influent, vivant dans une belle maison, destiné à faire des études tandis qu’Hassan sera domestique comme son père « le fait qu’il était analphabète comme son père et la plupart des Hazaras avait été décidé à la minute où il était né, peut-être même dès l’instant de sa conception dans le ventre peu accueillant de Sanaubar. Après tout, à quoi pouvait bien servir à un domestique de savoir lire ? ». D’autant plus qu’Hassan est un hazara, un groupe chiite minoritaire en Afghanistan. 
Le roman suit les trois grandes périodes de la vie d'Amir. L'enfance insouciante en compagnie d'Hassan à Kaboul encore en paix, où le jeune garçon ne manque de rien sauf de l'affection de son père. Mais la trahison d'Amir mettra fin à son amitié avec Hassan et à son enfance. Puis lors de l'invasion par les Russes, Amir et son père fuient aux Etats-Unis. C'est alors la découverte d'un monde nouveau, la confrontation pas toujours évidente de la culture afghane et de la culture occidentale, c'est également pour Amir une période heureuse où il se rapproche de son père et découvre l'amour. Puis au début des années 2000, à la demande d'un ami de son père Amir retourne en Afghanistan pour racheter ses fautes et découvre son pays ravagé. 
Au travers de l’histoire d’Amir et de ses proches l’auteur aborde de nombreux thèmes passionnants : l’enfance, l’amitié, l’amour paternel, la jalousie, la lâcheté, le courage, le dévouement, l’exil,… Il traite tous ces thèmes avec beaucoup de sensibilité et subtilité.
Mais ce roman est aussi l’occasion de revenir sur l’histoire récente de l’Afghanistan. Le parcours d’Amir suit les événements bouleversant la vie du pays « La génération d’enfants afghans dont les oreilles ne connaîtraient rien d’autre que le fracas des bombes et des mitraillettes n’était pas encore née. ». Je connaissais plutôt mal les évènements ayant conduit à la prise de pouvoir des Talibans et ce livre m'a aidée à mieux comprendre cette histoire.
Khaled Hosseini dresse un portrait vivant, chaleureux et nostalgique de l’Afghanistan « d’avant ». Je n’ai jamais connu ce pays autrement qu’en guerre. Comme beaucoup, les seules images que j’ai vu sont des images de dévastation et de malheur. J’avais en tête un pays en ruines, sans autres odeurs que celles de la peur et de la mort, sans autre couleur que celles du sang et de la poussière, sans autres mots que ceux de la haine. Grâce à Khaled Hosseini je peux désormais voir un pays aux couleurs chatoyantes, un pays magnifique et fascinant, une culture riche, de belles maisons dans lesquelles flottent des odeurs d’oranger et de jasmin. Il rend justice à son pays en lui redonnant une vie, une personnalité, il le reconstruit avec des mots. Et cette image d’un pays si sublime rend un peu plus poignante encore la destinée de ce peuple et de ce pays. On ne peut qu'être bouleversé par ces hommes, ces femmes et ces enfants littéralement pris en otage.
Deux petits bémols tout de même. Tout d’abord je trouve qu’il y a une trop grande dualité entre Amir et Hassan. Tandis qu’Amir apparaît comme un enfant souvent jaloux, parfois mesquin et tyrannique avec Hassan, et faisant preuve à un moment d’une grande lâcheté et de cruauté, Hassan semble lui toujours doux, gentil et d’une patience à toute épreuve, totalement dévoué à Amir il supporte ses moqueries sans se rebeller et le protégera même lorsque celui-ci l’abandonnera et le rejettera.
J’ai également trouvé la dernière partie (le retour d’Amir en Afghanistan) un peu longuette et les coïncidences un peu trop grosses. Mais ce ne sont que des détails mineurs qui ne gâchent en rien le plaisir que j’ai eu à lire ce livre.

Extrait :
« Un vendredi après-midi à Paghman. Un champ vert pomme ponctué ça et là de mûriers en fleurs. Je suis avec Hassan au milieu d’herbes folles qui nous arrivent aux chevilles. Je tire sur la ligne, la bobine se dévide entre ses mains calleuses et nous suivons du regard le cerf-volant dans le ciel. Nous n’échangeons pas un mot, non parce que nous n’avons rien à nous dire, mais parce que cela n’est pas nécessaire. Ainsi en va-t-il entre deux êtres quand chacun a été le premier à marquer la mémoire de l’autre. Des êtres nourris au même sein. »
Le parc Paghman avant et après :

Lu dans le cadre des challenges Petit bac catégorie objet et tour du monde en 8 ans pour l’Afghanistan


10 commentaires:

  1. moi non plus je ne l'ai pas encore lu. Il serait temps!

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  2. l'un de mes auteurs préférés, j'ai beaucoup aimé ce livre ainsi que milles soleils splendides

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    1. Je viens d'emprunter Mille soleils splendides à la médiathèque, je le lirai très vite. J'espère être aussi séduite.
      Ariane

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  3. J'ai classé ce livre dans mes coups de coeur. Je l'ai trouvé vraiment très émouvant, tous les hommes / enfants de ce roman m'ont touchés. La phrase répétée plusieurs fois dans le roman a été sur moi d'une terrible efficacité.
    J'espère que Mille soleils splendides te plaira, c'est un très beau livre même si je le trouve moins fort que celui-ci.

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    1. Verdict d'ici une quinzaine de jours pour Mille soleils splendides (j'ai un planning lecture chargé !)
      Ariane

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  4. C'est un roman que je n'ai toujours pas lu. J'ai vu des films tellement durs sur l'Afghanistan, que je n'ai pas eu vraiment envie d'y ajouter des lectures.

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    1. J'ai aimé justement que ce livre ne présente pas uniquement les aspects noirs de ce pays, que l'auteur revienne sur l'Afghanistan d'avant quand il y avait une certaine douceur de vivre. Après il idéalise peut-être un peu justement cette vision de son pays en paix en mettant en scène un enfant d'une famille riche, l'un des personnages d'ailleurs lors de son retour lui dit qu'il ne connaissait pas le vrai visage du pays puisqu'il vivait dans un milieu privilégié.
      Ariane

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    2. Ce livre m'a également bouleversé. Je le conseille vivement, mais je comprends les réticences d'Aifelle car j'ai trouvé certains passages très durs à lire. Je penses qu'il faut être dans un bon état d'esprit avant de commencer cette lecture.
      Nua

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    3. C'est vrai que certains passages de son retour sont particulièrement difficiles, tout comme la scène marquant la rupture entre les deux enfants.
      Ariane

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