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mardi 25 avril 2023

Miss Joséphine - Margaret Wilkerson Sexton

Par Ariane

Autrice : Margaret Wilkerson Sexton

Titre : Miss Joséphine

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)

Traductrice : Laure Mistral

Editeur : Actes Sud

Nombre de pages : 336p

Date de parution : septembre 2022

 

Mon avis :

Parmi les parutions de la rentrée littéraire de septembre, ce roman est le premier que j’ai acheté. Me retrouver en Louisiane, à la Nouvelles-Orléans, lire une histoire forte et émouvante, ce programme me semblait idéal. Et pourtant, il aura patienté des mois avant que je ne me décide à le sortir de ma pile à lire… Allez y comprendre quelque chose !

En 1855, Joséphine est une enfant de 10 ans, esclave comme ses parents sur la propriété de maître Tom. Compagne de jeu de la fille de la famille, elle est le témoin de la colère qui couve chez les esclaves et de leurs rêves de liberté.

En 1924, Joséphine est une femme âgée, veuve, mère et grand-mère. Désormais libre et propriétaire d’une ferme et de terres, elle est la matriarche d’une petite communauté d’esclaves affranchis et de leurs descendants. Mais l’installation d’un couple de fermiers blancs à proximité vient bouleverser le quotidien, d’autant plus que Charlotte semble rechercher la compagnie de Joséphine.

En 2017, Ava, jeune mère divorcée et sans emploi accepte d’emménager chez sa grand-mère paternelle, une riche femme blanche qu’elle connaît peu, pour l’aider au quotidien, le temps de se refaire une santé financière. Elle n’emporte pas grand-chose avec elle, mais met en évidence le portrait de Joséphine, son aïeule.

Le récit alterne avec fluidité entre les époques, partant de 2017, pour remonter le temps en 1924 d’abord puis en 1955, pour revenir dans notre temps. Ce procédé donne un rythme au récit et permet de lier les personnages, de les ancrer dans une histoire commune. Car au cœur de ce récit, se trouve la question de la transmission, de la mémoire transgénérationnelle. Pour Ava et d’autres personnes de la communauté noire, le poids du passé est lourd sur leurs épaules. Ils portent encore le poids de l’esclavage et de la ségrégation, héritage dont il semble impossible de se défaire.

Dans ses relations avec sa grand-mère ou avec des mères d’élèves du collège de son fils, Ava ne peut se défaire d’une certaine méfiance. Et dans le passé, les relations entre communautés sont encore plus difficiles. Enfant, Joséphine a connu l’amitié fusionnelle avec une fillette blanche. Malgré cela, la différence était nette entre les fillettes, qui l’avaient elles-mêmes intériorisée et ne concevaient pas qu’il pouvait en être autrement. Et lorsque devenue une vieille femme, sa jeune voisine blanche semble rechercher son amitié, Joséphine reste circonspecte, consciente des barrières infranchissables qui existent entre elles.

Malgré tout l’intérêt du roman, la puissance émotionnelle du sujet et la qualité d’écriture de Margaret Wilkerson Sexton, je n’ai toutefois pas réussi à entrer totalement dans l’histoire et à m’attacher aux personnages, notamment à Ava que j’ai eu du mal à cerner. J’aurais voulu creuser un peu plus l’histoire de la jeune Joséphine qui m’intéressait beaucoup et encore plus celle de la Joséphine âgée qui m’a le plus intéressée. Je crois que j’aurais préféré une saga de 1000 pages ! Ce fut donc une lecture intéressante, mais je n’y ai pas trouvé ce que j’espérais y trouver.   

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