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mardi 27 septembre 2016

Quatuor - Anna Enquist

Par Ariane



Auteur : Anna Enquist

Titre : Quatuor

Genre : roman

Langue d’origine : Néerlandais

Traducteur : Emmanuelle Tardif

Editeur : Actes sud

Nombre de pages : 304p

Date de parution : février 2016

Présentation de l’éditeur :

Anna Enquist nous entraîne dans un avenir proche et dans une ville qui, jamais nommée, ressemble étrangement à Amsterdam. Un quatuor amateur réunit des amis à qui la pratique musicale offre un dérivatif bienvenu à une vie professionnelle ou personnelle difficile. Caroline (violoncelle) est médecin généraliste ; Jochem (alto) est luthier ; Heleen (deuxième violon) est infirmière ; Hugo (premier violon) dirige un centre culturel qui n’en a plus que le nom…
Et puis il y a Reinier, ancien soliste virtuose auprès de qui Caroline prend toujours des leçons, vieillard vivant reclus dans la terreur du monde qui l’entoure. Tandis que la musique de Mozart, Schubert ou Dvořák est une consolation pour les quatre amis, la ville alentour est le théâtre d’une affaire criminelle qui, de prime abord, ne semble pas les concerner.
Dans l’avenir proche esquissé par Anna Enquist, la culture est un luxe inutile, l’assurance maladie un privilège, et la vieillesse une disgrâce que l’on camoufle dans des institutions aux allures pénitentiaires. Un monde inhospitalier, inquiétant, et qui pourtant nous est familier. À la beauté du motif musical, la grande romancière néerlandaise ajoute ici des éléments nouveaux dans son œuvre : une critique politique et sociale aux accents visionnaires et une intrigue digne d’un thriller.



Mon avis :

Lors d’une flânerie en librairie je suis tombée sur ce roman qui m’a attirée d’abord pour la photo d’Amsterdam (une ville que j’aimerais beaucoup visiter) et par son titre (« parfait pour le petit bac » ! me suis-je dit). Le quatrième de couverture a encore plus aiguisé mon intérêt, il n’était donc plus possible de résister.

Caroline, Heleen, Jochem et Hugo forment un quatuor amical et musical. Ils se retrouvent régulièrement pour jouer les plus belles œuvres pour quatuor à cordes du répertoire classique. A ces quatre-là s’ajoute un autre personnage, Reinier, âgé de quatre-vingts ans cet ancien violoncelliste de renom vit désormais en quasi reclus, dans la crainte d’être emmené de force dans un centre gériatrique. Car c’est ce qui attend les vieux comme lui dans le futur proche que nous décrit Anna Enquist. Les personnes âgées considérées comme improductives et inutiles sont un fardeau pour la société et en tant que tel, mises à l’écart. Plus de solidarité familiale ou de voisinage, les plus âgés sont emmenés d’office dans des centres gériatriques dont ils ne ressortent plus. De même en va-t-il pour l’art et la culture.

Les personnages du roman apparaissent comme les vestiges d’un monde disparu. Ce sont des personnages profondément humains et touchants, confus et perdus devant le monde qui s’offre à eux. Le futur poche tels qu’il apparaît dans ce roman est effrayant et peut fait penser aux prémices d’une société aseptisée et déshumanisée que l’on retrouve dans de célèbres romans.

Outre ce sujet d’actualité, l’auteur aborde des thèmes profonds et universels qui la touchent personnellement : la musique et le deuil d’un enfant. L’impossible deuil auquel Jochem et Caroline doivent faire face touche profondément le lecteur. La tristesse de ceux qui ne sont plus parents est poignante, de même que leur colère et leur sentiment de culpabilité.

Heureusement que la beauté de la musique existe pour soutenir celui qui souffre, pour accompagner celui qui est confus, pour guider celui qui est perdu. La musique comme souffle d’espoir pour l’avenir, car ceux qui entendent jouer le quatuor sont touchés. La musique révèle les êtres et rappelle que l’humain existe, elle rapproche ceux qui n’avaient rien en commun.

J’ai été enchantée par cet aspect du roman qui en représente les trois quarts. Malheureusement il y a le quart restant. Une seule question : pourquoi ? Pourquoi d’un coup ce pseudo-thriller sans intérêt qui ne s’intègre pas du tout dans le récit et dans l’histoire des personnages ? Non là vraiment je ne comprends pas du tout. C’est dommage, sans cela c’était le coup de cœur assuré. Mais la fin a fait un bide total.



Extrait :

« La musique donne une forme au chagrin, une sonorité à l’absence, tout en offrant une sorte de consolation. »


http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/01/01/33098969.htmlhttp://www.livraddict.com/forum/viewtopic.php?id=12135



5 commentaires:

  1. Dommage pour le gros bémol du dernier quart... il aurait pu me tenter ! De l'auteur j'ai lu un ou deux romans plutôt bien écrits et prenants (sans plus)

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  2. tiens, c'est comme les bonnes pièces de théâtre (les vaudevilles) : la fin est souvent ratée! Dommage!

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  3. Dommage pour la fin ! En revanche, tu me fais penser que j'ai d'autres Anna enquist en attente ...

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