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samedi 23 septembre 2017

Cris - Laurent Gaudé

Par Ariane



Auteur : Laurent Gaudé

Titre : Cris

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Actes sud Babel

Nombre de pages : 128p

Date de parution : janvier 2008

Présentation de l’éditeur :

Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M’Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d’où ils s’élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l’insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore retentit l’horrible cri de ce soldat fou qu’ils imaginent perdu entre les deux lignes du front : "l’homme-cochon". A l’arrière, Jules, le permissionnaire, s’éloigne vers la vie normale, mais les voix des compagnons d’armes le poursuivent avec acharnement. Elles s’élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité, prenant en charge collectivement une narration incantatoire, qui nous plonge, nous aussi, dans l’immédiate instantanéité des combats, avec une densité sonore et une véracité saisissantes.



Mon avis :

Laurent Gaudé est l’un de mes chouchous. Un auteur dont chaque lecture m’a touchée, séduite, conquise. Ce fut une nouvelle fois le cas avec ce roman.

Dans l’enfer des tranchées, les voix des hommes s’entremêlent. On passe de l’un à l’autre dans de courts monologues intérieurs. Ce roman porte bien son titre. C’est un cri de terreur, d’horreur, de souffrance, de rage. C’est le chaos, l’enfer dans un paysage terrifiant, ravagé, la cacophonie des obus et de la mort venant seule troubler un silence assourdissant. Tout espoir a disparu, ne restent que la souffrance, la peur, la folie et la mort.

Qu’ils sont touchants ces hommes. De celui qui court tel un héros face au danger à celui qui a perdu l’esprit, celui qui même éloigné du champ de bataille ne peut revenir à la vie à celui qui blessé entre les lignes attend l’avancée de son camp. Parmi eux se trouve Ripoll, qui deviendra plus tard « le colonel Barbaque » de la nouvelle éponyme du recueil Dans la nuit Mozambique.

J’ai eu plaisir à retrouver l’écriture si caractéristique de Gaudé. Ces phrases rythmées, musicales, poétiques.

C’est un beau roman, que dire de plus ?



Extrait :

« Ils se rapprochent. Ils ne tarderont pas à être sur nous. Je regarde tous ces hommes qui se ruent sur nous. Ils courent, la baïonnette au fusil, ils crient pour se donner du courage. Je ne pensais pas qu'autant d'hommes pouvaient vouloir ma mort. »


« Il était immobile et silencieux. Le regard vide. Il ne dira plus un mot. Plus jamais. Je le sens. Une vie de silence. A rester des heures entières assis sur son lit. Secoué de tics. Pleurant parfois. Il ne saura plus dormir. Ses lèvres trembleront jusqu'à sa mort. Comme s'il prolongeait, en son esprit, le dialogue animal avec l'homme des tranchées »


« Corps à corps pour la vie. J'étais une bête et je ne me souviens plus. J'étais une bête et je n'oublierai jamais. »

L'avis de Mimi

6 commentaires:

  1. je pourrais presque dire tout le contraire : j'ai toujours eu du mal avec le style Gaudé mais peut-être n'ai-je pas assez persévéré!

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    1. C'est vrai que le style est très particulier, on accroche ou pas.

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  2. Toujours pas lu cet auteur. Il faudrait que j'en essaie au moins un pour voir si le style me convient.

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    1. Comme je le disais à Violette, le style est très particulier, je comprends que l'on puisse ne pas aimer.

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  3. J'aime aussi cet auteur, même si j'ai connu quelques déceptions. Je n'ai pas lu celui ci

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