Par Daphné
 

  
 
 
 
 
 
Auteur :
Ito Ogawa
Titre :
Le goûter du lion
Genre :
roman
Langue
d’origine : japonais
Traductrice :
Déborah Pierret-Watanabe
Editeur :
éditions Picquier
Nombre de
pages : 272
Date de
parution :  2022
Résumé  de l'éditeur :
 Ce qui fait de ce livre grave et pudique un roman solaire, c’est d’abord
 le lieu  : l’île aux citrons dans la mer intérieure du Japon, qu’il 
faut gagner en bateau  ; et encore, l’image magnifique de l’union de la 
mer, du ciel et de la lumière  : la   mer scintillante, illuminée par un
 incroyable sourire, surplombée par la Maison du Lion, ce lieu de paix 
où Shizuku a choisi de venir pour vivre pleinement ses derniers jours en
 attendant la mort.
Avec elle, nous ferons la connaissance des 
pensionnaires – ses camarades, ses alliés et pour tout dire, sa nouvelle
 famille – ainsi que de la chienne Rokka qui s’attache à elle pour son 
plus grand bonheur. En leur compagnie, il y aura aussi les goûters du 
dimanche où grandit peu à peu son amour de la vie quand on la savoure en
 même temps qu’un dessert d’enfance, une vie qui aurait le goût de la 
fleur de tofu, d’une tarte aux pommes ou des mochis-pivoines.
Avec la
 délicatesse d’écriture que nous lui connaissons dans ses précédents 
romans, Ogawa Ito entraîne peu à peu Shizuku sur un chemin de poésie 
dont la mélodie possède la voix grave et conciliante d’un violoncelle  ;
 un chemin apaisé comme pour dire la gratitude d’exister.
Mon avis :
Shizuku a à peine plus de trente ans et se sait déjà condamnée. Elle choisit de passer les derniers jours de  sa vie dans la Maison du Lion ,  un lieu qui accueille les personnes en fin de vie tout en essayant de leur apporter le plus de sérénité possible. 
 J'ai un peu hésité avant 
d'ouvrir ce livre : un roman sur la fin de vie, je m'attendais à quelque
 chose de triste et je n'avais pas vraiment envie de lecture triste. Je 
l'ai ouvert quand même et je ne l'ai pas regretté. Ce n'est pas un livre
 triste, pas vraiment, bien qu'il parle des derniers instants d'une vie 
qui s'éteint. Bien qu'il soit teinté d'une douce mélancolie, ce livre est surtout lumineux, plein de tendresse et de philosophie. C'est un livre serein, qui nous rappelle avec subtilité ce que sont les petits moments qui font une vie : ces petits moments éphémères, plein de douceur, ceux que l'on pourrait laisser passer sans y penser alors qu'ils ont tant d'importance. 
Tous les sens sont mis en éveil dans ce livre, avec une petite mention spéciale pour celui du goût car ce roman a une côté culinaire qui n'est pas sans éveiller la gourmandise de son lecteur. Les repas, les goûters sont si bien décrits qu'il nous en mette l'eau à la bouche et l'on se surprend à se demander, comme les pensionnaires de la maison du lion, quels sont les goûter qui ont marqués notre vie, quelle est la madeleine de Proust que nous aimerions déguster à nouveau avant de quitter ce monde.
A travers l'histoire de Shizuku, c'est une livre plein de délicatesse  et d e sagesse que nous offre l'autrice. Bien que ce roman touche à la mort, il est en réalité une véritable ode à la vie.
Extrait :
"La vie est semblable à une bougie. Elle ne peut allumer ou souffler sa 
flamme elle-même. Et une fois la flamme allumée, il n'y a rien d'autre à
 faire qu'attendre qu'elle se consume et disparaisse, en laissant la 
nature suivre son cours. Mais il arrive parfois qu'elle s'éteigne, 
soufflée par une force supérieure, comme cela a été le cas pour vos 
parents biologiques.
Vivre, c'est être la lumière de quelqu'un d'autre.
User sa propre vie en offrant sa lumière à l'autre. Et de cette façon, s'éclairer l'un l'autre."
 " Du côté où nous nous trouvons, c'est une sortie. Mais de l'autre côté, 
c'est une entrée. C'est pourquoi je dis que la vie et la mort, en un 
sens, c'est un peu la même chose. Nous ne faisons que tourner en rond, 
en changeant simplement d'apparence. C'est un cycle qui ne connaît ni 
début ni fin."