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jeudi 16 avril 2015

L'odeur - Radhika Jha

Par Daphné




















Auteur : Radhika Jha
Titre : L'odeur
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (Inde)
Editeur : Philippe Picquiers
Nombre de pages : 347
Date de parution : 1999

Résumé de l'éditeur:

Quand son père est tué dans une émeute au Kenya, Lîla quitte les grands espaces africains pour un appartement exigu en banlieue parisienne, chez son oncle et sa tante, d'origine indienne comme elle. C'est ainsi qu'elle découvre Paris et que sa vie prend un nouveau cours, riche en rencontres déroutantes - avec pour seul repère la singularité de son odorat qui fera merveille dans l'art culinaire et qui, peu à peu, colorera les moindres moments et émotions de son existence. Elle suivra avec son nez un univers d'arômes, d'épices et de sensualité jusque dans les péripéties de sa vie amoureuse. Et ce don qui est aussi une malédiction deviendra la clé d'une nouvelle découverte de soi et du monde.

Mon avis:

Voilà un roman que j'avais hâte de découvrir et dont j'ai dévoré les cent premières pages avec beaucoup de plaisir...pour m'ennuyer profondément durant tout le reste du livre! Une grande déception!

Cela commençait pourtant bien: Lîla, une jeune fille Indienne qui a grandi au Kenya vient vivre chez son oncle et sa tante près de Paris, abandonnée par sa mère après le décès de son père. Elle se retrouve donc loin de chez elle, de tout ce qu'elle connait et doit s'adapter à un monde qui n'est pas le sien. Alors que sa tante lui apprend à cuisiner, Lîla découvre, au contacte des épices, qu'elle est dotée d'un odorat particulièrement sensible. 

A ce stade de l'histoire, j'étais pleine d'enthousiasme, l'eau mise à la bouche par ces descriptions si vivantes des saveurs de plats indiens. De plus, j'ai été très intéressée par les références à la culture indienne, les difficultés d'intégration de Lîla, perdue dans un monde qui n'est pas le sien, sa découverte d'une culture si différente de la sienne et son sentiment d'abandon vis à vis de sa mère qui lui fait croire que son séjour chez son oncle et sa tante n'est que temporaire alors qu'elle n'a nullement l'intention de la faire venir avec elle en Angleterre. 
Je m'apprêtais donc à poursuivre une excellente lecture dans ce registre là. Sauf que...

...sauf que mon enthousiasme est rapidement retombé! Après ce début plus que prometteur, Lîla se brouille avec sa tante et s'enfuit de chez elle, tournant ainsi le dos à la cuisine et à ses odeurs. A partir de là, les descriptions d'odeurs se font non plus culinaires mais corporelles. Je pensais me régaler d'odeurs culinaires tout le long du livre mais tant pis. J'ai passé outre, après tout, les descriptions des odeurs corporelles sont également très bien décrites, parfois d'une grande sensualité. Pourquoi pas, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais mais cela m’intéressait également. Sauf que...

...sauf qu'à partir de là, l'histoire est devenue, à mes yeux, totalement inintéressante. Lîla part de chez son oncle et sa tante et entame une vie étrange, voguant d'amant en amant, ne cherchant pas à se prendre en main mais plutôt à trouver à chaque fois quelqu'un à qui s'accrocher pour l'héberger et la nourrir. Certes, on sent qu'elle recherche aussi l'amour et la pauvre ne tombe pas sur des hommes qui la rende heureuse mais j'ai également eu l'impression d'avoir affaire à une sangsue, recherchant surtout les opportunités...qu'elle laisse passer une à une!

Le personnage de Lîla ne m'a absolument pas paru sympathique. Opportuniste, prétentieuse, méprisante, elle juge vite et pourtant se fait avoir facilement, semble incapable de vouloir se prendre en main, ayant une grande préférence à passer la moitié de ses journées au lit lorsqu'elle le peut et oublie les gens qui ont compté pour elle sans tarder dés qu'elle passe à autre chose.

Quand à ce fameux odorat, elle n'en fait...rien! Alors que ce don pourrait être utilisé de formidable manière, elle le traîne parfois comme un boulet, d'autres fois, en profite un peu mais...rien d'autre! De plus, cette odeur n’apparaît en réalité pas tant que ça dans ce livre, bien qu'elle en soit le fil conducteur. Elle apparaît de temps à autre, nous réserve alors un passage souvent très agréable...et très court!

Ce livre aurait pu être un beau roman à la fois sur les odeurs, sur l'art culinaire, mais également sur le choc des cultures et les difficultés d'intégration. C'était bien parti pour être le cas. J'en suis encore à me demander pourquoi l'auteur a ensuite changé aussi radicalement de chemin! 


Extrait:

"On ne réagit plus à l'odeur, seulement à la vue. Si ça continue, les hommes perdront tous leurs autres sens, ils n'en auront plus besoin. Parfum, moutarde, tout sentira pareil, on ne les distinguera que par la forme et la couleur de l'emballage."




4 commentaires:

  1. pas tentée, j'avais lu "La beauté du diable" que j'avais trouvé mal écrit et plein d'incohérences...

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  2. Moi j'avais beaucoup aimé "La beauté du diable" pais pour autant ses autres romans ne m'attirent pas plus que cela.

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  3. Tiens moi aussi, j'ai lu "La beauté du diable" et je l'ai beaucoup aimé. En ayant repéré ce livre dans ton "Lundi, que lisez vous ?", j'attendais beaucoup de ce roman, ton avis refroidit quelque peu.

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  4. Je ne connais pas "la beauté du diable" mais, ayant été déçue par "L'odeur", je ne pense pas que j'en lirai un autre du même auteur...
    Daphné

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