Pages

mardi 28 avril 2020

Les mains lâchées - Anaïs Llobet

Par Ariane


Auteur : Anaïs Llobet
Titre : Les mains lâchées
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Plon
Nombre de pages : 160p
Date de parution : août 2016

Mon avis :
C’est avec son second roman, Des hommes couleur de ciel, que j’ai découvert Anaïs Llobet. Une lecture qui m’avait interpelée, bousculée. La lecture de son premier roman aura eu un effet similaire.
En 2013, les Philippines sont frappées par le typhon Haiyan (aussi appelé Yolanda). La ville de Tacloban est dévastée, des milliers de morts, de disparus, de blessés. Les survivants errent dans une ville en ruine, sans eau ni nourriture. Parmi eux, Anaïs Llobet imagine Madel, journaliste française installée aux Philippines, à la recherche de son amant et du petit garçon dont elle a lâché la main. Son rédacteur en chef la pousse à présenter des directs, ce qu’elle accepte dans l’espoir que ça l’aide à retrouver Jan. Ainsi, elle part à la rencontre des survivants, secouristes et médecins. Elle voit, elle écoute, elle ressent, à la fois journaliste et victime.
Anaïs Llobet était elle-même journaliste et présente aux Philippines lors du passage du typhon Haiyan. Elle nous raconte les jours d’après sans voyeurisme, avec une émotion sincère, une profonde empathie, de la pudeur. Anaïs Llobet a su trouver le ton juste, l’équilibre entre l’histoire de Madel et celle des habitants de Tacloban.
Incontestablement, une autrice à suivre.

Extrait :
« Un train à toute vitesse est lancé contre nous, il frôle les murs, part puis revient, nous chahute. Yolanda joue avec la maison comme un chat avec une souris et, un instant, je pense que ça y est, nous nous sommes envolés, nous tournons dans l’œil du typhon. »

« -Pas d'eau, rien à manger, mais du wifi : bienvenue dans une catastrophe à l’ère moderne. »

« Je ne propose pas à Irène de supprimer ces images révoltantes. Nous avons besoin d'elles. Yolanda, avec ses sept mille morts, a tout d'une star médiatique. Pendant encore quelques jours elle saura défier le principe de "mort kilométrique", cette loi tacite du journalisme, selon laquelle la mort soudaine par intoxication alimentaire de notre voisin de cantine nous intéresse davantage que les deux cents noyés d'un lointain paquebot indonésien. »

L'avis de Nicole

7 commentaires:

  1. Une auteure que tu me donnes envie de découvrir.

    RépondreSupprimer
  2. Ce premier roman était effectivement plus que prometteur et le deuxième n'a fait que confirmer tout le bien entrevu ici. Je suis curieuse de la suite...

    RépondreSupprimer
  3. Cette autrice m'est complètement inconnue, mais ce billet est très tentant. Tu conseilles de commencer par celui-là ou par son second roman ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai préféré son second, mais commencer dans l'ordre d'écriture peut être une bonne idée aussi.

      Supprimer
  4. Son deuxième roman est magnifique, un cran au-dessus de celui-ci. Un coup de coeur pour moi.

    RépondreSupprimer