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mardi 5 novembre 2019

L'étreinte de glace - Jacques Finné

Par Ariane


Auteur : Anthologie

Titre : L’étreinte de glace

Genre : nouvelles

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Françoise Adelstain

Editeur : éditions Corti

Nombre de pages : 296p

Date de parution : janvier 2019

Présentation de l’éditeur :
La période dite victorienne correspond à l’apogée de la Ghost story au Royaume-Uni, comme aux États-Unis. Jacques Finné dans le prolongement du choix opéré dans Les Fantômes des Victoriennes, que nous rééditons simultanément, a retenu huit récits qui montreront, une fois encore, que durant le règne de Victoria les femmes écrivains n’avaient rien à envier à leurs homologues masculins.
Les auteures retenues ont été plus ou moins célèbres, Gertrude Atherton, La femme et la Mort, (56 livres publiés), Gertrude Bacon, La grotte, (première en de nombreux domaines), Mrs. Alfred (Louisa) Baldwin, Sérénade muette, (dont les « aurait pu » jalonnent la vie), Mary Elizabeth Braddon, L’étreinte de glace, (romancière à succès, auteure de 90 romans et 150 nouvelles), Amelia B. Edwards, Une nuit dans la Forêt noire, (touche à tout de génie), Edith Nesbit, Le pavillon, (pionnière de la littérature pour enfants, où on la cantonne toujours), Margaret Oliphant, Le portrait, (pilier du Blackwood magazine et romancière reconnue), Mrs. Henry (Ellen) Wood, Dormir… peut-être rêver… (l’une des auteures les plus vendues et traduites de sa génération : cinq millions d’exemplaires).
Si un bon nombre d’entre elles ont été très célèbres ou populaires, saluées par leurs confrères (Wilkie Collins, Henry James et bien d’autres) toutes mériteraient d’être tirées de l’oubli où elles sont tombées, et tout particulièrement Margaret Oliphant qui dans Le portrait retrouve la grâce dont La fenêtre de la bibliothèque témoignait déjà.



Mon avis :

Il y a quelques mois, je lisais La maison des oubliés de Peter James, une histoire de fantômes sans aucun intérêt. Il y a tellement de bonnes histoires de fantômes en littérature, me disais-je, quel dommage d’avoir perdu du temps avec celle-là ! Ce recueil en rassemble quelques unes.

Jacques Finné réunit ici sept textes, écrits par des femmes écrivains entre 1860 et 1915. Sept femmes, autrices à succès à leur époque, mais désormais pour la plupart tombées dans un relatif oubli. Classées par ordre chronologiques, certaines très courtes (moins de 10 pages), d’autres plus longues, ces nouvelles sont aussi très diverses de par leur façon de traiter le sujet du surnaturel, tantôt classiques, tantôt originales.

Dans L’étreinte de glace, un jeune peintre est hanté par la fiancée qu’il a abandonnée ou peut-être par sa propre culpabilité ? Dormir… peut-être rêver… nous raconte l’histoire d’une chambre dans laquelle personne ne trouve le sommeil. Le portrait est celui d’une femme décédée en couches, que son fils devenu adulte découvre. La quatrième nouvelle du recueil nous raconte une singulière Nuit dans la forêt noire. Au chevet de son mari agonisant, une femme attend la mort dans La femme et la mort. Dans Sérénade muette, une jeune médecin est envoyé au chevet d’un lord  en fin de vie et s’y trouve confronté d’une manière inattendue à la mort. Un marin raconte dans La grotte sa rencontre avec Méduse. Dernière nouvelle du recueil, Le pavillon est une histoire de rivalité amoureuse qui bascule dans l’irrationnel.

J’ai beaucoup apprécié la lecture de ces textes, tous savamment construits, distillant une ambiance étrange mas sans jamais apporter de réponse claire sur les événements étranges qu’ils relatent. S’agit-il de fantômes ou d’autres entités surnaturelles ? Ou bien l’explication est-elle plus prosaïque (folie, crime, culpabilité…) ? Le doute est là et ajoute au sentiment trouble né de la lecture. Brillant.

Jacques Finné a semble-t-il consacré deux autres anthologies à ce thème, il va falloir en suggérer l’achat à la bibliothèque. En attendant, Peter James a encore du chemin avant d’en arriver à ce niveau !

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