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vendredi 6 avril 2018

Une forêt d'arbres creux - Antoine Choplin

Par Daphné




















Auteur : Antoine Choplin
Titre : Une forêt d'arbres creux
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : la fosse aux ours

Résumé de l'éditeur :

Terezin, République Tchèque, décembre 1941.
Bedrich arrive dans la ville-ghetto avec femme et enfant. Il intègre le bureau des dessins.
Il faut essayer de trouver chaque matin un peu de satisfaction en attrapant un crayon, jouir de la lumière sur sa table à dessin, pour enfin s'échapper du dortoir étouffant, oublier la faim, la fatigue et l'angoisse.
Chaque jour se succèdent commandes obligatoires, plans, aménagements de bâtiments.
Chaque nuit, le groupe se retrouve, crayon en main, mais en cachette cette fois. Il s'agit de représenter la réalité de Terezin sans consigne d'aucune sorte.
Et alors surgissent sur les feuilles visages hallucinés, caricatures. Tout est capté et mémorisé la nuit puis dissimulé précieusement derrière cette latte de bois du bureau des dessins. 


Mon avis :

Antoine Choplin est un auteur que j'apprécie réellement. Ces livres se lisent très rapidement et possèdent cependant une grande intensité. Celui-ci ne fait pas exception à la règle.

En 1941, Bedrich est emprisonné avec sa femme et son fils dans le ghetto de Terezin en république Tchèque. Dessinateur, il est contraint le jour de dessiner les plans de crématorium ou de camps de travail mais la nuit, lui et les autres dessinateurs se retrouvent, dessinant tout ce qu'on voudrait leur faire taire, la souffrance et la faim, la violence et la maladie mais aussi, parfois,  un rayon de soleil ou de poésie. 

Le crayon de Bedrich est porteur de mort le jour mais d'espoir la nuit car l'espoir perdure dans le ghetto et il se dessine. Ici, la rébellion passe par l'art. Art porteur de terreur, art dénonciateur, art capable aussi de déceler la moindre lueur d'espoir ou de beauté. comme Lina dans Ceux qu'ils n'ont pas pu nous prendre, livre que j'ai découvert il y a peu, Bedrich se sert de son crayon pour témoigner mais aussi pour apprendre à son fils que la bonté existe malgré la haine et la violence.

C'est avec une grande délicatesse qu’Antoine Choplin nous d'un endroit pourtant atroce et de ce que les gens qui y étaient enfermés ont vécu. Comme dans chacun de ses livres, il donne voix à des gens humbles avec une grande humanité et fait preuve de pudeur et de poésie. 

Un livre et un auteur à ne pas manquer.


Extrait :

"Dans ce parcours doux et débridé du crayon sur la feuille matinale, et par ce regard tendre épousant le trait à la suite de la main à l’œuvre, il y a comme un contentement pour Bedrich, et c'est peu dire. Une joie presque, secrète et immobile, surplombant les parois du ghetto, réduisant à néant, le temps d'une seconde, les tragédies. Tiens, comme ce soleil de maintenant peut-être, touchant au front ; que l'on sait pourtant partagé par les autres et qui ne saurait donc, aussi bien que le trait du crayon, nous en tenir a l'écart."

10 commentaires:

  1. J'ai lu un document sur ce lieu, on y parlait des dessinateurs, justement.

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    1. Oui. Les livres de Choplin ne se laissent pas facilement oublié.
      Daphné

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  3. Une lecture marquante, parmi mes favoris avec " Le héron de Guernica "

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    1. Je n'ai pas encore lu "le héron de Guernica" mais je le ferai bientôt.
      Daphné

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  4. Un très bon roman, même si mon préféré reste "La nuit tombée". J'ai fait une balade littéraire avec l'auteur l'an dernier, c'était super.

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    1. Mon préféré est aussi la nuit tombée qui est un grand coup de cœur pour moi.
      Daphné

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  5. La nuit tombée reste mon préféré mais aucun roman de cet auteur ne m'a déçu.

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    1. La nuit tombée est aussi mon préféré et comme toi, je n'ai jamais été déçue par aucun es livres de Choplin.
      Daphné

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