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lundi 4 décembre 2017

Dans la forêt - Jean Hegland

Par Daphné 















Auteur : Jean Hugland
Titre : Dans la forêt
Genre : roman
Langue d’origine : anglais

Traducteur : Josette Chicheportiche
Editeur : Gallmeister

Nombre de pages :301
date d'édition : 2017


Résumé de l'éditeur :

Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.

Mon avis :

Cela fait quelques semaines que ce livre me faisait de l’œil lors de mes passages à la bibliothèque. Allez savoir pourquoi, je l'ai eu en main plusieurs fois avant de le reposer sur son étagère et de me tourner vers d'autres romans et ne l'ai finalement emprunté que la semaine dernière... pour le dévorer avec tant d'intensité que, si j'avais su, il est certain que je l'aurais lu avant!  

Vous l'avez donc compris, ce livre est un coup de cœur! Un coup de cœur pour plusieurs raisons :

Je l'ai aimé pour son écriture, si vivante, si imagée qu'il me semblait, au fil des pages, sentir, de même que les personnages, l'odeur de la forêt, de la fumée ou de l'essence, entendre le son du métronome, ressentir des ampoules sur mes mains , la fourrure d'une ourse contre moi ou le goût des fruits séchés. 

Je l'ai aimé pour ses personnages si attachants : Nell et son goût prononcé pour la lecture et les études, protectrice de la famille qui lui reste, inquiète et économe, et Eva, et sa passion de la danse, si légère et inconsciente, puis d'un seul coup, si fragile. Le lien qui existe entre les deux sœurs, parfois si ambivalent, oscillant entre amour et haine, solidarité et envie de penser uniquement à soi, donne une véritable force à ce livre.

Je l'ai aimé pour cette phrase "Ta vie t'appartient" qui jalonne le livre au fil des pages.

Je l'ai aimé pour son histoire, l'histoire de la fin de notre civilisation. Dans une société de surconsommation, l'essence et l’électricité viennent soudain à manquer puis à disparaître tout à fait. Nulle explication n'est réellement donnée à cela si ce n'est des années d'avertissements auxquels personne n'a été attentif, de guerres, de crises économiques et de catastrophes écologiques. La société de consommation n'existe plus, les maladies font des ravages et les gens fuient ou se terrent chez eux. Nell et Eva ont toujours vécues un peu à l'écart du monde, dans une forêt avec leurs parents. Après le décès de ceux-ci, seules dans la forêt, elles doivent désormais se débrouiller pour survivre et prendre soin l'une de l'autre, redécouvrir la nature et recommencer, quelque part, pas à pas, l'histoire de l'humanité. Comme le dit si bien Eva, l'homme n'a pas toujours vécu ainsi polluant et sur-consommant : cela ne fait même pas si longtemps que ce mode de vie s'est installé : comment a t-il pu alors en devenir si dépendant? Un retour en arrière est-il possible? Et à quel prix? Faut il finalement parler de retour en arrière ou de recommencement? 

Tout m'a semblé beau dans ce livre : son écriture, ses descriptions,ses personnages, son histoire, la manière dont il nous amène à la réflexion sur le genre humain... un très beau livre, un coup de cœur! 

Extrait :

"Je n’ai jamais vraiment su comment nous consommions. C’est comme si nous ne sommes tous qu’un ventre affamé, comme si l’être humain n’est qu’un paquet de besoins qui épuisent le monde. Pas étonnant qu’il y ait des guerres, que la terre et l’eau soient polluées. Pas étonnant que l’économie se soit effondrée."





15 commentaires:

  1. Je l'ai lu avec beaucoup de plaisir et le livre a de grandes qualités mais je n'ai pas aimé la conclusion. Je ne suis pas d'accord avec cette idée du retour à la nature jugé "bonne" par rapport à la civilisation et au progrès qui seraient "mauvais". Ce retour à la nature quand les jeunes femmes mettent le feu à la maison pour retourner à la vie primitive, et vivre dans la souche d'arbre me gêne.
    Il y a eu une discussion dans mon blog quand j'ai publié mon billet. Parfois, j'ai l'impression d'être la seule à être dérangé par cette négation du progrès et de la science. Si la surconsommation et la pollution existent, ce n'est pas le progrès qui est en cause. C'est parce que nous en faisons un mauvais usage. Ceci dit j'aime qu'un roman entraîne une discussion.

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    1. J'au été surprise par la fin qui n'est pas du tout celle à laquelle je m'attendais mais cela ne m'a pas dérangé. Je n'ai pas eu l'impression que l'idée de l'auteur était d'opposer la "bonne" nature et la "mauvaise" civilisation" mais plutôt une proposition à redécouvrir la nature, à se tourner vers davantage de simplicité. Comme tu le dit, je ne pense pas que le progrès soit mauvais : il est vrai que la fin peut vouloir dire entraîner la mort des deux héroïnes et surtout du bébé mais je l'ai plutôt pris comme le fait de tout vouloir recommencer à zéro pour inventer, peut-être, une nouvelle progression de l'humanité. Ne pas nier le progrès mais le réinventer. Je suis tout à fait d'accorde quand tu dis que le progrès n'est pas mauvais mais que nous en faisons mauvais usage.
      Daphné

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  2. Réponses
    1. J'avais complètement laissé passer ton billet sur ce livre, je suis sûre que si j'avais lu ton avis, j'aurais commencé cette lecture bien plus tôt!
      Daphné

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  3. Qu'est-ce que j'ai aimé ce roman.

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  4. J'avais aussi apprécié ma lecture, même si j'avais été moins touchée que par "La route" de McCarty (écrit pourtant bien après, mais lu avant).
    En rapport avec le commentaire de claudialucia, je me rappelle avoir pensé que si là le retour à la nature nous est présenté comme salvateur, il est également très dangereux. Ce n'est donc pas un progrès que de retourner dans les bois, c'est plus un choix qui s'impose pour survivre justement parce que les Hommes ont fait mauvais usage des progrès de la science. Mais c'est vrai que cet aspect est assez peu développé, l'auteur se contentant de tirer sur le mystique. Comme dans tout le roman, où elle n'explique rien d'ailleurs.

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    1. Je n'ai pas lu "la route" mais je le note! Je pense que l'auteur joue justement sur le fait de ne pas expliquer, de rester dans le flou. Comme je le disais plus haut en répondant à claudialucia, le choix de tout abandonner pour s'abandonner à la forêt me semble davantage un recommencement qu'une négation de la science.
      Daphné

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  5. Un de mes coups de coeur de cette année.

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  6. Je me suis ennuyé à mourir avec ce roman. Et je trouve génial qu'il suscite tant d'avis si différents ;)

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    1. Oups, erreur ! J'ai confondu avec "Une histoire des loups", qui se passe aussi dans la forêt et est publié par le même éditeur.
      J'avais beaucoup "Dans la forêt", sauf la fin qui m'a semblé un peu trop excessive.

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    2. Je n'ai pas lu "une histoire de loup "mais tu n'as pas l'air enthousiaste! La fin de "dans la forêt" m'a surprise, je en m'attendais pas à cela, mais je ne l'ai pas trouvé dérangeante.
      Daphné

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  7. Ce fut un coup de coeur pour moi aussi. La force de ces deux jeunes femmes, capables de vivre de peu et de se reconstruire de zéro m'a émerveillée.

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    1. Oui, j'ai aussi trouvé qu'elles formaient un duo de personnages absolument magnifique!
      Daphné

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