Constellation - Adrien Bosc

Par Ariane

Auteur : Adrien Bosc

Titre : Constellation

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Stock

Nombre de pages : 198p

Date de parution : août 2014

Présentation de l’éditeur :

Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constellation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l’avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend « nécessaire » ce tombeau d’acier ? Et qui sont les passagers ? Si l’on connaît Marcel Cerdan, l’amant boxeur d’Édith Piaf, si l’on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l’auteur lie les destins entre eux. « Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarante-huit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit. »

Mon avis : 
Prenant comme point de départ le crash du vol qui coûta la vie à Marcel Cerdan et Ginette Neveu en 1949, Adrien Bosc propose un livre très intéressant sur le thème du hasard et de la tragédie. A travers les portraits des victimes de l’accident, anonymes et célèbres, passagers et personnels de bord, il interroge la destinée qui semble souvent ne tenir qu’à un fil. « Plus l'oracle est précis, moins on l'écoute, telle est la leçon de Cassandre. »Un chiromancien avait prédit à Cerdan d’éviter de voyager par les airs, « surtout le vendredi ». Mais on n’échappe pas à son destin. La funeste prédiction s’est réalisée. Pour d’autres le destin fut clément. Comme pour cet homme qui à cause d’un retard loupa le départ de l’avion. Ou ce couple qui ne put embarquer car priorité fut donnée à Cerdan.

Mais je suis dérangée par l’appellation « roman ». Car il ne s’agit pas, à mon sens, d’un roman. L’approche de l’auteur est certes littéraire mais s’apparente plus à une enquête journalistique. Il reconstitue le parcours des passagers, présente la chronologie des évènements et leurs répercussions. Un peu comme Laurent Binet dans HHhH. J’ai l’impression qu’il y a dans ce livre beaucoup plus de faits que de fiction. Je conçois que la littérature puisse s’inspirer d’évènements réels, voire les reconstituer, mais tout en laissant une part essentielle à l’imaginaire. Et je ne retrouve pas cela dans Constellation.

J’apprécie toutefois la volonté de l’auteur de sortir les victimes anonymes de l’ombre de Cerdan et Neveu, de redonner une identité à ceux qui auraient pu rester les « autres » victimes de l’accident.

Bien que traitant d’un événement dramatique, Adrien Bosc ne tombe jamais dans le sensationnalisme ni dans le sentimentalisme. Sa narration est parfois empreinte de poésie, le style est fluide et agréable à lire.

Extrait : 

« Un concours infini de causes détermine le plus improbable résultat. Quarante - huit personnes, autant d'agents d'incertitudes englobées dans une série de raisons innombrables, le destin est toujours une affaire de point de vue....un avion modélisé dans lequel quarante- huit fragments d'histoires forment un monde... »

Lu dans le cadre du challenge Petit bac catégorie titre en un seul mot

 D'autres avis chez Clara, Mimi, Bianca, Micmélo, Eva, Professeur Platypus,