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mardi 29 novembre 2016

Les corps inutiles - Delphine Bertholon

Par Ariane




Auteur : Delphine Bertholon

Titre : Les corps inutiles

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : JC Lattès

Nombre de pages : 300p

Date de parution : février 2015

Présentation de l’éditeur :

Clémence vient d’avoir quinze ans, de terminer le collège. Un nouveau cycle s’ouvre à elle, lorsqu’elle est agressée, en plein jour et en pleine rue, par un inconnu armé d’un couteau. Ce traumatisme inaugural - même si elle n’en a pas encore conscience - va contaminer toute son existence. En effet, l’adolescente réalise qu’elle perd progressivement le sens du toucher...
À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés.
Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé.
Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises.



Mon avis :

J’ai eu envie de lire ce roman dès sa sortie et les avis positifs sur les blogs ont renforcé cette envie, et pourtant je l’ai laissé attendre dans ma PAL un bon moment. J’attendais le bon moment pour l’en sortir en raison de son sujet difficile et c’est finalement à cause (ou grâce) au challenge Petit bac que je me suis décidée à le lire, alors que le moment n’était pas des plus propice. J’ai tout de même pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

Clémence a 15 ans cet été-là. Elle se rend chez une amie pour une fête, insouciante, jusqu’à la rencontre avec un homme armé d’un couteau, qui l’agresse. La violence de cette agression détruit le monde de Clémence et sa personnalité naissante. A 30 ans, Clémence est seule, incapable d’aimer et de se laisser aimer, elle vit une sexualité tordue, et n’a plus de sensations physiques depuis son agression.

J’ai été très touchée par cette jeune fille dont les sentiments ambigus reflètent bien ce que ressentent bien souvent les victimes d’agressions sexuelles. Honte, culpabilité, peur, colère. Et cette phrase monstrueuse de la bouche de son ami, le seul à qui elle ose raconter, minimisant le traumatisme en pensant bien faire, puisque après tout elle n’a pas été violée.

Clémence adulte m’a touchée également. Derrière son apparente froideur, la jeune fille blessée et effrayée est toujours présente. Elle traîne ce moment comme un boulet qui l’empêche de vivre et de s’épanouir en tant que femme. Quelques secondes l’ont condamnée à vie, la privant de ses sensations, la privant de désir, l’éloignant de sa famille, lui faisant craindre les hommes.

C’est un roman passionnant, émouvant, révoltant. Un roman qui m’a secouée et dérangée pas seulement en tant que lectrice mais aussi en tant que femme, que mère. Le sujet me faisait craindre une lecture difficile et sordide, au contraire, si l’horreur de l’agression n’est en rien minimisée, l’écriture de Delphine Bertholon est si belle, le personnage de Clémence si juste, les autres personnages si attachants, l’histoire si touchante, que l’on voit surtout cette beauté et que l’on croit à la lumière et à la vie, enfin, pour Clémence.

Ce roman m’a permis de découvrir Delphine Bertholon, dont j’entends le plus grand bien depuis longtemps. Et en effet, j’adhère totalement à son style, et me voilà donc avec un nouvel auteur à lire sur ma liste !



Extrait :

« Son corps lui faisait l’effet d’une fumée de cigarette, à la fois lourd et volatile, présent et absent, délicieux et immonde. Elle n’avait jamais ressenti cela auparavant. Ne s’était jamais posé la question de son corps, en réalité. Le corps servait à rire,  à courir, à danser. A manger, à nager, à vivre. Mais le corps maintenant avait un poids, bien différent de celui qu’affichait la balance. Le corps, une fois souillé, encombrait. »



Les avis de ClaraLaeti, Violette,

6 commentaires:

  1. C'est l'un de mes romans préférés, clairement!! C'était un coup de foudre! Depuis j'ai lu d'autres de ses romans, tous aussi plaisants! Je te les conseille ;)

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  2. J'ai aimé ce que j'ai lu de Delphine Bertholon, alors je note celui-ci qui m'avait un peu échappé.

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  3. Je n'ai pas lu ce livre là mais j'aime beaucoup Delphine Bertholon dont j'ai déjà lu plusieurs livres. sans doute celui-ci fera t-il parti de mes prochaines lectures surtout devant ton avis si positif!
    Daphné

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    1. Je me souviens que tu m'avais parlé d'elle, je te conseille vraiment celui-ci.
      Ariane

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