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jeudi 2 avril 2015

Le Dieu des Petits Riens - Arundhati Roy

Par Daphné

















Auteur : Arundhati Roy
Titre : Le dieud es petits riens
Genre : roman
Langue d’origine : anglais 
Traducteur : Claude Demanuelli
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 387
Date de parution : 1998

Résumé de l'éditeur:

Rahel et Estha Kochamma, deux jumeaux de huit ans, vivent en Inde, entourés de leur grand-mère, Mammachi, qui fabrique des confitures trop sucrées, de l'oncle Chacko, un coureur de jupons invétéré, esprit romantique converti au marxisme pour les besoins de son portefeuille, de la grand-tante Baby Kochamma, qui nourrit un amour mystique pour un prêtre irlandais, et de leur mère Ammu, désertée par son mari, qui aime secrètement Velutha, un Intouchable. Un drame va ébranler leur existence et les séparer. Comment réagir quand, à huit ans, on vous somme de savoir «qui aimer, comment et jusqu'où» ? Comment survivre quand, après un événement affreux dont on a été témoin, on vous demande de trahir la vérité pour l'amour d'une mère ?

Un récit envoûtant, plein d'humour et d'émotion, servi par une écriture neuve et poétique, qui recrée le monde de l'enfance - celui de l'imaginaire et de la liberté.


Mon avis:

Voici un livre qui m'a tenue en haleine du début à la fin. L'histoire n'est pas forcément simple  à comprendre au début tant l'auteur multiplie les passages du présent au passé. Les années s'entremêlent, se confondent, on passe du présent au passé en un rien de temps. Dés le début, on sent se profiler le drame, on en connait plus ou moins la nature assez rapidement mais ce n'est qu'au fil des pages que l'on comprendra réellement l'origine et l'histoire de ce drame qui changera à tout jamais la vie de Rahel et d'Estha.

Rahel et Estha...deux enfants de huit ans, jumeaux, liés à jamais par un lien indestructible et pourtant séparés depuis ce fameux drame et ce jusqu'à l'âge de trente et un ans "trente et un ans. Ce n'est pas vieux. ni jeune. Un âge pour vivre; pour mourir aussi."
L'histoire évolue à travers le regard de ces deux enfants. Un regard à la fois mature et si enfantin. Ce livre, tout en étant très dur, a un goût d'enfance. il retranscrit particulièrement bien cette période si importante de la vie, à la fois dans ce qu'elle a de plus beau et de plus cruel. Les détails si importants à cet âge, l'innocence, l'imagination, les jeux, la spontanéité, le besoin et l'envie d'aimer et d'être aimé...La naïveté aussi. Cette naïveté que paieront si cher Rahel et Estha. A travers eux, l'auteur dénonce le mal que les adultes peuvent faire aux enfants, ce pouvoir qu'ils peuvent avoir sur eux, cette faculté, si simple, si rapide, à pouvoir les détruire. L'amour également. Cet amour dont sont capables les enfants, amour à l'état pur. Le monde de l’enfance est magnifiquement bien transmis dans ce roman.

La psychologie des personnages est profondément bien construite, les relations entre eux sont fortes, belles ou terribles. Les scènes de la fin concernant les relations entre certains personnages sont particulièrement puissantes.

La construction du roman, avec ses nombreux "flash back" peut paraître un peu étrange, un peu comme un puzzle dont on cherche à assembler les pièces avant de se rendre compte que non, une telle ne va pas avec une autre. L'écriture est belle, poétique, parfois drôle malgré des moments très sombres.

On apprend beaucoup sur l'Inde, sur la politique de l'époque, la culture, les croyances mais également la végétation et les saveurs. L'Inde nous apparaît dans ce qu'elle a de plus contrasté.

Un livre fort et marquant. Un beau livre.

Extrait:

"C'est en novembre qu'Estha et Rahel virent le jour, après une équipée en car,  sauvage et chaotique, jusqu'à Shillong, au milieu des rumeurs d'occupation chinoise et de défaite imminente. A la lumière des bougies, dans un hôpital aux vitres noircies. Ils sortirent sans trop faire de manières, à dix huit minutes d'intervalle. Deux tout petits au lieu d'un seul gros. Deux phoques jumeaux, tout gluants du liquide de leur mère. Tout ridés de l'effort qu'ils venaient de fournir. Ammu s'assura qu'il ne leur manquait rien avant de refermer les yeux et de s'endormir.
Elle fit un décompte méticuleux: quatre yeux, quatre oreilles, deux bouches, deux nez, vingt doigts et vingt orteils parfaitement formés.
Sans remarquer l'unique âme siamoise."


Lu dans le cadre du Challenge petit bac 2015, catégorie "Taille"


4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup les récits qui se déroulent en Inde mais je ne parviens pas à lire de romans où des enfants sont "maltraités". Il a pourtant l'air intéressant.

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  2. Il est sur ma liste, j'espère partager ton enthousiasme.
    Ariane

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  3. Il ne s'agit pas vraiment de maltraitance en fait mais plus de manipulation...mais je ne veux pas trop en dire!
    Ariane, n'hésite pas à le lire, j'ai hâte de connaître ton avis!
    Daphné

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  4. Il est aussi dans ma liste. Il faut vraiment que je trouve le temps de le lire.

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