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mardi 18 février 2020

L'étrange disparition d'Esme Lennox - Maggie O'Farrell

Par Ariane


Auteur : Maggie O’Farrell

Titre : L’étrange disparition d’Esme Lennox

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Michèle Valencia

Editeur : Belfond

Nombre de pages : 240p

Date de parution : mars 2008

Mon avis :

Après l’excellente lecture de I am, I am, I am, j’avais hâte de retrouver Maggie O’Farrell. J’ai choisi ce titre, déjà note sur ma liste de souhaits depuis longtemps et particulièrement recommandé par les lecteurs.

Iris, la trentaine active, gère une boutique de vêtements d’occasion. Elle tombe des nues lorsqu’elle reçoit un appel d’un asile, lui apprenant qu’elle est la plus proche parente d’une de leur patiente, Euphemia Lennox. Iris n’a jamais entendu de cette dame qui s’avère être la jeune sœur de sa grand-mère, soit disant fille unique. A cause de la fermeture de l’asile, Iris doit donc prendre en charge Euphemia, ou plutôt Esme, enfermée depuis plus de soixante ans.

Ce roman navigue entre trois personnages et plusieurs époques. Iris est une jeune femme moderne au fort tempérament, qui vit sans passion une relation avec un homme marié, mais a une relation ambiguë avec son frère adoptif. Katleen, ou Kitty, grand-mère d’Iris et sœur d’Esme est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ses pensées sont hachées, sautant d’un souvenir à un autre sans lien apparent, livrant des bribes d’informations sur ce qui a poussé à l’enfermement d’Esme.

Esme est bien sûr le personnage central de l’histoire. Il y a l’Esme actuelle, qui rencontre Iris et sort enfin de l’asile après toute une vie d’enfermement. Elle se perd dans ses souvenirs et avec elle, nous remontons le temps. Nous voici en Inde dans les années 20, face à une petite fille espiègle et curieuse, adorant sa grande sœur et son petit frère. Il y a le drame de la mort de ce petit garçon, le chagrin nié de la petite fille devant celui de la mère et le silence qu’elle refuse, ne voulant pas oublier. Il y a l’arrivée en Ecosse, ce pays qui est soi-disant le sien mais qu’elle ne connaît pas. Il y a cette jeune fille, éprise de liberté, qui souhaite étudier et travailler plutôt que se chercher un mari. Puis, il y a l’asile.

C’est un roman qui se lit très facilement et agréablement, l’histoire et les personnages sont bien construits. Sur le thème éculé des secrets de famille, Magie O’Farrell nous parle de la place des femmes dans la société et de l’incroyable facilité avec laquelle une femme pouvait être enfermée. Esme ne rentre pas dans le cadre de la bonne société, elle ne se plie pas au destin qu’on veut lui imposer, cela lui vaudra d’être rejetée.

Pourtant, je reste un peu sur ma faim. Tout d’abord, le secret et la révélation finale, je les ai vus venir à des kilomètres. Mais bon, ça ne m’a pas vraiment dérangée. Ce qui m’a dérangée, c’est qu’autant sur la forme que sur le fond, j’ai trouvé que ça manquait considérablement d’originalité. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux romans de Kate Morton, une autrice australienne dont j’ai lu plusieurs romans. Romans dans lesquels on trouve toujours les éléments suivants : une jeune femme (séduisante mais pas trop, indépendante et dotée d’un fort caractère, dans relation de couple peu satisfaisante mais qui rencontre ou connaît déjà un homme qui lui convient mieux) ; une femme âgée de sa famille( que l’on découvre dans des flashbacks, jeune, séduisante, intelligente et indépendante) ; des secrets de famille ; des flashbacks à répétition ; une grande maison de famille bourgeoise ;… Bref, les mêmes ingrédients que dans ce roman de Maggie O’Farrell et même s’il n’y a aucun rapport entre les deux autrices, cette ressemblance m’a troublée.

C’est tout de même une bonne lecture et je pense que je relirai rapidement Maggie O’Farrell.



Extrait :

« Son comportement ne paraît pas tout à fait normal, songe Iris. Sans aller jusqu'à imaginer qu'elle a été enfermée la plus grande partie de sa vie, on sent que quelque chose- une certaine naïveté, un manque d'inhibition, peut-être la met à part. »

 Catégorie prénom

4 commentaires:

  1. Quand je l'ai lu, on ne parlait pas encore beaucoup de ce thème là et j'ai beaucoup aimé les personnages. (je n'ai pas lu Kate Morton)

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    1. Le thème de l'internement est intéressant et c'est vrai qu'on le croise plus souvent depuis quelques temps.

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  2. J'avais beaucoup aimé ce roman, même si, comme tu dis, on voit arriver la fin gros comme une maison.

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