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mardi 26 janvier 2016

Un ciel rouge, le matin - Paul Lynch

Par Ariane



Auteur : Paul Lynch

Titre : Un ciel rouge, le matin

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Irlande)

Traducteur : Marina Boraso

Editeur : Albin Michel

Nombre de pages : 304p

Date de parution : mars 2014

Présentation de l’éditeur :

Tableau âpre et ténébreux de l’Irlande du XIXe siècle et de sa brutale réalité sociale, Un ciel rouge, le matin possède la puissance d’évocation des paysages du Donegal où il se déroule en partie. Le lyrisme sombre et poétique de Paul Lynch, qui signe là un remarquable premier roman, en exprime la force autant que les nuances, entre ombre et lumière.  
Printemps 1832. Coll Coyle, jeune métayer au service d’un puissant propriétaire anglais, apprend qu’il est expulsé avec femme et enfants de la terre qu’il exploite. Ignorant la raison de sa disgrâce, il décide d’aller voir l’héritier de la famille, qui règne désormais en maître. Mais la confrontation tourne au drame : Coll Coyle n’a d’autre choix que de fuir. C’est le début d’une véritable chasse à l’homme, qui va le mener de la péninsule d’Inishowen à Londonderry puis aux États-Unis, en Pennsylvanie. Pleine de rage et d’espoirs déçus, son odyssée tragique parle d’oppression et de vengeance, du lien viscéral qui unit les hommes à leur terre.


Mon avis :

Après avoir lu et aimé le dernier roman de Paul Lynch, j’ai eu envie de découvrir le premier roman de ce jeune auteur irlandais. J’y ai retrouvé certains éléments qui m’avaient séduite dans La neige noire, notamment une écriture vibrante, vivante, âpre.

Il est intéressant de regarder ces deux romans en parallèle. Dans La neige noire, le personnage principal avait fait le voyage de retour de l’Amérique vers l’Irlande, l’action était ancrée dans la terre irlandaise, marquée par l’immobilisme. Entre les personnages peu nombreux la tension était oppressante, la violence latente.

A l’inverse, ici la violence se déchaîne, l’action est une course sans fin, une fuite éperdue au cours de laquelle le personnage principal croise de nombreux personnages.

Si Barnabas Krane et Coll Coyle sont tous deux victimes de circonstances extérieures qui vont bouleverser et détruire leurs vies jusque là ordinaires, les deux hommes sont toutefois assez différents. Coll Coyle est un jeune métayer travailleur, époux et père aimant. Et Paul lynch joue sur l’opposition manichéenne entre les deux personnages principaux : Coyle et Faller. Car Faller, l’homme lancé à la poursuite de Coyle est un personnage froid, cynique et impitoyable, animé par l’esprit de vengeance, semant la mort sur son passage. C’est un personnage quasi mythique, terrifiant. Un parfait méchant.

Il arrive parfois que le titre d’un roman ne corresponde pas vraiment à l’histoire. Au contraire, ici le titre est parfaitement choisi. Le ciel rouge évoque le jour qui se lève et c’est à ce moment de la journée que le destin de Coyle a basculé. Et cette couleur rouge évoque symboliquement le sang qui va couler tout au long du récit.

De même, si réellement l’action se déroule sur plusieurs mois, l’on pourrait lire l’histoire comme une journée ayant débuté par ce matin et le temps menant les personnages vers leur destin inéluctable, la fin de la journée et l’obscurité.

Incontestablement, Paul Lynch est un auteur à suivre attentivement.



Extrait :

« D'abord il n'y a que du noir dans le ciel, et ensuite vient le sang, la brèche de lumière matinale à l'extrémité du monde. Cette rougeur qui se répand fait pâlir la clarté des étoiles, les collines émergent de l'ombre et les nuages prennent consistance. La première averse de la journée descend d'un ciel taciturne et tire une mélodie de la ­terre. Les arbres se dépouillent de leur vêture d'obscurité, ils s'étirent, leurs doigts feuillus frémissant sous le vent, des flèches de lumière se propagent ici et là, cramoisies puis dorées. La pluie s'arrête, il entend les oiseaux s'éveiller. Ils clignent des yeux en secouant la tête, éparpillent leurs chants à travers le ciel. La vieille terre frissonnante se tourne lentement vers le soleil levant. »


Lu dans le cadre du challenge Petit bac catégorie couleur

Lire les avis de Jérôme, Joyeux-drille, Mimi, Laure,

 

6 commentaires:

  1. C'est un auteur que j'ai l'intention de découvrir, avec ce titre-là ou un autre.

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    1. J'ai beaucoup aimé les deux, mais j'ai une petite préférence pour La neige noire.
      Ariane

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  2. Je crois que c'est un auteur que je ne vais pas lâcher, j'ai adoré ces deux premiers livres, et celui là, ma première lecture, m'a profondément marquée.

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    1. Je pense également suivre cet auteur, je lirai son prochain roman avec plaisir.
      Ariane

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  3. J'avais aimé sans plus, un peu trop lyrique à mon goût en fait.

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