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vendredi 30 décembre 2016

La fille de l'hiver - Eowyn Ivey

Par Daphné














uteur : Eowyn Ivey
Titre : La fille de l'hiver
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (Etats Unis)
Traucteur : Isabelle Chapman
Editeur : 10/18
Nombre de pages : 448
Date de parution : 2012


Résumé de l'éditeur :


Pour oublier la mort de leur bébé, Mabel et Jack s'exilent en Alaska. Mais sur ces terres sauvages, le couple s'enferme dans sa douleur. Jusqu'à ce soir d'hiver où il sculpte un bonhomme de neige : une petite fille apparaît près de leur cabane, talonnée par un renard roux. Hallucination, miracle ? Et si cette enfant farouche était la clé d'un bonheur qu'ils n'attendaient plus ? 

Premier roman éblouissant, au réalisme poétique et à l'écriture élégante, La fille de l'hiver est un conte intemporel, hanté par le désir et le merveilleux. Ensorcelant. 



Mon avis :

Selon un conte russe, un couple en mal d'enfant crée un jour une petite fille de neige qui s'anime et prend vie. C'est ce conte qui a donné naissance à La fille de l'hiver. Comme le couple du conte russe, Jack et Mabel n'ont jamais pu avoir d'enfant, leur unique bébé étant né sans vie. Leur existence ravagée par ce drame, le couple décide de s'isoler et de s'exiler en Alaska. Murés dans leur chagrin, incapables de communiquer l'un avec l'autre, ils survivent tant bien que mal à l'hiver glacial de l'Alaska. Jusqu'au soir où ils sculptent une petite fille dans la neige...

Ce livres aux allures de conte a quelque chose de particulièrement envoûtant. Tout au long de l'histoire, à l'image de Jack et Mabel, on s’interroge sur ce que l'on lit. Faïna, la petite fille qui redonne goût à la vie au couple est elle bien réelle? Est elle un personnage de conte, le résultat de la fameuse fièvre noire ou une enfant comme les autres? Nous voguons entre rêve et réalité pendant plus de 400 pages. Sans doute est au lecteur de se faire une idée du fin mot de l'histoire.

L'auteur nous entraîne ici dans un paysage enneigé et glacial avec une écriture poétique et visuelle . il me semblait presque, au cours de cette lecture,  entendre la neige crisser sous les pas des personnages et sentir sur ma peau le froid des flocons ou la chaleur d'un feu de bois. 
Outre ces belles descriptions, l'auteur parvient à nous faire ressentir la douleur mais aussi l'émerveillement des personnages, leur solitude, leur amour. 

Douceur et rudesse se mêlent ici avec une grande réussite. Rudesse de la nature et de l'hiver, de la vie des pionniers d'Alaska. Rudesse de l'histoire de Jack et Mabel et de leur désespoir. Douceur également. Douceur d'un regard d'enfant. Douceur de l'amour et de l'amitié. Douceur de l'espoir et de la neige qui pourtant peut être si rude...

Ce livre est teinté de mélancolie et de désolation mais également d'espoir et de féerie. il en résulte une histoire émouvante et sincère, oscillant avec beaucoup de charme entre rêve et réalité. Une belle découverte! 


Extrait :


"Mais on n'a pas besoin de comprendre les miracles pour y croire, au contraire, songeait Mabel. Pour avoir la foi, il fallait cesser de chercher des explications et se contenter de tenir la petite chose au creux de votre main, le temps qu'elle se change en eau et vous glisse entre les doigts."

jeudi 29 décembre 2016

J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian

Par Ariane



Auteur : Boris Vian (sous le pseudonyme de Vernon Sullivan)
Titre : J’irai cracher sur vos tombes
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : le livre de poche
Nombre de pages : 224p
Date de parution : ère parution 1946

Présentation de l’éditeur :
Si vous le lisez avec l’espoir de trouver dans J’irai cracher sur vos tombes quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez drôlement être déçu.
Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l’y trouverez. Il n’y a pas beaucoup d’écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : «Tiens, c’est du Vian !» Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puisse en dire autant. Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce que, en les lisant, on les entend parler. Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c’est vraiment être avec eux. Ils ne truquent pas, ils ne se déguisent pas. Ils sont tout entiers dans ce qu’ils écrivent. Ça ne se pardonne pas, ça. Vian a été condamné. Flaubert a été condamné…

Mon avis :
Il est des auteurs considérés comme mythiques, incontournables, intemporels. Pour beaucoup de lecteurs, Boris Vian, fait partie de ces écrivains. De Boris Vian je gardais surtout le souvenir d’un style poétique et d’un humour cynique, mais ce roman est très loin de ce que j’avais pu lire auparavant.  
Dans une petite ville du sud des Etats-Unis débarque un jour Lee Anderson qui vient prendre la gérance de la librairie. Mais Lee n’est pas tout à fait ce qu’il prétend, car malgré sa peau claire et ses cheveux blonds, il est métis ce qui lui vaudrait un accueil nettement moins agréable de la part des habitants de Buckton. Le jeune frère de Lee a été lynché après être tombé amoureux d’une jeune fille blanche, et il est bien décidé à venger ce crime.
Que ce roman ait fait scandale à sa sortie je le comprends aisément. Au départ le narrateur est presque sympathique, on comprend sa colère et sa soif de justice. Devenu ami avec des jeunes de la ville, le climat est insouciant. L’heure est à la fête et à une sexualité débridée. Mais très vite, le roman prend un tour bien plus sombre et pesant. Lee cherche à exercer une vengeance implacable et emblématique, il est poussé par la haine de l’autre plus que par l’amour pour son frère disparu. Les scènes de sexe sont de plus en plus dérangeantes et deviennent insoutenables, comme lorsque Lee viole une jeune fille soûle avec l’aide d’une autre jeune fille ou quand avec un ami il se rend dans un bordel où il viole une jeune prostituée d’une dizaine d’années.
C’est sous le pseudonyme de Vernon Sullivan que Boris Vian a publié ce roman. Et si dans mes précédentes lectures de Vian j’avais trouvé un style plutôt poétique et littéraire, l’écriture de l’écrivain est très différente sous son pseudonyme. L’écriture ici se fait aussi crue et violente que l’histoire qu’elle raconte.
La présentation de l’éditeur parle de la petite musique de Vian, mais je suis assez difficile en matière de musique et celle de Vian ne me séduit pas particulièrement. 

Extrait :
« Il fallait que j'aie le temps de leur dire pourquoi, il fallait qu'elles se voient dans mes pattes, qu'elles se rendent compte de ce qui les attendait. »

http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/01/01/33098969.html

mardi 27 décembre 2016

Les chaussures italiennes - Henning Mankell

Par Ariane



Auteur : Henning Mankell
Titre : Les chaussures italiennes
Genre : roman
Langue d’origine : suédois
Traducteur : Anna Gibson
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 352p
Date de parution : octobre 2009

Présentation de l’éditeur :
A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.
Le temps de deux solstices d’hiver et d’un superbe solstice d’été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l’amour et la rédemption.

Mon avis :
J’ai entamé ce roman très enthousiaste car il m’avait été recommandé par plusieurs personnes dont je partage en général l’avis. Malheureusement pour moi, ça n’a pas pris. Je trouve toujours délicat d’être à contre-courant de l’avis général, à chaque fois je me demande si je suis passé à côté de quelque chose.
Fredrik, ancien chirurgien d’une soixantaine d’années, vit seul sur une île isolée en compagnie d’une chienne et d’une chatte. Il s’y est installé une douzaine d’années auparavant après avoir commis une erreur médicale dont l’on découvrira un peu plus tard la nature. Sans famille et sans amis, seul un  facteur hypocondriaque trouble sa solitude plusieurs fois par semaine, jusqu’au jour où débarque Harriet son ancien amour de jeunesse qu’il a abandonnée. Malade, elle lui demande de réaliser une promesse qu’il lui a fait trente ans auparavant et de l’emmener au bord d’un lac. Cette expédition va totalement bouleverser la vie de Fredrik.
Ce qui a bloqué pour moi ce sont surtout les personnages. Fredrik tout d’abord. Narrateur de l’histoire, je l’ai trouvé franchement antipathique. C’est un homme très égoïste, qui ne semble pas se remettre en question ou éprouver de remords que ce soit pour son comportement avec Harriet ou son erreur médicale. Non il ne voit ces évènements qu’à travers les conséquences qu’ils ont eues sur lui. Il est froid et manque d’empathie, et il n’a ni l’humour ni l’intelligence qui pourraient contrebalancer ses défauts.
Les autres personnages ne sont pas plus sympathiques, si bien que je ne me suis attachée à aucun d’entre eux. Ils sont pour la plupart complètement farfelus, et j’ai souvent du mal avec ce type de personnages, qui ne me semblent jamais réels. Ils manquent de profondeur à mes yeux, seule leur originalité venant les caractériser.
Je n’ai pas non plus été séduite par l’écriture. Là encore, je n’ai pas trouvé la profondeur qui aurait pu me séduire.
Dommage, je regrette de ne pas avoir aimé ce roman qui a su séduire tant de lecteurs.

Extrait :
« La vie, au fond, c’est quelque chose de sérieux. Il y a un enjeu, je ne sais pas lequel, mais il faut tout de même croire qu’il existe, et que le sens caché se trouve un cran au-dessus des chèques-cadeaux et des tickets de grattage. »

http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/01/01/33098969.html
 

dimanche 25 décembre 2016