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samedi 24 septembre 2016

Lucie ou la vocation - Maëlle Guillaud

Par Ariane



Auteur : Maëlle Guillaud

Titre : Lucie ou la vocation

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Héloïse d’Ormesson

Nombre de pages : 208p

Date de parution : août 2016

Présentation de l’éditeur :

Lucie est amoureuse. Éperdument. Mais pour imposer celui qu’elle a choisi, elle va devoir se battre. Ne pas céder face à l’incompréhension et à la colère des siens. Malgré les humiliations quotidiennes, les renoncements et l’ascèse, elle résiste et rêve d’absolu. Un jour, pourtant, le sacrifice qu’elle a durement payé est ébranlé par la découverte d’un secret. Le doute s’immisce. S’est-elle fourvoyée ou est-elle victime d’une manipulation ?
Avec une sensibilité et une justesse infinies, Maëlle Guillaud nous entraîne dans un monde aux règles impénétrables. En posant la question de la foi et en révélant sa puissance à tout exiger, Lucie ou la vocation entre en résonance avec l’actualité.



Mon avis :

C’est sur les conseils de ma libraire que j’ai lu ce livre et je la remercie de son conseil judicieux. Elle m’avait prévenue que ce roman pouvait faire grincer des dents, j’approuve tout à fait.

Étudiante en Khâgne, Lucie s’interroge sur son avenir et ne sait quel chemin prendre. C’est par son amitié avec Mathilde une camarade de classe qu’elle va trouver la réponse à ses questions. Lucie décide de consacrer sa vie à Dieu et d’entrer au couvent provoquant l’incompréhension de sa mère et de son amie d’enfance.

Tout au long des années qu’elle passe au couvent, Lucie continue de s’interroger. Ce n’est pas de sa foi dont elle doute, mais du chemin qu’elle a choisi. A-t-elle fait le bon choix en renonçant au monde ? Mais Lucie n’est pas toujours sympathique. Il est très difficile de comprendre sa froideur vis-à-vis de sa mère ou de son amie ou son comportement avec les novices, reproduisant alors les humiliations dont elle-même a été victime.

Juliette ne se remet pas du choix de son amie, de celle qu’elle a toujours considérée comme sa sœur, son double. Elle vit le choix de Lucie comme un abandon et se sent perdue sans celle qui a toujours été à ses côtés. Chaque visite, chaque étape de la conversion de Lucie est une épreuve, une petite mort pour Juliette.

De même pour la mère de Lucie. Veuve, Lucie était le centre de son existence, sa fille chérie dont elle avait toujours été proche. Elle non plus ne parvient pas à accepter cette séparation, ne parvient à renoncer à la vie qu’elle avait imaginée pour son enfant.

J’ai trouvé les points de vue de ces trois personnages justes et touchants.

En revanche, je n’ai vraiment pas apprécié la description des jeux de pouvoirs, manipulations et mesquineries au sein du couvent. Les religieuses du couvent de Lucie sont pour beaucoup bien loin de l’image de la bonne sœur. J’y ai vraiment vu une accusation à charge contre les ordres monastiques plutôt qu’une dénonciation de dysfonctionnements occasionnels. Ou peut-être suis-je trop naïve ou trop marquée par ma scolarité en école religieuse ?

Bien sûr ce roman pose la question de la foi, jusqu’où peut-on aller pour sa foi ? Ou ses convictions ? Que peut-on accepter ? Le sacrifice d’elle-même fait par Lucie est mis en parallèle par nombre de lecteurs soit avec la manipulation sectaire soit avec l’engagement terroriste. Ce parallèle me dérange car la démarche est très différente dans l'un et l'autre cas.

Maëlle Guillaud a choisi un sujet très difficile pour son premier roman, et je l’ai trouvé plutôt bien maîtrisé malgré quelques longueurs et quelques facilités.



Extrait :

« Elle doit faire taire ses inquiétudes, et surtout ses déceptions. Rien ici ne ressemble à ce qu’elle imaginait. Elle se voyait étudier la théologie, la philosophie, prier avec ferveur, aimer profondément ses sœurs. Elle se voyait au cœur d’une élite spirituelle. Dans une délicieuse union avec le Créateur. La vérité est bien en deçà. »

http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/01/01/33098969.html

6 commentaires:

  1. Un premier roman? En effet, c'est courageux!

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    1. S'atteler à un thème si difficile et controversé, oui je suis d'accord !
      Ariane

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  2. Un livre vers lequel je ne me serais pas tournée spontanément mais qui attise désormais ma curiosité...

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    1. Je crois que sans les conseils de ma libraire je ne l'aurai pas lu non plus.
      Ariane

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  3. J'ai toujours des réticences avec les romans sur la religion, et comme certaines descriptions ne t'ont pas plu, je ne vais pas me précipiter

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    1. C'est un thème très difficile à aborder, qui laisse rarement indifférent.
      Ariane

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