Pages

mardi 2 mai 2017

Le monde à l'endroit - Ron Rash

Par Ariane



Auteur : Ron Rash

Titre : Le monde à l’endroit

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (américain)

Editeur : Seuil

Nombre de pages : 288p

Date de parution : août 2012

Présentation de l’éditeur :

Travis Shelton, 17 ans, découvre un champ de cannabis en allant pêcher la truite au pied de Divide Mountain, dans les Appalaches. C'est un jeu d'enfant d'embarquer quelques plants sur son pick-up. Trois récoltes scélérates plus tard, Travis est surpris par le propriétaire, Toomey, qui lui sectionne le tendon d'Achille, histoire de lui donner une leçon.

Mais ce ne sera pas la seule de cet été là : en conflit ouvert avec son père, cultivateur de tabac intransigeant, Travis trouve refuge dans le mobile home de Leonard, un prof déchu devenu dealer. L'occasion pour lui de découvrir les lourds secrets qui pèsent sur la communauté de Shelton Laurel depuis un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession. Confronté aux ombres troubles du passé, Travis devra également affronter les épreuves du présent.

Le père, Toomey, Leonard, trois figures qui incarnent chacune une forme d'autorité masculine, vont tragiquement façonner son passage à l'âge d'homme.



Mon avis :

Lorsque le jeune Travis tombe par hasard sur un champ de marijuana, il croit son jour de chance arrivé. Sans hésitation, il vole quelques plants qu’il revend à Leonard, un ancien professeur devenu dealeur. Lorsqu’il retourne pour la troisième fois  sur la plantation clandestine, il se trouve nez à nez avec les Toomey père et fils. Mutilé par le père et humilié une fois de plus par le sien, Travis trouve refuge chez Leonard. Conseillé et guidé par Leonard, Travis va se remettre aux études pour obtenir un diplôme et peut-être avoir la chance de quitter cette bourgade sans avenir. Dans le même temps, il découvre avec fascination l’histoire de sa famille, dont plusieurs membres dont un jeune garçon ont été exécutés lors de la guerre de Sécession.
Un adolescent en rupture et un dealeur dans un coin paumé des Appalaches, deux personnages que l’on penserait a priori perdus. Et pourtant, de leur rencontre va naître le meilleur. Confronté à une version plus jeune de lui-même, Leonard qui a été renvoyé de son poste d’enseignant pour une injustice et s’est ensuite laissé glisser dans la voie de la revente de drogues et d’alcool, entreprend de reprendre sa vie en mains. Et Travis, encouragé par Leonard, qui fait office d’enseignant autant que de figure paternelle, se prend à envisager la possibilité d’un avenir et travaille d’arrache-pied pour y parvenir.

Quelle belle rencontre que celle de ces deux êtres perdus et malheureux ! C’est autant un récit initiatique que l’histoire d’une rédemption.

Les personnages sont l’un des atouts majeurs de ce roman. Des personnages qui ne sont jamais tout à fait ce qu’on attend d’eux, que ce soit le vieux Toomey, brute épaisse et sans scrupules, mais capable d’émouvoir une foule aux larmes lorsqu’il chante et ayant l’esprit bien plus aiguisé qu’il n’y paraît ; ou Leonard, dealeur installé dans un mobile home défraîchi au cœur de la forêt, bourré à craquer de livres.  

Chaque personnage trouve sa place dans ce roman, y compris les personnages secondaires comme Shank et Wesley, les amis de Travis. Contrairement à celui-ci, ils n’ont ni l’envie ni les capacités d’envisager un autre avenir. Ils incarnent ce que pourrait être la vie de Travis. Avant de finir comme son père, désabusé et aigri.

Comme toujours chez Ron Rash, la nature ne sert pas uniquement de décor au récit. Elle est partie prenante de l’histoire. Les hommes vivent au rythme des saisons et vivent de la terre. Mais la nature est marquée elle aussi par les hommes et leur histoire. Comme les lieux qui virent le massacre d’une douzaine d’hommes lors de la guerre de Sécession. Dans ce coin des Appalaches, on naît et on reste sa vie entière au même endroit, aussi les victimes, les témoins et les bourreaux sont-ils tous intimement liés aux personnages contemporains.

Avant de lire Ron Rash pour la première fois, j’avais été attirée par des critiques le comparant à John Steinbeck, un auteur que j’affectionne particulièrement. Et incontestablement, il y a des points communs entre ces deux auteurs.

C’était le dernier des romans de Ron Rash parus en français qu’il me restait à lire. Et c’est peut-être mon préféré. J’attends avec impatience l’arrivée d’un prochain roman !



Extrait :

"Tu sais qu'un lieu est hanté quand il te paraît plus réel que toi"

L'avis de Daphné

D'autres avis chez Clara, Jostein, Eva, Keisha, Mimi, Aifelle, Kathel,

10 commentaires:

  1. Oui, vivement le prochaine roman de Ron ! ;-)

    RépondreSupprimer
  2. Auteur que je n'ai toujours pas eu le temps de découvrir.

    RépondreSupprimer
  3. Je te le conseille, ses romans m'ont vraiment passionnée.

    RépondreSupprimer
  4. J'ai compris que ses romans, un peu trop lents à mon goût, ne sont pas pour moi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah oui ?C'est justement une des choses que j'apprécie particulièrement.

      Supprimer
  5. J'apprécie beaucoup Ron Rash ; j'en ai deux en retard ..

    RépondreSupprimer
  6. Ses nouvelles sont bien aussi (si tu ne les a pas encore lues)

    RépondreSupprimer